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De rebondissements en rebondissements

La présidentielle agite la Libye

Après que les combattants pro Haftar ont mis fin à son siège qui a duré plus d'une semaine, la cour d'appel de Sebha, au sud-est de la Libye libyen, a ordonné, jeudi dernier, le rétablissement de Seif al-Islam El Gueddhafi, fils de l'ex-dirigeant Maamar El Gueddhafi, comme candidat à l'élection présidentielle du 24 décembre, selon des médias locaux.
Il avait fait appel du rejet de sa candidature par la Haute Commission Electorale Nationale (HCEN) libyenne devant cette juridiction, arguant que la «non-conformité avec les dispositions de la loi électorale» votée par le Parlement ne pouvait pas ne concerner que lui seul. La décision de justice a aussitôt entraîné des scènes de liesse, près du siège de la cour et dans d'autres quartiers de Sebha, situé à 650 km de Tripoli où des partisans de Seif al-Islam attendaient fiévreusement la nouvelle.
Rappelons que cette candidature avait été introduite le 24 novembre puis rejetée quelques jours plus tard, suscitant de nombreux incidents dont certains ont empêché Seif al-Islam de faire appel de ce rejet. Les partisans du maréchal Khalifa Haftar, également candidat à la présidentielle, ont en effet bloqué pendant une semaine l'accès au tribunal, un acte qui a provoqué une «grande inquiétude» du gouvernement Dbeibah et d'une partie de la population favorable à Seif al-islam. Ce n'est que jeudi dernier, suite à de fortes pressions de la population de Sebha et de la tribu des Gueddhadfa dont est issu Seif
al-Islam, que les hommes armés de Haftar ont effectué un repli hors du siège de la cour d'appel où ont pu pénétrer les trois magistrats qui ont rendu leur verdict, après avoir entendu l'avocat du candidat.
Des jours durant, les groupes d'habitants de la ville ont protesté devant l'enceinte du tribunal contre une «atteinte au travail de la justice» de sorte que la Manul est sortie de sa réserve pour affirmer «suivre avec une grande inquiétude la fermeture continue» de la cour d'appel de Sebha où des magistrats sont «empêchés physiquement d'exercer leurs fonctions, entravant directement le processus électoral».
Seif al-Islam Maamar El Gueddhafi, 49 ans, était détenu par les milices de Zenten qui, depuis sa capture en 2011, l'ont condamné à mort en 2015, à l'issue d'un procès expéditif, avant de lui accorder une amnistie en 2019, non sans avoir refusé de le livrer à la CPI.
Après une période d'hibernation politique, il a annoncé dans un entretien au New York Times qu'il compte participer à la présidentielle du 24 décembre pour «redresser le pays, en proie aux divisions et aux ingérences extérieures». La présidentielle qui sera suivie fin janvier 2022 par des législatives constitue l'aboutissement d'un long travail de sortie de crise sous l'égide de l'ONU, dans l'espoir de tourner la page d'une décennie tragique pour une Libye en proie à d'intenses convoitises autour de ses richesses en hydrocarbures.
La veille de la décision de la cour de Sebha, celle de Tripoli avait, quant à elle, rejeté deux recours contestant la candidature du Premier ministre Abdelhamid Dbeibah, introduits par d'autres candidats dont l'ancien ministre de l'Intérieur Fathi Bachagha qui reprochent au chef du gouvernement intérimaire de n'avoir pas démissionné trois mois avant la tenue du scrutin, comme exigé par la loi électorale. Dbeibah, un riche homme d'affaires originaire de Misrata, a été investi par le Forum de dialogue politique interlibyen, aux côtés d'un Conseil présidentiel composé de trois membres, et il est chargé d'unifier les institutions libyennes et de réussir la transition en la couronnant par la tenue de la présidentielle et des législatives.
Au moment où la HCEN vient d'annoncer jeudi que quatre de ses centres électoraux ont été attaqués par des hommes armés qui ont raflé 2312 cartes d'électeurs et en ont détruit 69, il apparaît que la tâche est ardue et que rien n'incite à l'optimisme puisque ni la présence toujours active des mercenaires et forces étrangères en Libye, ni le trafic d'armes qui se poursuit malgré l'embargo de l'ONU, ni l'absence, à ce jour, d'un calendrier de campagne électorale ne plaident en faveur d'un respect de la date du 24 décembre prochain.

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