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2ème réunion du Conseil de sécurité de l’ONU

Un barrage sur le grill

Le Conseil de sécurité de l'ONU va de nouveau se pencher demain sur la question du barrage de la Renaissance que l'Ethiopie a érigé et dont elle a procédé au second remplissage, début juillet, malgré les doléances de l'Egypte et du Soudan qui avaient revendiqué un accord préalable rejeté par Addis Abeba. Présenté par la Tunisie, mandatée par la Ligue arabe, la doléance égypto-soudanaise vise à convaincre l'ONU de prendre en charge le dossier mais le Conseil de sécurité a déjà répondu, jeudi dernier, en affirmant que le cadre «naturel» des négociations relève de l'Union africaine (UA). Une sentence qui n'est pas pour contenter Le Caire et Khartoum même si la directrice du Programme des Nations unies pour l'environnement, Inger Andersen, a considéré, au nom des Nations unies, qu' «un accord est possible» entre les trois pays concernés, pour peu qu'il ait une «confiance» réciproque pour franchir les obstacles qui persistent autour du remplissage et de l'utilisation du barrage controversé. «Pour parvenir à un accord optimal, la confiance, la transparence et un engagement seront essentiels», avait-elle insisté, avant de regretter que les «progrès réalisés dans de nombreux domaines» n'aient pas eu raison de «certains aspects critiques» qui bloquent la recherche du consensus. Il s'agit, entre autres domaines, des dispositions relatives à la gestion des sécheresses prolongées, l'aménagement en amont et en aval du Barrage de la Renaissance ainsi que du mécanisme de règlement des différends qui ne manqueront pas d'en découler.
Pour l'Egypte, il s'agit là d'une «menace existentielle» et son ministre des Affaires étrangères, Sameh Choukry, réclame, au nom du gouvernement égyptien, «un accord légalement contraignant» qui confère à l'Ethiopie le droit de réaliser ses objectifs de développement et à l'Egypte et au Soudan le droit de garantir leur ressource en eau dont dépend leur survie. Tout indique que le projet de résolution porté par la Tunisie ne sera pas validé par le Conseil de sécurité de l'ONU qui met en garde, en outre, contre toute tentation de régler le litige par le recours à la force. Même si le texte porté par Tunis est jugé «équilibré et constructif», l'Ethiopie l'a promptement dénoncé comme un parti pris flagrant, dès lors que la Ligue arabe en est à l'origine. Celle-ci plaide, en effet, pour un règlement du conflit avant la fin de l'année en cours, un arrêt immédiat du remplissage du réservoir du barrage par l'Ethiopie et l'examen du différend en souffrance depuis 2011 par le Conseil de sécurité de l'ONU. «Si sa survie est menacée, l'Égypte n'aura d'autre choix que de défendre et de protéger son droit inhérent à la vie garanti par les lois», a déjà prévenu Sameh Choukry, sans
entrer dans les détails. La MAE soudanaise, Mariam Al-Mahdi abonde dans le même sens et exhorte le Conseil de sécurité à favoriser un accord légalement contraignant, avant d'ajouter que le silence de l'ONU signifiera un encouragement à l'intransigeance éthiopienne et un feu vert au remplissage en cours. Pour Addis Abeba, ce branle-bas de combat n'a pas de raison d'être, convaincue que le différend ne constitue guère une menace pour la paix et la sécurité internationales. L'Ethiopie argue du fait que l'Egypte et le Soudan veulent l'empêcher d'exploiter toute ressource en eau provenant du Nil, tout en sachant que, contrairement à eux, elle ne possède pas de réserves souterraines.
Les discussions que le Conseil de sécurité va avoir demain seront, sans nul doute, byzantines et il va falloir à l'Union africaine qui a conduit une médiation méritoire, malgré les blocages existants, développer une nouvelle approche autrement plus diplomatique et plus constructive, fondée sur le rejet de toute surenchère et le souci d'éviter au continent un autre conflit dont il n'a nullement besoin, dans les circonstances actuelles.

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