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Réforme des retraites en France

Nouvelle et ultime journée de mobilisation

Côté gouvernement, l’enjeu sera également sécuritaire. Après des manifestations parfois émaillées de dégradations et d’échauffourées, quelque 11.000 policiers et gendarmes sont mobilisés, dont 4.000 à Paris.

Les opposants à la réforme des retraites en France se sont donné un nouveau rendez-vous hier dans la rue, le 14ème depuis le début de l'année, refusant d'en faire un chant du cygne malgré l'essoufflement du mouvement. A l'appel des syndicats, environ 250 manifestations et rassemblements étaient prévus à travers la France contre le relèvement à 64 ans de l'âge de départ à la retraite, la très contestée réforme voulue par le président Emmanuel Macron et adoptée sans vote par le Parlement mi-avril. Après des semaines de contestation, marquées par des manifestations et des grèves spectaculaires, la mobilisation semblait moins massive mardi. «Le match est en train de se terminer», a concédé le dirigeant du premier syndicat français CFDT, Laurent Berger, pourtant opposant farouche à la réforme. Contrairement aux précédentes journées, peu de perturbations sont recensées dans les écoles comme dans les transports, même si un tiers des vols sont annulés au départ de Paris-Orly. Dans le cadre de la mobilisation, le courant a été coupé dans une large zone des Hauts-de-Seine, près de Paris, qui abrite des sièges de médias. A Toulouse, dans le sud-ouest de la France, les rangs de la manifestation étaient clairsemés peu avant le départ du cortège dans la matinée. «Il fallait s'y attendre», a regretté Vanessa Pedinotti, militante du syndicat contestataire de la CGT. Le cortège parisien doit, lui, s'élancer au début d'après-midi.»Il y aura du monde dans la rue», avait prédit dans la matinée Frédéric Souillot, secrétaire général du syndicat FO, tablant sur un million de personnes dans les rues en France, alors que les autorités anticipent entre 400.000 et 600.000 personnes.»Ca ne sera pas du niveau des plus hautes mobilisations», avait toutefois admis Céline Verzeletti, secrétaire confédérale CGT. «Il y aura peu de grévistes», en tout cas dans l'Education nationale, reconnaît Benoît Teste (FSU), évoquant une «fin de cycle». L'intersyndicale affirme ne pas «tourner la page», mais certains semblent avoir acté sa défaite et tentent de regarder plus loin. Cette 14e journée de mobilisation doit servir à «montrer la force du mouvement syndical pour relever les défis qui sont devant nous», notamment «le pouvoir d'achat, les salaires, le logement, les conditions de travail», a déclaré Laurent Berger. Côté gouvernement, l'enjeu sera également sécuritaire. Après des manifestations parfois émaillées de dégradations et d'échauffourées, quelque 11.000 policiers et gendarmes sont mobilisés, dont 4.000 à Paris, où les autorités anticipent la participation «de membres de l'ultra-gauche venus de l'étranger» qui pourraient grossir les rangs des casseurs.»Les casseurs et les black blocs, nous les attendons de pied ferme et nous les disperserons», a assuré lundi soir le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez. A Paris, en marge du défilé, les syndicats tiendront leur point presse devant l'Assemblée nationale, marquant symboliquement le lien avec la journée de jeudi, au cours de laquelle sera examinée une proposition de loi visant à abroger la réforme. Pour contraindre l'exécutif à faire marche arrière, les opposants ont multiplié, semaine après semaine, manifestations et grèves spectaculaires sans réussir à lui faire retirer ce texte emblématique du second quinquennat Macron. Dans ce bras de fer, le gouvernement a utilisé tous les moyens constitutionnels -et notamment un article permettant de faire passer le texte sans vote- pour imposer la réforme, promulguée le 14 avril après sa validation par le Conseil constitutionnel. Les oppositions tenteront donc demain de soutenir à l'Assemblée une proposition de loi visant à abroger la réforme, mais cette initiative a peu de chance d'aboutir. Ce texte a en effet été vidé de sa substance après la suppression, en commission, de l'article-clé portant sur la mesure d'âge. Le gouvernement s'efforce, lui, de tourner la page et deux premiers décrets d'application de la loi, dont celui sur le recul progressif de l'âge de départ, ont été publiés dimanche au Journal officiel.

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