Présidentielle américaine
Joe Biden jette l’éponge
Le président américain a montré des signes inquiétants concernant sa santé physique et mentale.
Coup de théâtre au pays de l'Oncle Sam. Joe Biden ne briguera pas un second mandat. Tel un boxeur KO debout, le 46e président des États- Unis a jeté l'éponge, hier. «Je pense qu'il est dans l'intérêt de mon parti et du pays que je me retire et que je me concentre uniquement sur l'exercice de mes fonctions de président jusqu'à la fin de mon mandat», a déclaré le successeur de Barack Obama dans un communiqué, soulignant qu'il s'adresserait à la nation «plus tard cette semaine». Une annonce choc car l'ex- sénateur du Delaware n'a cessé de clamer qu'il était le mieux indiqué pour battre et infliger une seconde défaite à son rival Donald Trump. Son rival républicain l'avait pourtant malmené le 27 juin lors d'un débat sur CNN. Une occasion en or, ratée par le candidat démocrate de faire taire les critiques sur son âge et son aptitude mentale. Une performance catastrophique de Joe Biden.
Les journalistes de CNN réunis en plateau rapportaient déjà que la panique avait atteint l'état-major du parti. Certains hauts responsables songeaient à le remplacer par un candidat plus jeune. Il faut dire que le spectacle a été terrible, affirmait pour sa part le New York Times, un des journaux les plus lus aux États-Unis. Joe Biden allait cumuler les lapsus. Censé rassurer ses troupes le 12 juillet lors d'une conférence de presse, il commettra un nouveau faux pas en citant Donald Trump au lieu de sa vice-présidente Kamala Harris. Joe Biden ne s'est pas repris, comme il l'avait fait peu avant, en commettant une autre gaffe monumentale. Deux heures plus tôt, lors du sommet de l'Otan, il annoncera sur scène le président russe Poutine... au lieu du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Joe Biden insistera pourtant et dira aller «bien» et ne présente que des symptômes «légers». Son infection au Covid-19 renforcera cependant un peu plus l'image d'un président fragilisé. Des signes qui annonçaient un état physique et mental déclinants qui pèseront incontestablement très lourd dans le retrait surprise du Président de la première puissance de la planète. «Ce retrait ouvre une période d'incertitude pour son camp, à un mois de la convention, qui devra confirmer un autre candidat. Mais il met également un terme, au moins provisoire, à une spirale qui menaçait d'emporter le Parti démocrate dans une déroute électorale», écrira le quotidien français Le Monde. Joe Biden n'était pas «apte à être candidat», ni à être président, a déclaré Donald Trump après le retrait de son rival démocrate de la course à la Maison- Blanche. Les réactions se sont multipliées. Richard Hudson, responsable de la campagne du Parti républicain à la Chambre des représentants, a qualifié le retrait de la candidature de Joe Biden de «scandale aux proportions historiques». «Notre président est frappé d'incapacité, les démocrates le savaient et ils ont menti au peuple américain pour le cacher. Les électeurs ne pardonneront ni n'oublieront cette ultime trahison de leur confiance», a-t-il déclaré, selon CNN. «Joe Biden n'a pas seulement été un grand Président et un grand leader législatif, c'est aussi un être humain vraiment exceptionnel. Sa décision n'a évidemment pas été facile à prendre, mais il a, une fois de plus, fait passer son pays, son parti et notre avenir en premier. Joe, aujourd'hui, tu montres que tu es un vrai patriote et un grand Américain», a souligné le sénateur de l'État de New York, Chuck Schumer, chef de la majorité, dans un communiqué. Qui pour le remplacer? Joe Biden a apporté son soutien à la vice-présidente Kamala Harris. Appelée à succéder au président en cas de décès ou d'incapacité, elle serait la grande favorite pour reprendre le flambeau.