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Recadrage en règle de l’ambassadeur marocain par le Représentant de l’Algérie auprès de l’ONU

Le séminaire du Comité de l'Organisation des Nations Unies sur la décolonisation (C24) a été le théâtre d'une séance de recadrage infligée, en deux temps, par le Représentant permanent de l’Algérie, l'ambassadeur Nadir Larbaoui, à la délégation marocaine.

Avant de prononcer son discours consacré à la thématique de la deuxième journée des travaux du Séminaire sur le Sahara occidental, l'ambassadeur Larbaoui a tenu à recadrer une figurante sahraouie venue des territoires occupés du Sahara occidental en mission commandée pour ânonner un torchon confectionné dans les locaux de la DGED (Direction générale des études et de la documentation, un service de renseignement et de contre-espionnage au Maroc) sur les allégations de violations des droits de l'Homme à Tindouf, et le groupe des délégués des pays amis du Maroc qui, dans leurs interventions respectives, distribuées la veille par la délégation marocaine, tel un ballet bien réglé, mais d’un nauséabond goût, ont fait référence aux tables-rondes et à la nécessaire participation de l’Algérie.

L'ambassadeur Larbaoui a réservé la première salve à l’endroit de la "Sahraouie" en s'adressant à l’auditoire pour les prendre à témoin et en indiquant que "Mon pays a été cité trois fois par une personne. Ma délégation décide de ne pas répondre à ces allégations dès lors que cette personne ne représente qu’elle-même, en rappelant qu'il était clairement établi, conformément aux résolutions des Nations Unies, que le Front Polisario est l'unique représentant légitime et exclusif du peuple sahraoui", point de parlementer davantage sur ce point.

Et à l'ambassadeur Larbaoui de poursuivre : "Quant à l'évocation de mon pays par certains délégués, faut-il leur rappeler une fois pour toute, que mon pays n’est pas partie au conflit et, au même titre que la Mauritanie, il a le statut de voisin observateur, à moins, a-t-il ajouté, que cela participe d'une volonté concertée mais éculée et vaine de "bilatéralisation" du conflit qui demeure fondamentalement, n'en déplaise au Maroc et à ses clients, une question de décolonisation.

L'Acte 2 de cette séance de Recadrage a été réservé à l'inénarrable ambassadeur marocain Omar Hilale au cours du débat général. Ce dernier, et en totale sortie de piste, s'était lancé juste après sa meute débridée, dans sa diatribe habituelle contre l'Algérie. Un comportement qui a provoqué une totale incompréhension et une réprobation des autres délégations, si bien que certaines d'entre elles la qualifie "d'attitude indigne" d'un diplomate, voire "d'incivisme".

En invitant l'ambassadeur marocain à revoir ses devoirs et réviser ses cours, le Représentant permanent de l'Algérie a répondu sereinement aux attaques, l'une après l'autre, proférées contre notre pays.

Au sujet du pseudo "droit à l'autodétermination en Kabylie", l'ambassadeur Larbaoui a fait observer qu'en évoquant cela, la délégation marocaine cherche désespérément à introduire la confusion dans les esprits et tromper les opinions publiques nationales et internationales, en recourant à l'invention d'un parallèle avec le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination reconnu par la légalité internationale et les résolutions pertinentes des Nations Unies.

Il a, dans le même cadre, indiqué que la délégation marocaine a un énorme déficit en matière de données historiques et pour cause, vivant sous le régime du protectorat, ils ne connaissent pas les valeurs et les sacrifices de la lutte pour la libération nationale.

Toutes les franges de la société algérienne se sont rassemblées autour du Mouvement de libération nationale menée par l'Armée de libération nationale (ALN), a-t-il souligné.

Parmi les leaders de la Guerre de libération nationale qui ont marqué l'Histoire de la glorieuse Révolution algérienne, a-t-il affirmé, il y a plusieurs figures historiques qui appartiennent à cette région du pays. Hocine Aït-Ahmed, Krim Belkacem, le colonel Amirouche, Abbane Ramdane et Omar Ouamrane, en sont quelques noms parmi la longue liste des valeureux combattants pour la liberté.

Et d’asséner : "n’en déplaise, l'Algérie est une République une et indivisible. Un principe que son peuple a consacré dans toutes les Constitutions du pays depuis son indépendance en 1962", a-t-il affirmé.

Par ailleurs, l’ambassadeur du Maroc, a exhibé devant les séminaristes, en lui donnant une lecture tronquée et trompeuse, la lettre du 19 novembre 1975, adressée au Secrétaire général de l'ONU, par l’ex-Représentant permanent de l'Algérie, transmettant un document dans lequel il fait connaître la position de l'Algérie en ce qui concerne les derniers développements relatifs au problème du Sahara occidental.

Dans cette lettre, il a été clarifié que des débats et des Résolutions 377 (1975), 379 (1975) et 380 du Conseil de sécurité, il résulte que : "Outre l'Espagne en tant que puissance administrante, les parties concernées dans l'affaire du Sahara occidental sont l'Algérie, le Maroc et la Mauritanie''.

En réponse au mensonge éhonté de l'ambassadeur marocain, l'ambassadeur Larbaoui a rétorqué en invitant le Représentant du Maroc à ne pas faire une lecture tronquée et sélective de la lettre, insultant au passage l'intelligence des délégués ici présents qui savent lire par eux-mêmes les textes de l'ONU et maitrisent la terminologie diplomatique multilatérale, le Représentant du Maroc aurait dû faire lecture des passages qui ne laissent aucune place à l'équivoque quant à la position de mon pays.

Réagissant à l'évocation par l'ambassadeur marocain de la bataille d'Amgala, Larbaoui a brièvement rappelé la guerre des sables pour restituer la réalité des agressions et des attaques marocaines visant notre pays dès les premières années de son indépendance.

Sur les violations des droits de l'Homme au Sahara Occidental, il a été rappelé à la délégation marocaine, devant tous les participants au Séminaire, que le peuple sahraoui vit dans une grande prison en terres occupées au milieu d'un embargo policier et dans le sillage d'atteintes aux libertés et aux droits de l'Homme, de torture, d'abus à l'égard des femmes, d'enlèvements forcés et de toutes formes d'extermination de Sahraouis par le Makhzen marocain. Le tout, au milieu du silence assourdissant de la MINURSO.

Cela s'est traduit par des violations massives, systématiques et flagrantes par le Maroc des droits de l'Homme des citoyens sahraouis, en violation des règles impératives du droit international, notamment l'interdiction de la torture ainsi que la violation du droit international humanitaire s'agissant notamment du traitement des prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines, pratiques similaires à de crimes de guerre.

A cela s'ajoutent les pratiques répressives marocaines contre des civils sahraouis sortis dans la rue pour célébrer, en février 2022, le 46ème anniversaire de la proclamation de la République sahraouie, de même que l'escalade de la répression et des abus contre les militants sahraouis qui rejettent l'occupation marocaine, notamment la situation de la famille Khaya dans la ville de Boujdour occupée, qui vit sous blocus depuis plusieurs années, et ce que subissent les deux filles, Sultana et El Waara. La militante sahraouie Sultana Sid Ibrahim Khaya est visée par la liquidation physique après l'attaque brutale contre la maison de sa famille en février 2022 et la torture dont elle a fait l'objet.

Il faut ajouter à cette liste, les crimes de disparition forcée qui s'inscrivent dans le cadre du nettoyage ethnique, notant à ce titre que "le sort de plus de 400 cas de civils disparus est inconnu à ce jour sans parler des dizaines de civils sahraouis assassinés par balles par les services de sécurité marocains (chiffres au 26 février 2022). Cela est aggravé par l'interdiction aux observateurs internationaux, aux médias et aux organisations de défense des droits de l'Homme d'accéder, d'enquêter et de voir la réalité de la situation.

En réaction à l'évocation du Hirak algérien, l'ambassadeur Larbaoui a fait remarquer que le Hirak est un mouvement populaire et demeure une preuve tangible de la maturité de la société algérienne et de son engagement à contribuer au développement du pays.

Par ailleurs et prenant à témoin l'assistance, l'ambassadeur marocain s'est interrogé sur les raisons de la fermeture des frontières entre nos deux pays. Aussitôt, l’ambassadeur Larbaoui a relaté les faits qui ont été à l'origine de la fermeture des frontières.

Pour rafraîchir la mémoire du représentant marocain qui semblait en état d'hallucination désespéré, c’est à la suite de l'attentat à l'hôtel Atlas-Asni à Marrakech en 1994 que le Maroc avait à l’époque accusé à tort l'Algérie et avait convoqué des centaines d'Algériens aux commissariats locaux, demandant à tous les ressortissants algériens se trouvant au Maroc de quitter le pays dans un délai de 48 heures. Le Maroc avait également décidé d'imposer le visa aux ressortissants algériens.

Appliquant la règle de la réciprocité, l'Algérie a décidé l'instauration du visa aux Marocains et, en prime, la fermeture de la frontière terrestre entre les deux pays, laquelle servait en 1994 de transit pour les armes à destination des terroristes et pour le trafic de la drogue.

Cette session du Séminaire sur la décolonisation a été une énième occasion, ratée pour l'ambassadeur marocain Omar Hilale, d'éviter de se donner en spectacle, si ce n'était son audace qui cache une incompétence diplomatique reconnue, un delirium extrême et le degré zéro de discernement, dont les diplomates en sont désormais habitués.

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