Annoncé jeudi au Qatar
L’accord de trêve à Ghaza entre en vigueur
Selon l’ONU, l’agression barbare a provoqué dans le territoire palestinien assiégé par l’entité sioniste depuis octobre 2023, un niveau de destructions «sans précédent dans l’histoire récente».

L’accord sur une trêve à Ghaza et des libérations de prisonniers sionistes et de détenus palestiniens doit entrer en vigueur aujourd’hui, après 15 mois d’une agression barbare et dévastatrice qui a fait des dizaines de milliers de martyrs, en grande majorité des enfants et des femmes, dans le territoire palestinien. Entre-temps, des sirènes ont retenti dans les zones sionistes où des explosions ont été entendues, après qu’un projectile a été tiré depuis le Yémen. Le cessez-le-feu dans la bande de Ghaza débute à 08h30 (06h30 GMT), a annoncé le Qatar, l’un des médiateurs internationaux avec l’Égypte et les États-Unis qui ont réussi à obtenir cet accord après plus d’un an de laborieuses négociations. Il prévoit dans une première phase étalée sur six semaines une cessation des hostilités et la libération de 33 prisonniers sionistes à Ghaza en échange de 737 détenus palestiniens dans les geôles sioniste. Annoncé mercredi par les médiateurs, l’accord ambitionne, selon le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, de déboucher à terme sur «une fin définitive de la guerre», déclenchée par une opération sans précédent du Hamas palestinien le 7 octobre 2023. Mais dans l’attente du début de la trêve, à la veille de l’investiture demain du président américain élu, Donald Trump, l’aviation sioniste a poursuivi ses attaques à Ghaza, faisant plus de 120 martyrs depuis mercredi, d’après les secours. Des prisonniers sionistes seront libérés dès aujourd’hui, a-t-on annoncé, sans préciser leur nombre. Trois points d’accueil ont été installés à la frontière sud de l’entité sioniste avec Ghaza. Côté sioniste, doivent être relâchés 95 détenus palestiniens dans la journée, des femmes et des enfants en majorité, la plupart arrêtés après le 7 Octobre. Parmi les prisonniers appelés à être libérés figure Zakaria al-Zoubeidi, responsable d’attaques anti-sionistes et ex-leader local des Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, la branche armée du parti Fatah du président Mahmoud Abbas. Dans la bande de Ghaza ravagée par les bombardements aériens et l’offensive terrestre sionistes, les déplacés -la grande majorité des quelque 2,4 millions de Palestiniens- se préparent à rentrer chez eux. «Je vais retirer les gravats de la maison et placer ma tente là», dit Oum Khalil Bakr, qui a fui Ghaza-ville pour Nousseirat. «Nous savons qu’il fera froid et que nous n’aurons pas de couvertures pour dormir, mais ce qui importe, c’est de retourner sur notre terre.» Beaucoup «trouveront leur quartier entier détruit» sans aucun service essentiel, a indiqué Mohamed Khatib, de l’organisation Medical Aid for Palestine à Ghaza: «La souffrance va continuer mais au moins il y a un espoir.» Selon l’ONU, l’agression barbare a provoqué dans le territoire palestinien assiégé par l’entité sioniste depuis octobre 2023, un niveau de destructions «sans précédent dans l’histoire récente». Au moins 46 876 personnes, en majorité des enfants et des femmes, sont tombées en martyres dans l’agression sioniste contre Ghaza, déjà minée par un blocus imposé depuis 2007, la pauvreté et le chômage, selon les données du ministère de la Santé reconnues fiables par l’ONU. Outre des libérations de prisonniers, la première phase de l’accord comprend, selon le presque ex-président américain, Joe Biden, «un cessez-le-feu total», un retrait sioniste des zones densément peuplées à Ghaza et une augmentation de l’aide humanitaire. Pendant la première phase seront négociées les modalités de la deuxième, qui doit permettre la libération des derniers prisonniers sionistes, avant la troisième et dernière étape consacrée à la reconstruction de Ghaza et à la restitution des corps des prisonniers morts dans les bombardements aveugles de l’armée sioniste. Le cessez-le-feu laisse en suspens l’avenir politique de Ghaza, l’Autorité palestinienne, rivale du mouvement Hamas, se disant prête à «assumer pleinement ses responsabilités» à Ghaza, selon son président Mahmoud Abbas. Considérablement affaibli, le Hamas est toutefois encore loin d’être anéanti, contrairement à l’objectif qu’avait fixé le Premier ministre Benjamin Netanyahu, selon des experts.