Après un premier échange de prisonniers
Deuxième jour de trêve à Ghaza

90 détenus palestiniens ont retrouvé la liberté, quelques heures après le retour de trois prisonnières sionistes, au premier jour d’un cessez-le-feu fragile visant à mettre fin à 15 mois de guerre génocidaire sioniste à Ghaza. Dès les premières heures de la trêve dimanche, l’aide humanitaire a afflué dans le territoire palestinien en ruines, où 630 camions sont entrés dans la journée, selon l’ONU, dont 300 destinés au nord de la bande de Ghaza. Les 90 Palestiniens ont été libérés de la prison militaire d’Ofer, en Cisjordanie occupée, et d’un centre de détention à El Qods occupé. Une foule en liesse a acclamé le passage des bus sur une route de Beitunia, près de la prison d’Ofer. Quelque 1 900 Palestiniens doivent être libérés au total au cours des 42 prochains jours de cessez-le-feu, contre 33 prisonniers sionistes.
Des milliers de déplacés palestiniens ont pris la route dimanche dans la bande de Ghaza, au milieu d’un paysage apocalyptique de ruines et d’immeubles éventrés. « Nous sommes finalement chez nous. Il n’y a plus de maison, seulement des ruines. Mais c’est notre maison», a témoigné Rana Mohsen, une femme de 43 ans rentrée à Jabalia, dans le nord du territoire. Même scène à Rafah, tout au sud. «Nous n’avons même pas pu trouver l’emplacement exact de nos maisons» en raison de «l’ampleur des destructions», a raconté Maria Gad El Haq, déplacée comme la quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants. La trêve est entrée en vigueur à la veille de l’investiture du président Trump, qui a exercé une intense pression sur Israël pour qu’un accord soit conclu. L’accord en trois phases conclu le 15 janvier par l’intermédiaire du Qatar, des États-Unis et de l’Égypte nourrit l’espoir d’une paix durable dans le territoire palestinien, où l’agression barbare sioniste a commencé le 7 octobre 2023. Un haut responsable du Hamas a indiqué que la prochaine libération aurait lieu samedi.
La deuxième phase doit permettre la fin définitive de l’agression et la libération des derniers prisonniers, avant la dernière étape portant sur la reconstruction de Ghaza et la restitution des corps des prisonniers. Netanyahu, a encore agité un prétendu « droit de reprendre la guerre, si besoin». La branche armée du Hamas a affirmé que la trêve dépendait du «respect des engagements» par l’entité sioniste. La trêve permet un afflux de l’aide humanitaire à Ghaza, avec 600 camions par jour. « Après 15 mois de guerre, les besoins humanitaires sont pharamineux», a souligné le chef du bureau des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), Tom Flechter. Au moins 46 913 personnes, majoritairement des femmes et des enfants, sont tombées en martyres dans l’agression barbare. Bombardé sans répit par l’aviation sioniste pendant plus d’un an, le système de santé s’est effondré. L’Organisation mondiale de la santé a averti dimanche que le restaurer sera «une tâche complexe et difficile».