Liban
Le Hezbollah annonce des funérailles pour Hassan Nasrallah le 23 février

Le Hezbollah libanais a annoncé dimanche qu’il organiserait le 23 février des funérailles pour son ancien chef Hassan Nasrallah, assassiné fin septembre dans un bombardement sioniste sur la banlieue sud de Beyrouth. Dans une allocution télévisée, Naïm Qassem, le successeur de Hassan Nasrallah à la tête du mouvement pro-iranien, a promis «des funérailles grandioses et populaires (...) dignes de cette grande personnalité». Qassem a reconnu que les funérailles avaient dû être reportées à cause «des conditions sécuritaires» et des deux mois de guerre ouverte entre l’armée sioniste et le Hezbollah de fin septembre à fin novembre 2024. Dirigeant historique du groupe de résistance libanais, Hassan Nasrallah a passé 32 années à la tête du mouvement, développant l’arsenal militaire du Hezbollah et son influence régionale, notamment via son intervention dans le conflit en Syrie voisine pour soutenir l’ancien régime de Bachar al-Assad. Depuis la dernière guerre en 2006 entre l’entité sioniste et sa formation, il vivait dans la clandestinité pour contrecarrer les velléités d’assassinat de l’armée sioniste. Qassem a également révélé que le haut responsable du groupe, Hachem Safieddine, avait été brièvement élu à la tête du Hezbollah à la mort de Hassan Nasrallah, avant d’être lui-même assassiné quelques jours plus tard dans une frappe sioniste début octobre. Les funérailles de Hachem Safieddine «en sa qualité de secrétaire général» du groupe seront également célébrées par la même occasion, a-t-il précisé mais il sera enterré dans sa ville natale de Deir Qanoun dans le sud du Liban. Hassan Nasrallah sera lui inhumé au sud de la capitale libanaise Beyrouth. Qassem a reconnu que l’ancien chef du Hezbollah avait été enterré dans une sépulture temporaire, une pratique autorisée par les rites funéraires chiites quand des funérailles ne peuvent pas être organisées dans l’immédiat. Après leur affrontement sur fond de tensions régionales alimentées par le conflit à Ghaza, un cessez-le-feu entre le Liban et l’entité sioniste est entré en vigueur le 27 novembre 2024. Cette trêve tient globalement malgré des accusations mutuelles de violations répétées. Prétextant un soi-disant non-respect de termes de l’accord par le Hezbollah, l’armée sioniste a fait fi d’ une date-butoir prévoyant le retrait de tous ses soldats encore déployés dans le sud du Liban d’ici au 26 janvier, mais un nouveau délai a été fixé au 18 février. Elle continue aussi de mener des frappes sur le Liban, prétendant viser des cibles militaires du Hezbollah. « L’État libanais a l’entière responsabilité de faire le suivi, faire pression, et d’essayer d’empêcher autant que possible les violations et l’agression sioniste, par le biais des parrains» de l’accord et en mobilisant une «pression internationale», a réclamé Qassem dans son allocution de dimanche. L’accord de cessez-le-feu parrainé par Washington et Paris stipule en parallèle au retrait sioniste que le Hezbollah doit se retirer du sud, à distance de la frontière, et démanteler dans ce secteur toutes ses infrastructures militaires pour céder la place à l’armée libanaise. Ce texte reprend la résolution onusienne 1701 qui avait mis fin à la guerre de 2006.