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Proclamation de la RASD, une décision politique ayant renforcé sa présence dans les fora internationaux

Des diplomates, des parlementaires et des académiciens ont affirmé, mardi à Alger, que la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) fut une décision politique ayant ouvert à la cause sahraouie les perspectives d'une forte présence dans les fora internationaux, déplorant la "vulnérabilité" de l'Ordre international incapable de régler le conflit sahraoui, d'où l'impératif de procéder à sa réforme.

Lors d'une conférence organisée par l'Assemblée populaire nationale (APN), à l'occasion du 48e anniversaire de la proclamation de la RASD, au siège de l'APN, l'ambassadeur sahraoui à Alger, Abdelkader Omar, a indiqué que cet anniversaire témoignait de "la résilience, la constance et la détermination du peuple sahraoui à rester sur sa terre et à résister en vue de recouvrer ses droits et de réfuter la propagande marocaine qui n'a pas réussi à imposer la colonisation, ni légitimer son occupation des territoires sahraouis".

L'ambassadeur sahraoui a en outre souligné dans une allocution à cette occasion, que "le rang sahraoui jouit désormais d'une expérience au double plan politique et diplomatique, voire même militaire" ajoutant qu'il a pu " durant toute cette période, établir un Etat avec l'ensemble de ses structures exécutives, législatives et judiciaires, consolider son expérience distinguée dans l'édification d'une société moderne ouverte au  monde et de consacrer les idéaux de démocratie, de justice, d'égalité et du respect des religions, des civilisations et des cultures".

Pour le diplomate sahraoui, la question du Sahara occidental est désormais "une réalité indiscutable, une vérité irréversible et un facteur d'équilibre, de stabilité, de paix et de modération dans toute la région".

Il s'agit d'une "question de décolonisation, d'autant que tout le monde insiste sur le respect de ce droit que le Maroc continue d'entraver, dans le contexte de l'absence d'une volonté politique à même de régler le conflit", a-t-il ajouté.

Ainsi, poursuit M. Taleb Omar, "miser aujourd'hui sur la légalité internationale est désormais chose vaine, d'où le choix du peuple sahraoui de suivre la voie de la résistance qui a empêché le Maroc de légitimer son occupation des terres sahraouies".

Le diplomate sahraoui a souligné que "le Maroc cherche aujourd'hui, à travers de nouvelles manœuvres, à violer davantage les droits des Sahraouis à travers leur déplacement forcé de leurs terres occupées tout en ouvrant la porte aux investissements étrangers au service d'importants plans dans la région".

De son côté, le président du groupe parlementaire d'amitié et de fraternité "Algérie-Sahara occidental", Miloud Tissouh, a réaffirmé la position immuable de l'Algérie en soutien à la lutte du peuple sahraoui et à sa cause juste dans les fora régionaux et internationaux, en tant que question de décolonisation, soulignant qu'il est un devoir historique et humain de la résoudre en permettant au peuple sahraoui d'exercer son droit légitime à l'autodétermination à travers un référendum libre et équitable sous les auspices de l'ONU.

Il a rappelé que le soutien inconditionnel et permanent de l'Algérie aux causes justes, en particulier les questions sahraouie et palestinienne, a été réitéré à maintes reprises par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, car cela émane des principes ancrés de la politique étrangère de l'Algérie imprégnée de la lutte pendant la glorieuse guerre de libération, ainsi que des principes et règles de la légalité internationale, des résolutions onusiennes et des décisions de l'UA.

De son côté, le président de la Commission des Affaires étrangères, de la Coopération Internationale et de la Communauté algérienne à l'étranger au Conseil de la nation, Mohamed Amroune, a estimé que la proclamation de la RASD représentait l'un des aspects de la légalité de la lutte sahraouie.

Evoquant les obstacles entravant aujourd'hui le processus de règlement du conflit au Sahara Occidental, l'intervenant a cité en particulier "la vulnérabilité de l'Ordre international qui obstrue le règlement du conflit au Sahara Occidental, après avoir été investi des missions de paix, de sécurité et de protection des droits de l'homme".

"Le peuple sahraoui se trouve aujourd'hui face à l'incapacité de la communauté internationale à honorer ses engagements", d'où l'impératif "d'exiger une réforme du système onusien, notamment du Conseil de sécurité international, une des principales revendications de l'Algérie", a-t-il poursuivi, soulignant que le conflit sahraoui "fait désormais partie de desseins régionaux et internationaux visant à élargir la zone de conflit au détriment des peuples".

Dans une communication animée à l'occasion, le professeur en sciences politiques et relations internationales à l'Université d'Alger, Zoheir Bouamama, a souligné que la proclamation de la République sahraouie "relève d'une décision politique qui a permis de réunir les fondements de l'action politique et diplomatique, ouvrant ainsi le champ à une forte présence aux fora internationaux pour revendiquer le droit de son peuple à l'indépendance".

De son côté, le professeur en sciences politiques et relations internationales à l'université d'Alger, Zoheir Bouamama, a indiqué dans une intervention à l'occasion que la proclamation de la RASD était "une décision politique ayant permis la réunion des conditions propices pour l'action politique et diplomatique" renforçant ainsi sa présence dans les fora internationaux pour revendiquer le droit de leur peuple à l'auto détermination.

Selon le professeur Bouamama, le facteur le plus important qu'a préservé la Direction sahraouie après 48 ans de la proclamation de la République Sahraouie "doit être la préservation de l'unité nationale sous la bannière du front Polisario".

Dans son allocution, le conférencier a souligné que le noyau du conflit au Sahara occidental est "le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination", appelant à la nécessité de se concentrer sur le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination à travers l'organisation d'un référendum libre et équitable conformément aux appels de la communauté internationale".

Il a, à cet égard souligné que l'occupation marocaine s'efforce constamment à changer la nature du conflit qui est toujours classé par l'Assemblée générale des Nations unies commune une question de décolonisation depuis 1961.       

Cependant, Bouamama a appelé la communauté internationale à "assumer sa responsabilité juridique et morale d'honorer ses engagements envers le peuple sahraoui qui avait opté pour la paix depuis en 1991", affirmant que la situation actuelle est inadmissible".

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