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Sous le feu de nombreuses critiques en Espagne

Pedro Sanchez joue la prudence au Maroc

Après une profonde crise diplomatique, l'Espagne et le royaume marocain se sont engagés officiellement jeudi à intensifier leur partenariat, malgré des flots de critiques à Madrid contre de trop nombreuses concessions du Premier ministre Pedro Sanchez. Accompagné de rares ministres dès lors que son allié majeur de gauche, Podemos a refusé ce déplacement, Sanchez a coprésidé une «réunion de haut niveau» avec son homologue Aziz Akhannouch, sans grande décision notable. «Nous avons posé les bases du type de relations que nous voulons» au niveau bilatéral, «des relations basées sur la confiance, le respect et le dialogue permanents», a dit Sanchez pour édulcorer le résultat mitigé de cette visite qu'il voulait spectaculaire et qui, en définitive, a été plus que banale. Avant son arrivée à Rabat mercredi, le Premier ministre socialiste s'était entretenu au téléphone avec le roi Mohammed VI qui l'a invité à revenir «très prochainement» au Maroc en visite officielle pour «renforcer cette dynamique positive», selon le cabinet royal mais dont l'absence à ce moment précis aura été plus que remarquée.
En mars 2022, Sanchez a surpris tout son monde lorsque, sous prétexte de mettre fin à un an de brouille diplomatique avec le Maroc, il s'est aligné unilatéralement sur les positions marocaines dans le dossier du Sahara occidental, suscitant la colère et la frustration de ses alliés au Parlement et au gouvernement. Cette fois, il a mis un bémol à sa prise de position, «incompréhensible» pour de nombreux observateurs, tant en Espagne qu'à l'international, puisqu'à aucun moment il n'a été question de ce dossier alors que son homologue Aziz Akhannouch n'a pas cessé de mettre la pression. Les deux parties se sont donc engagées à «éviter tout ce qui peut offenser l'autre, en particulier en ce qui concerne nos sphères respectives de souveraineté», selon le dirigeant espagnol, une manière de botter en touche pour calmer les parties espagnoles comme Podemos, résolument mobilisées contre la dérive de pedro Sanchez et ce à quelques mois à peine des prochaines législatives dont les sondages prédisent qu'elles seront largement favorables au parti de droite. La visite de Sanchez intervient au moment où le Makhzen a changé son fusil d'épaule pour tirer à vue sur la France, classe politique et médias compris, au motif que Paris se garde bien de voler au secours du royaume marocain et de sa prétendue souveraineté sur le Sahara occidental. De plus, Rabat digère mal le retour de bâton au sein des institutions européennes contre sa politique de corruption généralisée, menée depuis de nombreuses décennies, et c'est à peine si le gouvernement Akhannouch et le roi Mohammed VI n'accusent pas la France de non-assistance à royaume en danger!
Cette entente entre Sanchez et le palais alaouite n'est pas du goût de tout le monde en Espagne. La formation de gauche radicale Podemos, membre de la coalition gouvernementale, n'a pas souhaité être du voyage à Rabat, hostile au virage «unilatéral» de Sanchez sur le Sahara occidental. De plus, l'absence du roi Mohammed VI pour recevoir la délégation espagnole a été ressentie comme un camouflet par les forces politiques espagnoles, de gauche comme de droite, et cela a été largement relaté par les médias ibériques.
La principale force politique de l'opposition, le Parti populaire, a ainsi dénoncé «une humiliation» et l' « image de faiblesse» espagnole colportée par Pedro Sanchez.
Le gouvernement espagnol compte doubler son aide à des projets au Maroc, à hauteur de 800 millions d'euros. Premier partenaire commercial du royaume, l'Espagne en est actuellement le troisième investisseur étranger. 

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