{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Les catastrophes apportent leurs enseignements

Cette Algérie qui ne retient pas les leçons

Le pays est confronté à la troisième vague de contamination par le coronavirus, la deuxième grave pénurie d'eau en 20 ans, un début inquiétant de la saison des incendies de forêt et une recrudescence scandaleuse des accidents de la circulation et des noyades. Sur chaque front, il serait injuste de se reposer sur la fatalité ou de pointer du doigt le reste du monde, histoire de désigner un coupable invisible. Quand bien même beaucoup de pays partageraient ces malheurs avec l'Algérie, il est nécessaire de ne pas baisser les bras et d'identifier les failles dans les secteurs concernés par cette récurrence de crises qui empoisonnent la vie des Algériens. On retiendra, pour ce qui concerne la prévalence des accidents de la route, l'inapplication d'une batterie de mesures contenues dans le Code de la route depuis plus d'une dizaine d'années. Pas mal d'hécatombes auraient pu être évitées par l'entrée en vigueur, plusieurs fois reportée, du chronotachygraphe qui oblige les conducteurs de bus à des arrêts réguliers. D'autres décisions, comme la multiplication des radars routiers, n'ont pas été suivies d'effet. Résultats: des catastrophes à la chaîne sur nos routes. Et la coïncidence des trois accidents entre Constantine, Bordj Badji Mokhtar et Ghardaïa, à quelques heures d'intervalle, vient rappeler les conséquences d'un laxisme qui coûte cher en vies humaines.
Les incendies de forêt ne sont pas en reste dans la longue liste des leçons non retenues. Il était souvent question d'ouvrir des chemins forestiers, de déployer des colonnes mobiles de la Protection civile, d'équiper la direction générale des forêts de caméras ou de drones pour surveiller le couvert végétal et intervenir en temps et en heure, pour limiter les dégâts. La comparaison avec la Californie ou l'Australie pour «s'amender» ne tient pas la route, pour la simple raison que les superficies ne sont pas les mêmes. Et posons donc la question qui fâche: depuis combien d'années on parle d'avions bombardiers d'eau, sans qu'on n'en voit l'ombre? Sur la Covid-19 et la très fâcheuse 3e vague qui déferle sur le pays, on pourrait trouver des circonstances atténuantes, sachant que la crise est mondiale. Mais le problème n'est pas tant dans la résurgence des contaminations que dans l'effet de surprise qu'elle semble susciter à un certain niveau de responsabilité dans la hiérarchie de l'Etat. La saturation trop rapide des capacités d'accueil du Système national de santé. Pourquoi n'avoir pas tiré les leçons des deux premières vagues et préparer la troisième en dégageant de nouveaux espaces de prise en charge et surtout du fameux oxygène, si précieux, pour soigner les malades atteints de Covid-19? Il n'y avait aucune raison de retomber dans les mêmes travers à quelques mois d'intervalle concernant deux situations d'urgence, en tout point, identiques. Force est de constater que dans la gestion de la pandémie, on a manqué, à un niveau de la responsabilité, d'esprit d'anticipation.
Le même reproche est valable dans la gestion de l'eau potable. Le pays a déjà vécu un stress insupportable, en 2000-2001. Les Algériens s'en souviennent encore. Dans les 20 années qui ont suivi la catastrophe beaucoup d'ouvrages ont été réalisés, jusqu'à garantir le précieux liquide en H24 pour de nombreuses villes. Mais après deux décades on se retrouve dans la même situation de pénurie, avec à la clé les mêmes scènes d'émeutes. Ce qui n'a pas fonctionné, c'est qu'après le recours de la pluie, on a réduit le rythme de réalisation du programme antipénurie. 

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré