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Une «coopération» antiterroriste obsolescente

La crise au Sahel pose de nouvelles questions

 


Les attaques terroristes dans la région du Sahel ont connu, depuis quelques mois, une nette augmentation et le nombre des victimes, civiles et militaires, a de quoi nourrir les plus vives inquiétudes. Au Mali, la crise est d'autant plus aiguë qu'elle souligne le temps perdu lorsque les forces d'intervention telles que Barkhane ou le G5 Sahel étaient censées combattre le mal profond avec des moyens pourtant conséquents. C'est à l'heure d'une réelle dégradation du contexte sécuritaire sahélien que le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, a reçu en audience, voici quelques jours, la secrétaire générale adjointe de l'ONU, Amina J. Mohammed, elle-même concernée et attentive au problème qui affecte son pays, le Nigeria. Mme Mohammed était accompagnée par le chef du bureau onusien pour l'Afrique de l'Ouest, Mahamat Saleh Annadif. L'audience a été consacrée, pour l'essentiel, au dossier du
terrorisme dans la région dont la nette recrudescence alerte la communauté internationale, dès lors que des attaques sont récemment intervenues dans certaines localités longtemps à l'abri des incursions meurtrières.
Chassée du Mali, la force française Barkhane qui envisage d'occuper durablement le Niger est déjà confrontée à une vive résistance et au mécontentement de la population nigérienne. Le
3 août dernier, un groupe dénommé M62, comprenant une quinzaine d'organisations de la société civile a provoqué des heurts avec les forces de l'ordre à Niamey, au cours d'une manifestation réclamant la sauvegarde de la souveraineté du Niger. Qualifiée de moment de vérité, cette action s'est traduite par un appel «à tous les syndicats, organisations de la société civile, universitaires, hommes des médias, transporteurs, agriculteurs, éleveurs et leaders religieux...pour la défense et la sauvegarde de la souveraineté et de la dignité du peuple dangereusement menacées». Comme l'an dernier à Bamako, les manifestations contre la présence des soldats français se multiplient au Niger mais aussi au Burkina Faso où, vendredi dernier, des affrontements ont eu lieu à Ouagadougou, pour la seconde fois en quelques semaines. «Considérant les multiples assassinats de nos populations civiles par la force Barkhane chassée du Mali et illégalement présente sur notre territoire qu'elle estime conquis pour matérialiser son dessein funèbre de déstabilisation du Sahel, nous réitérons notre opposition à la présence militaire française dans notre pays et exigeons son départ immédiat», ont écrit les organisations, parmi lesquelles des associations de défense des droits de l'homme.
Le bilan s'avère infime, plus de sept ans après l'arrivée de l'opération Serval devenue Barkhane puis G5 Sahel, et de la balbutiante Takuba, une force européenne plus d'intendance qu'opérationnelle. Raison pour laquelle les opinions publiques des pays confrontés à la crise sécuritaire (Tchad, Niger, Mali et Burkina) sont devenues hostiles à la présence militaire de la France et de la Minusma, Paris ayant tenté d'obtenir en 2021 l'appui matériel et financier de l'UE et de l'Otan pour perpétuer son programme de lutte antiterroriste. Mais avec la nette recrudescence des attaques qui affectent principalement les trois pays reliés par la «région des Trois-frontières», au Liptako-Gurma, l'obsolescence des instruments comme des objectifs de cette coopération antiterroriste imposée est devenue trop évidente et la question de sa véritable finalité, ainsi que des voies tortueuses qu'elle emprunte, se pose avec une acuité pressante. 

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