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Manifestation de soutien aux putschistes du Burkina

Ouagadougou retrouve le calme

Au pouvoir depuis 2015, le président Kaboré, réélu en 2020 sur la promesse de faire de la lutte antiterroriste sa priorité, était contesté par une population excédée.

Au lendemain du coup d'Etat au Burkina Faso qui a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, une manifestation de soutien aux putschistes a eu lieu hier, à Ouagadougou où le calme est revenu après des jours de tension. Plusieurs dizaines de personnes convergeaient tôt vers la place de la Nation dans le centre de la capitale, où la manifestation de soutien aux militaires était prévue dans la matinée.
La vie semblait avoir repris son cours normal à Ouagadougou: le grand marché, les commerces ou les stations-services étaient ouverts, sans présence militaire particulière au centre-ville. Lundi après-midi, une quinzaine de militaires étaient apparus à la télévision nationale pour annoncer «mettre fin au pouvoir» de M. Kaboré, président depuis 2015. Ce coup de force est venu clore trois jours de manifestations anti-Kaboré et de mutineries dans plusieurs casernes du pays.
Le pouvoir est désormais entre les mains du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) et son homme fort, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, commandant de la 3e région militaire qui couvre notamment la zone Est, une des plus touchées par les attaques terroristes.
Le MPSR qui a instauré un couvre-feu de 21h00 à 05h00 (locales et GMT), fermé les frontières, dissous l'Assemblée et suspendu la Constitution, a promis «un délai raisonnable» pour un «calendrier de retour à un ordre constitutionnel accepté de tous». Lundi soir, des centaines d'habitants de Ouagadougou étaient déjà descendus dans les rues de la capitale pour célébrer la prise de pouvoir des militaires. «Nos larmes vont cesser maintenant. Nous demandons aux militaires en qui nous avons confiance de travailler ensemble pour le retour de la paix au Burkina», a déclaré l'un d'eux, Amado Zoungrana. Hier, on s'interrogeait toujours sur le sort du désormais ex-président Kaboré, dont l'ONU a réclamé la «libération immédiate». Est-il détenu par les militaires ou en lieu sûr avec certains soutiens? Lundi soir, la télévision nationale (RTB) a publié sur les réseaux sociaux une lettre de démission manuscrite attribuée à Kaboré, impossible à authentifier. Il y est écrit que la démission est déposée «dans l'intérêt supérieur de la nation». Selon la RTB, le courrier a été transmis directement par les putschistes, sans que l'on sache s'il est bien de la main de M. Kaboré, ni dans quelles conditions il a été écrit. La même incertitude planait sur le sort du Premier ministre Lassina Zerbo ainsi que plusieurs responsables du précédent gouvernement.Ni l'ex-parti au pouvoir, ni l'opposition n'ont réagi depuis la prise de pouvoir des militaires.
Le MPSR assure de son côté, sans le nommer, que «les opérations se sont déroulées sans effusion de sang et sans aucune violence physique sur les personnes arrêtées qui sont détenues dans un lieu sûr dans le respect de leur dignité», sans donner de noms. Au pouvoir depuis 2015, le président Kaboré, réélu en 2020 sur la promesse de faire de la lutte antiterroriste sa priorité, était de plus en plus contesté par une population excédée par les violences et son impuissance à y faire face.
Ramener la paix au Burkina Faso ne sera pas une mince affaire pour le MPSR, tant le pays s'est enfoncé ces dernières années dans une infernale spirale de violences terroristes. La majorité de son territoire, en particulier l'est et le nord, sont le théâtre d'attaques quasi quotidiennes des groupes affiliés à Al-Qaida et l'Etat islamique. L'armée, souvent dépassée et visée, n'arrive pas à endiguer ces violences meurtrières qui ont fait plus de 2.000 morts et contraint au moins 1,5 million de personnes à fuir leurs foyers. Reste également à savoir quelle marge de manoeuvre aura cette junte militaire sur la scène internationale.
Le Mali et la Guinée qui ont connu des coups d'Etat l'an dernier, sont suspendus des institutions ouest-africaines et le régime de Bamako est soumis à de lourdes sanctions des Etats voisins ouest-africains. L'ONU avait appelé les auteurs «à déposer les armes» et à protéger «l'intégrité physique» du président Kaboré. Comme l'ONU, les Etats-Unis et l'Union européenne ont demandé la «libération immédiate» de
M. Kaboré, la France appelant ses ressortissants à la prudence et à éviter tout déplacement au Burkina.

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