Marche contre l’antisémitisme, hier, à Paris
Macron appelle au cessez-le-feu à Ghaza

Dans un entretien sur la chaîne britannique de la BBC, vendredi, le président français Emmanuel Macron a, pour la première fois, «exhorté Israël à cesser les bombardements» qui tuent des civils, assurant, le premier parmi les dirigeants occidentaux, que les victimes sont «des bébés, des femmes et des personnages âgés». D'après la BBC dont les questions portaient sur l'intense bombardement sioniste que subit la bande de Ghaza, depuis plus d'un mois maintenant, Emmanuel Macron a considéré que «de facto, des civils sont bombardés aujourd'hui. Ces bébés, ces femmes, ces personnes âgées sont bombardées et tuées. Il n'y a pas de raison pour cela. Nous demandons à Israël d'arrêter» le massacre, a notamment exhorté le chef de l'État français qui a ajouté: «La conclusion claire (...), c'est qu'il n'y a pas d'autre solution que d'appliquer une pause humanitaire, puis un cessez-le-feu, qui (nous) permettront de protéger...tous ces civils qui n'ont rien à voir avec les terroristes». Et Macron de préciser, en parallèle: «Nous partageons la douleur (...des sionistes, ndlr). Et nous partageons leur volonté de se débarrasser du terrorisme, a-t-il encore concédé, avant de préciser qu'il s'exprime non en tant que «juge» mais comme «chef d'État».
Comme il fallait s'y attendre, l'appel du président français a fortement déplu au Premier ministre sioniste d'ultra droite, Benjamin Netanyahu qui a l'habitude de ne s'embarrasser d'aucun scrupule pour fustiger les chefs d'État occidentaux dont le propos heurte son programme. On l'a déjà vu à l'oeuvre face au président français Jacques Chirac, puis au président américain Barack Obama. Dès le lendemain, il a répliqué, «de manière très ferme», dit-on, au propos, pourtant mesuré, du président Macron. «Il ne faut pas oublier qu'Israël est entré dans la guerre en raison du meurtre brutal de centaines d'Israéliens par cette organisation terroriste et de la prise en otage de plus de 200 Israéliens» a-t-il commencé par discourir, avant de proclamer que Macron «commet une grave erreur, sur le plan des faits et sur le plan moral». On connaît désormais la réthorique de Netanyahu et des chefs militaires sionistes qui ressassent sans cesse que leurs «bombardements (barbares) contre les hôpitaux, les écoles, les installations de l'UNRWA et de l'ONU» incombent...au Hamas! Passons sur les autres arguments spécieux d'un Netanyahu plus que jamais aux abois.
Hier, la France avait le regard tourné vers la marche contre l'antisémitisme à laquelle avait appelé la présidente de l'Assemblée nationale et d'autres responsables politiques de droite. Face au dilemne d'une participation à double tranchant, Macron a choisi de s'abstenir. Il a donc évité le cortège où «trônaient» la Première ministre, une grande partie du gouvernement, des personnalités institutionnelles dont deux anciens présidents de la République. Dans un communiqué, il a réitéré son «combat sans relâche contre toutes les formes d'antisémitisme, depuis le premier jour», en y trouvant «un motif d'espérance». L'antisionisme étant assimilé à l'antisémitisme en France, et un peu partout dans les pays occidentaux, la polémique a grandi au sujet de la présence dans la marche du RN ultra droitier de Marine Le Pen, décriée par les cercles sionistes, tandis que la France insoumise a choisi, elle, de le demeurer.