La trêve prolongée à Ghaza
De nouvelles libérations attendues
Les alliés occidentaux de l’entité sioniste, à commencer par les États-Unis, ont eux aussi multiplié les appels à une extension de la trêve.
De nouveaux prisonniers du Hamas devaient être libérés hier soir en échange de détenus palestiniens, après la prolongation pour deux jours de la trêve dans la bande de Ghaza qui offre un répit supplémentaire aux habitants du territoire palestinien dévasté.
L'extension de la trêve, jusqu'à jeudi 05H00 GMT, doit permettre la libération d'environ 20 prisonniers sionistes et 60 détenus supplémentaires. Dix prisonniers israéliens binationaux et 30 détenus palestiniens doivent être libérés, a annoncé une source proche du Hamas. Mais, signe d'une situation toujours fragile, un journaliste de l'AFP dans la ville de Ghaza a vu mardi l'armée sioniste tirer trois obus de char en direction de dizaines de civils qui tentaient de regagner le quartier de Cheikh Radwan. Il a vu au moins un blessé.
L'armée barbare a affirmé que «des suspects s'étaient approchés de troupes» sionistes et qu'un char avait effectué «des tirs de sommation», tandis que les mouvements palestiniens ont dénoncé des «violations de la trêve» par l'entité criminelle.
L'extension de la trêve doit permettre en parallèle l'entrée de nouveaux camions d'aide humanitaire dans la bande de Ghaza, assiégée et bombardée pendant sept semaines.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a salué une «lueur d'espoir (...) au milieu des ténèbres de la guerre». Malgré l'arrivée via l'Egypte, depuis le 24 novembre, de centaines de camions, les besoins restent immenses et la situation humanitaire «catastrophique», selon un émissaire de l'ONU, dans le petit territoire où 1,7 des 2,4 millions d'habitants ont été déplacés par la guerre. L'accord de trêve négocié sous l'égide du Qatar, avec l'appui de l'Egypte et des Etats-Unis, a permis jusqu'à présent la libération de
50 prisonniers israéliens binationaux à Ghaza depuis le 7 octobre, et de 150 détenus palestiniens incarcérés sans aucun motif dans des prisons sionistes depuis des années.
Dix-neuf prisonniers étrangers, en grande partie des Thaïlandais, ont été libérés par le Hamas en dehors du cadre de cet accord.
Le Premier ministre d'extrême droite sioniste, Benjamin Netanyahu, reste soumis à une très forte pression de l'opinion publique, traumatisée par l'opération du Hamas, et qui exige le retour des prisonniers.
Les alliés occidentaux de l'entité sioniste, à commencer par les Etats-Unis, ont eux aussi multiplié les appels à une extension de la trêve. Dans la nuit, onze prisonniers israéliens avaient été libérés. Peu après, Israël a libéré 33 Palestiniens incarcérés dans ses geôles.»Je ne peux pas décrire ce que je ressens. C'est une joie indescriptible», a déclaré l'un d'eux, Mohamed Abou al-Humus, en rentrant chez lui à El Qods-Est, occupée par l'entité coloniale et raciste, où il a étreint sa mère. Mais à Beitunia, en Cisjordanie occupée, les célébrations ont été de courte durée: un jeune Palestinien a été «tué par balle» lors de heurts avec les forces sionistes toujours en quête de nouvelles exactions. Peu avant la reconduction de la trêve, le bureau du Premier ministre sioniste avait accepté d'inclure «50 prisonnières» parmi lesquelles Ahed Tamimi, jeune icône de la cause palestinienne arrêtée début novembre, à la liste des Palestiniens susceptibles d'être libérés.
Pendant ce temps, les médiateurs s'activent en coulisses pour prolonger la trêve au-delà de jeudi. Du côté sioniste, le gouvernement a réitéré ces derniers jours son intention de reprendre à terme les combats, à la recherche des objectifs formulés début octobre et qu'il n'a jamais pu atteindre à ce jour. Il s'est d'ailleurs attribué une rallonge «de guerre» de 30,3 milliards de shekels (7,5 milliards d'euros).
Dans la bande de Ghaza, 14.854 personnes, dont 6.150 âgées de moins de 18 ans, sont tombées en martyres par les bombardements barbares et les exactions sauvages sionistes contre les habitations, les écoles, les hôpitaux, les mosquées et les églises. Déjà soumis à un blocus sioniste terrestre, maritime et aérien depuis 2007, le territoire surpeuplé a été placé le 9 octobre en état de siège total, et subit depuis de graves pénuries d'eau, de nourriture, de carburant, de médicaments et d'électricité. Plus de la moitié des logements ont été endommagés ou détruits par l'agression barbare sioniste, selon l'ONU. Des milliers de Palestiniens, qui avaient cherché refuge dans le sud de la bande de Ghaza, ont profité de la trêve pour rentrer chez eux dans le nord, la région la plus dévastée, ignorant les menaces de l'armée sioniste.