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Maroc: 8 mois de prison ferme à l'encontre de migrants arrêtés la veille du drame de Melilla

Quatorze migrants subsahariens arrêtés le 23 juin dernier, soit la veille du drame migratoire de Melilla, ont été condamnés jeudi à huit mois de prison ferme au Maroc, ont fait savoir l'Association marocaine des droits humains (AMDH) et la défense, qualifiant cette peine de "très dure", "injuste" et "injustifiable".

"Le tribunal de première instance de Nador (nord) a condamné ces migrants à huit mois de prison ferme, c'est un jugement très dur", a indiqué aux médias leur avocat, Mbarek Bouirig, qui compte faire appel.

"La peine prononcée contre ces migrants est injuste et injustifiable. Les migrants n'ont commis aucun délit. Leur tentative de franchir le poste-frontière était dans le but de chercher la protection internationale", s'est indignée, de son côté, l'AMDH (section Nador) dans un communiqué publié sur sa page Facebook.

Selon ladite association, "les autorités marocaines ont falsifié des dossiers médicaux pour les agents des services de sécurité, afin d'attester de leurs blessures".

"Pour preuve, les sept agents des services de sécurité présents lors du procès ont tous nié avoir été violentés par les migrants et aucun d'eux n'a pu reconnaître les migrants condamnés", a souligné l'AMDH, espérant que "la Cour d'appel allait innocenter les migrants et les rétablir dans leurs droits".

Les 14 migrants condamnés jeudi, en majorité des Soudanais, avaient été arrêtés le 23 juin lors d'une opération de ratissage des autorités marocaines dans le massif de Gourougou, près de la frontière avec l'enclave espagnole de Melilla. Ils ont été poursuivis, entre autres, pour "appartenance à une bande criminelle d'immigration clandestine", "outrage à des agents de la force publique pendant l'exercice de leur fonction" et "désobéissance", selon Me Bouirig.

Pour rappel, 33 autres migrants arrêtés dans la même affaire ont écopé le 19 juillet dernier de 11 mois de prison ferme chacun pour "entrée illégale" au Maroc. Vingt-neuf autres, dont un mineur, sont poursuivis devant la justice marocaine.

Le 24 juin, au poste-frontière de Melilla, au moins 23 migrants subsahariens ont été brutalement tués par la police marocaine, qui tentait de les empêcher d'entrer dans l'enclave espagnole.

De nombreuses vidéos et images ont circulé sur les réseaux sociaux montrant des dizaines de migrants au sol, quasiment inertes. Certaines montraient également les forces de sécurité marocaines en train de tabasser des migrants.

Des séquences vidéo prises par l'AMDH montrent un agent de sécurité marocain frappant au sol des hommes visiblement blessés et un autre agent jetant un corps inerte sur plusieurs personnes.

Selon des organisations de défense des droits humains au Maroc et ailleurs, le nombre de victimes lors de la répression sanglante d'environ 2000 migrants africains le 24 juin dépasse de loin les 23 morts annoncés par les autorités marocaines.

De nombreux pays et organisations internationales ont exigé l'ouverture d'une enquête internationale indépendante, afin de faire la lumière sur ce qui s'est réellement passé et sanctionner les auteurs.

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