{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

France

Le couperet de la censure menace toujours le gouvernement Bayrou

Le discours de François Bayrou est une «humiliation totale» pour les socialistes, qui «ont tenté quelque chose» mais «n’ont rien obtenu, même pas des miettes», a fustigé la députée écologiste Sandrine Rousseau.

Le gouvernement français se retrouve sous la menace d’une motion de censure, les socialistes, déçus des annonces du Premier ministre centriste François Bayrou sur les retraites et le budget, l’exhortant à continuer de négocier pour éviter un tel couperet. « La condition minimale qu’on demandait (pour ne pas censurer le gouvernement) n’est plus remplie», a affirmé hier le député socialiste Arthur Delaporte. Lors de son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale la veille, Bayrou, nommé mi-décembre, a douché les espoirs des socialistes en annonçant non pas une suspension de la réforme contestée des retraites, mais une simple «remise en chantier». « Nous ne voyons pas en l’état comment nous ne censurons pas», a souligné le porte-parole du groupe socialiste à l’Assemblée, qui «attend une réponse du Premier ministre extrêmement claire». Celui-ci apportera les précisions au Sénat dans l’après-midi, qui permettront aux socialistes d’avoir «toutes les raisons d’être rassurés», a déclaré la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, après le Conseil des ministres. Les 66 élus PS devaient se réunir, hier, pour arrêter leur position sur la motion de censure déposée par leurs alliés de gauche, le parti de gauche radicale LFI (La France Insoumise) en tête. François Bayrou, 73 ans, doit naviguer sur la scène politique éclatée issue des législatives anticipées organisées après la dissolution surprise de l’Assemblée par le président Emmanuel Macron en juin. L’hémicycle est fracturé en trois blocs (alliance de gauche / macronistes et centristes / extrême droite); aucun ne dispose de la majorité absolue. Le Premier ministre cherche à éviter de subir le même sort que son prédécesseur conservateur Michel Barnier, dont le gouvernement a été renversé au bout de trois mois par une alliance des députés de gauche et d’extrême droite. Alors que Barnier avait tenté en vain d’obtenir un engagement de «non-censure» de l’extrême droite, François Bayrou mise sur les socialistes. Il avait lancé avec eux d’intenses tractations centrées sur la réforme des retraites, qui avait provoqué de grandes manifestations en 2023, en relevant de 62 à 64 ans l’âge de départ. Le discours de François Bayrou est une «humiliation totale» pour les socialistes, qui «ont tenté quelque chose» mais «n’ont rien obtenu, même pas des miettes», a fustigé la députée écologiste Sandrine Rousseau, déterminée à censurer un Premier ministre qu’elle juge «indigne de sa fonction». « Ce que propose François Bayrou est une comédie», a renchéri la cheffe des députés LFI Mathilde Panot, appelant le PS à «revenir à la raison». Les services du Premier ministre se sont dits de leur côté hier «persuadés» que les partenaires sociaux allaient parvenir à un accord sur la réforme des retraites dans le délai de trois mois fixé par Bayrou. François Bayrou a aussi pour défi de faire passer un budget pour 2025, sous la pression des oppositions et des marchés financiers. Il a annoncé que son gouvernement visait un déficit public à 5,4% du PIB en 2025, contre 6,1% attendus pour 2024. La France a affiché la pire performance des Vingt-Sept à l’exception de la Roumanie, très loin du plafond de 3% autorisé par les règles de l’UE. Le budget présentera «un effort historique» d’économies à hauteur de «plus de 30 milliards d’euros», a précisé mercredi la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin. François Bayrou doit réaliser un jeu d’équilibriste pour tenter d’arracher une forme de neutralité de la gauche modérée, sans braquer pour autant ses partisans. À droite, l’homme fort du parti Les Républicains (LR), Laurent Wauquiez, a estimé que le projet de Bayrou «reste très flou», en dépit de «bonnes intentions». Même au MoDem, le parti de Bayrou, le chef des députés Marc Fesneau a reconnu que son discours «peut donner le sentiment (d’être) trop dans des généralités». Mais, «l’important, c’est d’essayer de trouver une méthode».

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours