{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

La France en pleine contestation

Le gouvernement déroule sa réforme des retraites

Déterminé à dérouler son calendrier, le gouvernement français ne veut rien céder sur les principales revendications des syndicats, qui entendent, eux, amplifier encore la mobilisation contre ce projet phare d’Emmanuel Macron.

Déterminé à dérouler son calendrier, le gouvernement français présentait, hier, en Conseil des ministres sa réforme des retraites, sans rien céder sur les principales revendications des syndicats, qui entendent eux amplifier encore la mobilisation après un début massif et réussi. Le ministre du Travail Olivier Dussopt devait ensuite s'adresser à la presse avec le porte-parole du gouvernement Olivier Véran. Après la première journée de grèves et manifestations, qui a réuni jeudi entre un et deux millions de personnes dans la rue, et avant la prochaine prévue le 31 janvier, le président français Emmanuel Macron et son Exécutif profitent de ce rendez-vous formel pour réaffirmer leur objectif: un débat parlementaire au pas de course pour une entrée en vigueur du projet contesté à l'été. Le report de 62 à 64 ans de l'âge légal de départ à la retraite, mesure-phare de la réforme, est rejeté par les syndicats unanimes, ainsi que par l'essentiel des oppositions et, selon les sondages, une grande majorité des Français. Le chef de l'État, qui a estimé dimanche avoir déjà fait preuve d'«ouverture» par rapport au programme pour son second quinquennat qui prévoyait initialement les 65 ans, a refusé de dire clairement qu'il maintiendrait les 64 ans jusqu'au bout, pour ne pas se «substituer» au débat parlementaire. «Je souhaite que le gouvernement avec les parlementaires» puissent «aménager» le texte, a-t-il assuré. Avant de se montrer plus inflexible: «Les besoins» sont «connus», et «je crois que là, maintenant, il faut pouvoir avancer», a-t-il insisté.
Ses ministres se relaient pour assurer être prêts au «dialogue» afin d'«enrichir» le texte... mais uniquement à la marge. Ils ont ouvert pour la première fois la porte, durant le week-end, à des mesures plus fermes sur l'emploi des seniors. Le ministre des Comptes publics Gabriel Attal s'est ainsi dit prêt à «regarder sans tabou des mesures coercitives pour les entreprises qui ne joueraient pas le jeu», alors que pour l'heure, le gouvernement mise sur un «index» qui laisse les syndicats dubitatifs. Les opposants à la réforme réclament inlassablement le retrait pur et simple des «mesures d'âges». Face au mécontentement, le gouvernement tente de positiver. «Je ne vois pas un million de personnes dans la rue, mais un million de personnes qu'il faut convaincre», a assuré Olivier Véran. Déterminé à dérouler son calendrier, le gouvernement français ne veut rien céder sur les principales revendications des syndicats, qui entendent, eux, amplifier encore la mobilisation contre ce projet phare d'Emmanuel Macron. Le député de la majorité présidentielle Marc Ferracci, proche d'Emmanuel Macron, a quant à lui assuré lundi que «tout va être fait pour discuter, pour aller au fond des choses et pour améliorer le texte». Pas de quoi convaincre les opposants à la réforme - tous les partis à l'exception de la droite, les Républicains-, qui réclament inlassablement le retrait pur et simple des «mesures d'âges».
La France insoumise (gauche radicale) a promis «une opposition déterminée», tandis que le parti d'extrême droite Rassemblement national a proposé un «référendum» en guise de «sortie par le haut». Les syndicats espèrent pour leur part amplifier encore la mobilisation. «On espère faire encore plus fort le 31», a prévenu le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, soulignant que «d'ici là, tous les jours il y aura des initiatives dans les entreprises, dans les départements». Quant au leader du syndicat réformiste Laurent Berger, il a déploré la forme retenue par l'Exécutif pour examiner son projet de loi: un budget rectificatif à la Sécurité sociale, qui permet de limiter les débats dans le temps et d'utiliser à loisir l'arme du 49.3, qui permet au gouvernement d'engager sa responsabilité et de faire adopter un texte sans passer par le vote parlementaire. «Vous ne pouvez pas faire passer de façon escamotée ce texte sur les retraites, dans ce climat social», a-t-il argué sur France 5. La France est l'un des pays européens où l'âge légal de départ à la retraite est le plus bas, sans que les systèmes de retraite soient complètement comparables. C'est 65 ans en Allemagne, Belgique ou Espagne, 67 ans au Danemark, selon le Centre des liaisons européennes et internationales de sécurité sociale, un organisme public français. Le gouvernement a fait le choix d'allonger la durée de travail, pour répondre à la dégradation financière des caisses de retraite et au vieillissement de la population. Il défend son projet en le présentant comme «porteur de progrès social» notamment en revalorisant les petites retraites.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours