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Ignoré par Riyadh et zappé à Washington

Des bouées de sauvetage trouées pour Rabat

Le Makhzen agitait le spectre du danger iranien allant jusqu'à le qualifier de promoteur de terrorisme en Afrique du Nord et de fournir des drones au Front Polisario. Dans l'affaire, c'est l'Algérie qu'il désignait à la vindicte internationale.

Le lobbying, la corruption, le chantage et le mensonge n'ont pas été d'une grande utilité pour le bellicisme et les velléités expansionnistes du Makhzen. Ses illusions se sont noyées entre la mer Rouge et l'Atlantique. De ses alliés qu'il pensait définitivement acquis, il n'a reçu que des bouées de sauvetage trouées. Les premiers signes du naufrage marocain ont commencé au début du mois d'avril dernier quand l'Iran et l'Arabie saoudite ont officiellement scellé leur réconciliation à Pékin. Cet évènement majeur dans les relations internationales, a eu l'effet d'un séisme qui a profondément bouleversé le paysage politique, militaire et sécuritaire au Moyen-Orient et même ailleurs dans le monde.
Première victime collatérale, de cette normalisation irano-saoudienne est incontestablement le royaume du Maroc. Un véritable coup de massue sur la tête du roi qui perd tout, y compris La Mecque. Depuis des années, le Makhzen agitait le spectre du danger iranien dans la région allant jusqu'à le qualifier de promoteur de terrorisme en Afrique du Nord et de fournir le Front Polisario en armes et en drones. Voulant faire d'une pierre deux coups, le Makhzen vise, à travers cette propagande, l'Algérie qu'il désignait ainsi à la vindicte internationale. Comme pièce à conviction de ces accusations, il pointe du doigt la qualité des relations qu'entretiennent Téhéran et Alger. Aidé par son allié sioniste, le Maroc agite l'éventail iranien pour fourvoyer l'opinion internationale et masquer ses dérives dans les territoires occupés du Sahara occidental. L'ogre iranien est brandi à chaque occasion. Aux yeux du Makhzen et de son allié sioniste, le fait d'avoir des relations normalisées avec Téhéran est un argument largement suffisant pour être rangé du côté de l'axe du mal. Pendant longtemps, il a usé jusqu'à l'abus de cette fétide propagande mais le mensonge est toujours assorti d'une date de péremption. La réconciliation irano-saoudienne vient enterrer les illusions du royaume marocain qui aura tout perdu. Va-t-il se rebeller contre son parrain saoudien qui vient de renouer avec l'Iran? Osera-t-il un instant accuser l'Arabie saoudite de pays soutenant le terrorisme comme il a pris l'habitude de le faire avec l'Algérie qui entretient de bons rapports avec Téhéran? Incroyable avatar des choses. Ce n'est plus l'Iran qui est infréquentable mais c'est le Maroc qui vient de décrocher, haut la main, le trône des revers. À ce titre, il a bien mérité sa réputation de pays corrupteur, de narco-État et royaume de l'espionnage.
La deuxième alerte du naufrage est venue de Washington où «le tweet reconnaissant la marocanité du Sahara» ne fait plus recette. Trop bruyant a été le silence observé par les médias affidés au Makhzen sur les derniers échanges entre Nasser Bourita et Antony Blinken. Selon des déclarations du porte-parole du département d'État US, Matthew Miller, le secrétaire d'État Blinken a totalement zappé le dossier sahraoui pour ainsi dire qu'il était loin d'évoquer «la marocanité du Sahara» comme l'aurait souhaité le palais royal. Blinken a réaffirmé le plein soutien des États-Unis à l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Staffan de Mistura, et à sa mission pour le référendum d'autodétermination au Sahara occidental (Minurso). Comme un château de cartes, la stratégie du Maroc s'écroule puisque Washington, son deuxième principal allié après Riyadh vient de le désavouer dans le dossier crucial du Sahara occidental. Le Makhzen a bâti ses manoeuvres sur l'artifice américain et fait pression sur de nombreux pays dont l'Espagne pour valider son plan d'autonomie pour le Sahara occidental. Peine perdue, encore une bouée de sauvetage trouée pour le roi. La dernière tentative de manipulation a été déjouée par le département des Affaires étrangères portugais qui n'a pas succombé aux sirènes du palais royal. Un faux communiqué conjoint avec le Portugal a été diffusé pour faire croire que Lisbonne soutient le plan d'autonomie marocain et l'entraînait dans une grave crise diplomatique. Peine perdue pour le Makhzen!

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