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Festival du film amazigh : moments émouvants avec «Libre» et «Le chant de la Sirène»

Les courts métrages Libre de Rabah Yagouni et Le chant de la sirène" de feu Arezki Larbi, en compétition pour l’Olivier d’or au festival du film amazigh, ont offert au public nombreux présent à la salle de Cinéma Djurdjura de Tizi-Ouzou, de forts moments d’émotion. Libre de Rabah Yagouni, tourné principalement dans la wilaya de Bejaia, est l’histoire d’un homme, Saïd, qui après la perte soudaine de sa femme, décide de tout quitter pour vivre librement en pleine nature. Le film s’ouvre sur Saïd, rôle campé par le talentueux Saïd Ouarti, qui se débarrasse de tout ce qui le lie à la société : son téléphone, son argent, ses papiers, sa montre pour ne garder que la photo de son épouse. Il prend alors la direction de la montagne pour y vivre en solitaire, faisant face aux aléas climatiques, se réjouissant de la beauté de Dame nature et regrettant l’œuvre destructrice de ses semblables qui pollue cet espace avec leurs déchets mettant en péril faune et flore. Plus d’une année de tournage dans 19 sites différents ont été nécessaires pour filmer les quatre saisons et boucler le film de 40 minutes. Des paysages époustouflants, un jeu réaliste de l’acteur, une histoire dramatique et une fin triste avec la mort de Saïd, qui fiévreux suite à une vilaine blessure s’imagine dansant avec sa défunte femme venue le chercher, ont émeut le public qui, à la fin de la projection, a gratifié le réalisateur et l’acteur par des applaudissements. Le chant de la sirène, qui a débuté par une minute de silence à la mémoire de son réalisateur Arezki Larbi décédé le 20 janvier dernier, a lui aussi suscité une vive émotion chez le public, mais aussi chez les membres de la famille artistique qui l’ont côtoyé. Le court métrage de 26 minutes, tourné à Tigzirt (Tizi-Ouzou), est l’histoire d’un pécheur qui aperçoit au loin sur une île (le fameux îlot du port de Tigzirt), une maison en bois qui chaque jour change de couleur. Guettant quotidiennement la maison en tentant de s’y rendre chaque nuit sans trop s’en approcher, il finit par s’y rendre après avoir aperçu la veille, la silhouette d’une jeune fille. Le pêcheur en tombe amoureux et découvre qu’il s’agit d’une sirène. Et c’est la nuit où il la rencontre pour la première fois et lui avoue son amour que la Sirène lui annonce qu’elle va mourir. Un film avec très peu de dialogues, aux images fort expressives que, même si le réalisateur en a fait un film muet, on ne l’aurait pas senti, ont observé des présents. Après tout, "le cinéma c’est l’image", a remarqué le réalisateur Belkacem Hadjadj à la fin de la projection. A noter que d’autres films ont été projetés mardi, dernier jour du programme de compétition pour l’Olivier d’or. Il s’agit du film d’animation Anwa d’aguellid n’Tezgui (qui est le roi de la forêt) de Anissa Mohamedi, du documentaire La Kaza blanche de Reda Belghiat, du court métrage Hucdardam de Samir Chemeur et du long métrage Argu de Omar Belkacemi. La cérémonie de clôture et l’annonce des lauréats est prévue ce mercredi en fin d’après-midi. 

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