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Disponibilité des produits, arrivage des viandes rouges et maîtrise des prix

Ce que promet Zitouni...

En plus des sorties sur le terrain et des réunions successives avec les directions du secteur, le ministre du Commerce n'a pas été avare en promesses.

À une douzaine de jours du Ramadhan, mois marqué par la surconsommation, c'est le compte à rebours qui est engagé pour les pouvoirs publics tenus de réussir ce test. Aussi bien en matière de disponibilité des produits que dans la maîtrise des prix. Constamment groggy en pareilles circonstances, les Algériens se montrent plutôt sceptiques. À mesure que l'échéance approche, les citoyens lâchent leurs appréhensions quant à une hypothétique maîtrise de la situation par les parties concernées. Que ce soit l'approvisionnement du marché en produits de base, mission relevant du ministère de l'Agriculture, ou le tableau des prix qui renvoie aux responsabilités du ministère du Commerce, les signaux ne sont pas rassurants pour le citoyen. Preuve en est le branle-bas de combat du premier responsable du ministre du Commerce. Tayeb Zitouni multiplie en effet sorties sur le terrain et réunions avec ses collaborateurs dans ce qui s'apparente à une véritable course contre la montre. Tayeb Zitouni a été, hier, à Boumerdès où il a inspecté les marchés de proximité ouverts à l'occasion du mois de Ramadhan. Comme il s'est rendu dans des entreprises de production de produits alimentaires et rencontré des opérateurs économiques et des commerçants activant dans cette wilaya.
Néanmoins, c'est la question des viandes qui aura pris la part du lion dans la virée de Tayeb Zitouni dans l'antique Rocher noir. Sur les lieux, le ministre du Commerce a lancé une nouvelle mise en garde en ce qui concerne les prix des viandes rouges importées par l'État. Il a rappelé à ce sujet que les prix sont réglementés et fixés à 1200 DA le kilo. «Nous n'accepterons aucune hausse des prix ou changement de vocation de ces viandes rouges importées», a-t-il fulminé devant les responsables locaux. Sur sa lancée, Tayeb Zitouni a affirmé que les services du ministère du Commerce ont révélé certains cas de changement des prix à travers plusieurs wilayas du pays.
«Ce qui ne sera pas toléré», a-t-il averti ceux qui n'appliqueraient pas les prix fixés par l'État. Le ministre a indiqué, par la même occasion, que des importateurs ont été arrêtés et leurs licences d'importation annulées. En plus de ces actions visant à identifier les failles, les pouvoirs publics ont agi, dimanche, sur l'administration de la filière. Il a été procédé au limogeage de Lamine Derradji jusqu'ici président-directeur général de l'Algérienne des viandes rouges (Alviar). La décision a été prise «à cause du non-respect» de ses engagements, notamment l'approvisionnement du marché national par les viandes rouges. Opéré à dix jours du premier jour du mois du Ramadhan, le changement ne pose pas moins d'interrogations. Produira-t-il l'effet attendu ou assisterons-nous à un scénario semblable à ceux des années passées? Y aura-t-elle une synchronisation dans les décisions de la tutelle de façon à peser réellement sur les prix? Autant de questions que se pose le citoyen à l'approche du Ramadhan traditionnellement marqué par une flambée vertigineuse des prix. En tout état de cause, que cela concerne le marché des viandes ou celui des fruits et légumes, le mois de Ramadhan sera un véritable test pour le ministère du Commerce et celui de l'Agriculture. Test dans le sens où il s'agit de vérifier quel impact auront eu les décisions et autres mesures prises dans l'objectif de maîtriser le marché. À Boumerdès, Tayeb Zitouni n'a pas été avare en promesses. Il a annoncé une baisse de 10% des prix des denrées alimentaires, à l'occasion du mois de Ramadhan «grâce la démarche des commerçants et des grands producteurs», a-t-il dit. Le ministre a même parlé d'une baisse des prix de l'ordre de 25% et qui touchera les denrées alimentaires de large consommation dans les marchés de proximité.
Ces promesses trouveront-elles leur traduction sur le terrain ou assisterons-nous à un énième désenchantement du consommateur? En définitive, les prochains jours nous diront si les décisions prises ont eu leur impact et si les promesses des responsables ont été tenues.

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