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La Tunisie réorganise les pouvoirs, affirme le président Kaïs Saïed

Le temps que le péril passe

Surpris par les décisions du président Kaïs Saïed qui, après avoir réuni les responsables de l'armée, de la Garde nationale et de la police, a gelé, pour trente jours, les activités du Parlement et dissous le gouvernement Mechichi, le parti de Rached Ghannouchi, Ennahdha, et son allié Al Karama, également d'obédience islamiste, ont dénoncé «un coup d'Etat contre la Révolution et la Constitution», puis réclamé un retour au statu quo, n'hésitant pas à lancer un appel à la mobilisation générale de leurs troupes, devant le siège de l'ARP. Une fois constaté l'échec de ces appels, Ennahdha a changé son fusil d'épaule et réclamé, hier, des élections législatives et présidentielle anticipées, afin de «rétablir la légitimité institutionnelle». Dans ce contexte, si d'aucuns ont évoqué la nécessité du respect de «l'ancrage démocratique du pays, le respect de l'Etat de droit, de la Constitution et du cadre législatif qui doivent être préservés», il leur était difficile de prétendre faire abstraction de «la volonté et des aspirations du peuple tunisien». Car c'est en réponse à ces aspirations, telles qu'elles ont été exprimées dans la rue par des dizaines de milliers de manifestants, à Tunis et dans d'autres villes du pays, que le chef de l'Etat a pris les mesures saluées par une population en liesse, lasse du blocage politique et de l'asphyxie socio-économique et sanitaire.
Après avoir limogé, dans la foulée des décisions les plus importantes, les ministres de la Justice et de la Défense, Hasna Ben Slimane, et Ibrahim Bartagi, le président Saïed a eu des rencontres avec les présidents des principales ONG du pays auxquels il a réaffirmé son respect des institutions de l'Etat, ses intentions constructives et son sens de la responsabilité, en un moment critique. Observant que la Tunisie est passée du «parti unique au lobby unique», il a balayé les accusations de «mesures anticonstitutionnelles», indiquant qu'il avait informé le président du Parlement Rached Ghannouchi et le Premier ministre Hichem Mechichi de ses décisions. Celui-ci a reconnu, dans un communiqué, «une montée des tensions politiques et l'échec du système - émanant des élections de 2019 - à mettre en place un gouvernement, à cause des divergences entre les revendications de la rue et les priorités des partis politiques qui ont continué à bafouer le paysage parlementaire jusqu'à provoquer la rupture avec les citoyens», cela après avoir tenté une déclaration, sur Al Jazeera, appelant les forces de police à la rescousse, d'où la fermeture immédiate de son bureau tunisois. Pour le chef de l'Etat, les évènements au sein de l'ARP justifient les mesures prises, tant l'ambiance devenait «humiliante».«On y a attaqué la présidence de la République, l'Union générale tunisienne du travail, le président de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat...Des insultes honteuses! L'immunité parlementaire permet d'exercer son rôle en toute indépendance et en toute liberté, et non d'insulter les gens!» a argumenté le président Kaïs Saïed qui ajoute: «Aujourd'hui, j'assume cette responsabilité historique et ceux qui prétendent qu'il s'agit d'un putsch n'ont qu'à réviser leurs cours de droit. Nous ne sommes pas des putschistes!». Tel est aussi l'avis du peuple tunisien, appelé à éviter les confrontations, le temps que la réorganisation des pouvoirs puisse avoir lieu et permettre à la Tunisie de transcender les dangers actuels, notamment celui de la crise sanitaire.

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