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Pourquoi les dirigeants maliens ont raison d’avancer prudemment

Les enjeux complexes de la sécurité

En consacrant une visite sur le terrain, ce week-end, dans la région du Sahel, et principalement au Mali et au Niger, le Conseil de sécurité de l'ONU tient, d'abord, à manifester concrètement sa vive préoccupation face aux enjeux du terrorisme qui portent un préjudice grave aux peuples confrontés à cette menace persistante. Si d'aucuns voient dans la démarche une volonté quelconque de peser sur les dirigeants du Mali afin de les contraindre à «revenir à un pouvoir civil» dans les délais impartis par la Cédéao, des voix au sein même du Conseil considèrent que les priorités sont tout autres et qu'il faut privilégier le défi terroriste, la problématique humanitaire, les conséquences des changements climatiques et, en dernier chef, la question de la bonne gouvernance. N'est-ce pas là, d'ailleurs, la position de l'Union africaine qui a, certes, beaucoup insisté sur le respect du calendrier électoral convenu avec la junte mais admet, en toute objectivité, les contraintes auxquelles font face les dirigeants et le peuple malien, dans un contexte de forte déstabilisation.
C'est une banalité que de dire combien la situation dans ce pays voisin et frère demeure très fragile et qu'il suffit d'un rien pour embraser la région. Non seulement, les groupes terroristes affichent une mobilité insolente mais d'intenses activités criminelles sont venues se greffer, depuis bon nombre d'années, à ce danger permanent auquel Bamako s'est vu contrainte de rechercher une solution palliative, depuis l'annonce par la France d'un retrait progressif et conséquent de la force Barkhane dans la région, principalement au nord du Mali.
Les «jihadistes», comme on aime et on se complaît à les appeler dans certains milieux et certains médias, avec une arrière-pensée suspecte, auront beau jeu de saisir la perche qu'on leur tend pour élargir leur champ d'action destructrice dont les populations civiles connaissent les affres.
Les dirigeants maliens n'ont pas d‘autre choix que d'avancer prudemment sur un terrain politique et sécuritaire dramatiquement miné et ils n'offensent personne en affirmant que la tenue des élections peut être tributaire d'un calendrier autre, dicté par des considérations réalistes.
A cet égard, on peut dire que le point de vue des Etats-unis qui refusent un financement des opérations étrangères au Sahel par les Nations unies et privilégient une approche bilatérale reste le plus censé, si l'on considère que «le maintien de la paix n'est pas forcément du contre-terrorisme», surtout eu égard à l'ampleur et à la pérennité de la menace dont souffre la région sahélienne, en général, et le Mali, en particulier, depuis presque une dizaine d'années, maintenant. Situation qui pousse à s'interroger sur le rôle des opérations de maintien de la paix dans la région, une prérogative de l'ONU, et leur réelle adéquation avec une véritable action antiterroriste dont l'Union africaine devrait se saisir, pleinement et activement.

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