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Alors que l’Ukraine réclame toujours des chars à Berlin

Cinq gouverneurs et quatre vice-ministres démis de leurs fonctions

Les affaires de corruption étaient monnaie courante avant l’invasion russe de l’Ukraine. Ce scandale intervient alors que Kiev réclame à ses alliés occidentaux, dont le soutien militaire et financier est crucial, l’envoi de centaines de tanks pour faire face à Moscou.

Cinq gouverneurs régionaux et quatre vice-ministres ont été démis de leurs fonctions en Ukraine, a annoncé le gouvernement ukrainien, hier, après un scandale de corruption présumé dans l'armée, en pleine invasion russe du pays. La veille, c'était le vice-ministre de la Défense qui était écarté. Les gouverneurs des régions de Dnipropetrovsk (centre) Valentin Reznitchenko, de Zaporijjia (sud) Oleksandre Staroukh, de Soumy (nord) Dmytro Jivytsky, de Kherson (sud) Iaroslav Ianouchevitch et de la capitale Kiev, Oleksiï Kouleba, vont quitter leurs postes. Reznitchenko a été accusé par plusieurs médias en novembre d'avoir attribué des contrats sur la réparation de routes portant sur des dizaines de millions d'euros à un groupe cofondé par sa petite amie travaillant comme entraîneuse fitness. Selon la presse, cet homme ainsi que ses confrères des régions de Soumy, Kherson et Zaporijjia figurent dans des enquêtes judiciaires, alors que le limogeage de M. Kouleba est lié à sa prochaine nomination au sein de l'administration présidentielle. Le gouvernement a également limogé le vice-ministre de la Défense Viatcheslav Chapovalov - dont la démission avait déjà été annoncée plus tôt -, celui de la Politique sociale Vitali Mouzytchenko et deux vice-ministres du Développement territorial, Ivan Loukeria et Viatcheslav Negoda. Anatoliï Ivankevitch et Viktor Vychniov, tous deux chefs adjoints du service ukrainien des transports maritimes et fluviaux, ont également été démis de leurs fonctions. Ces limogeages et démissions en cascade interviennent après des révélations de presse faisant état de prix gonflés dans un contrat d'approvisionnement alimentaire de l'armée ukrainienne, premier scandale de corruption à éclater depuis le début de la guerre au sein du ministère de la Défense.
Les affaires de corruption étaient monnaie courante avant l'invasion russe de l'Ukraine. Ce scandale intervient alors que Kiev réclame à ses alliés occidentaux, dont le soutien militaire et financier est crucial, l'envoi de centaines de tanks pour faire face à Moscou. La Pologne a prévenu lundi qu'elle était prête à se passer de l'aval de Berlin, indécis sur la question, pour livrer des chars Leopard de fabrication allemande à l'Ukraine, où les forces russes continuent de revendiquer des avancées sur le terrain. Dans ce contexte, l'Union européenne a annoncé qu'elle accordait 500 millions d'euros supplémentaires pour fournir des armements à Kiev et allouait 45 millions d'euros pour la formation des militaires ukrainiens sur le territoire de l'UE. Signe des tensions croissantes avec Moscou, deux des trois pays baltes, l'Estonie et la Lettonie, ont annoncé leur décision d'expulser l'ambassadeur de Russie, emboîtant le pas à la Lituanie. Le gouvernement allemand apparaissait divisé sur la question de la livraison de chars lourds Leopard, et le chancelier Olaf Scholz se retrouvait lundi sous une pression toujours plus forte. «Nous allons demander un tel accord (à Berlin) mais c'est une question secondaire», a réagi lundi le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki. «Même si nous n'obtenons pas leur accord (des Allemands), nous donnerons nos chars à l'Ukraine dans le cadre d'une petite coalition», y compris «si l'Allemagne n'en fait pas partie». La Pologne, prête à envoyer 14 Leopard à Kiev, est en discussions avec une quinzaine d'Etats à ce sujet, de nombreuses armées européennes possédant de tels blindés, susceptibles d'avoir «un impact significatif» face au rouleau-compresseur des troupes russes. «Nous avons besoin (...) de plusieurs centaines» de chars, a martelé la présidence ukrainienne, à un moment où les Russes sont à l'offensive dans l'est. La crainte d'une escalade militaire avec Moscou et les réticences de Berlin à assumer un leadership dans le camp occidental conduisent, selon des analystes, l'Allemagne à hésiter sur l'envoi de ces armes surtout que le porte parole du Kremlin, Dmiti Peskov, a annoncé, au plus fort de cette surenchère de livraison de chars à Kiev, qu'ils seront tous «brûlés». Hier, un dirigeant de l'autorité locale d'Antonivka a indiqué que l'armée russe progressait en direction de deux localités de la région de Zaporijjia, également dans le sud, où les affrontements avec les troupes de Kiev se sont intensifiés cette semaine. Lundi soir, l'état-major de l'armée ukrainienne a sobrement signalé que «les 20 et 21 janvier, l'ennemi avait mené des actions offensives dans le secteur», près de Mali Chtcherbaky.
Un des principaux chefs du Donbass, Denis Pouchiline, s'est quant à lui affiché à Soledar, une petite ville dont Moscou a revendiqué la prise il y a plus d'une semaine. Pour les Russes, la conquête de cette cité est une étape en vue d'encercler Bakhmout, qu'ils veulent conquérir au plus vite. Selon Pouchiline, les combats s'y «intensifient» et les soldats russes «avancent». Les combattants prorusses ont assuré être entrés dans deux villages proches, Krasnopolivka et Dvouretchié. Sur le front diplomatique, Russes et Occidentaux ont multiplié les expulsions de diplomates ces dernières années et plus encore depuis que les Russes ont déclenché leur opération spéciale contre l'Ukraine le 24 février 2022. Mais c'est la première fois que des ambassadeurs sont renvoyés dans leur pays depuis le début de la guerre. À l'opposé, l'Afrique du Sud, qui avait refusé de condamner Moscou depuis le début de la guerre en Ukraine, a franchi un nouveau cap lundi en se proclamant «amie» de la Russie.

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