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Il y a 66 ans, la Grève des Huit jours à alger

«Une stèle à la mémoire des disparus»

Cette grande opération de défiance de l’administration coloniale, qu’était la grève des Huit jours, s’était soldée par des arrestations et surtout des disparitions forcées.

L'épopée héroïque qu'avait été la grève des Huit jours (28 janvier-4 février 1957) s'est invitée, ce samedi, au débat, au siège du quotidien national d'information El Moudjahid. En effet, les responsables et sociétaires de l'Association des amis de la rampe Louni Arezki, ont animé une conférence autour de cet événement phare de la révolution. Lounis Aït Aoudia, président de l'association, et les autres animateurs de cette communication-débat ont particulièrement abordé la question des disparus algériens, lors de cet épisode clé de la guerre de Libération nationale. Ils ont alors appelé à «ériger une stèle à la mémoire de ces milliers de disparus, ces morts sans sépulture et dont les familles n'ont jamais pu faire le deuil». «Cette stèle qu'exige le devoir de mémoire, aura pour emplacement la place des Martyrs», a indiqué Lounis Aït Aoudia, renvoyant à la célèbre citation de Raspail «Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir».
Cette grande opération de défiance de l'administration coloniale, qu'était la grève des Huit jours, décidée par le FLN pour appuyer le combat libérateur, s'était soldée par des arrestations et surtout des disparitions forcées, a-t-on rappelé lors de ce débat. Le nombre des disparus serait de loin supérieur aux chiffres jusque-là officiellement arrêtés, soit 3024 disparus. «Les chiffres concernant ces disparitions et tels qu'énoncés par les chercheurs vont de 5000 à 8000 disparus algériens», a fait savoir Lounis Aït Aoudia. Ce dernier n'a pas manqué d'éclairer sur le choix de la place des Martyrs pour l'emplacement de cette stèle commémorative. Cette stèle, a-t-il fait savoir sera à cet endroit à quelques mètres seulement de la Casbah, matrice historique et civilisationnelle d'Alger; elle donnera alors le coup de grâce au sinistre souvenir du duc d'Orléans, ce conquérant génocidaire, dont la statue avait été installée en 1845 à l'actuelle place des Martyrs, ex- place du Gouvernement, et que les Algériens ont toujours désigné par «b'last elaoud» (la place du cheval). Elle y restera 117 ans, jusqu'à l'indépendance en 1962. «Au ressourcement de l'historique grève des Huit jours à la casbah d'Alger et ses milliers de disparus», tel a d'ailleurs été le thème de cette rencontre-débat, opportunément rehaussée par une intervention de Mohamed Damardji, acteur et témoin de cette période clé de la révolution. Damardji a alors livré un poignant témoignage relatif à la disparition forcée de Omar Bougas, un nationaliste algérien, dont la femme a pourtant gardé l'espoir du retour jusqu'à l'indépendance...Notons qu'en prélude au débat, un film documentaire de feu Yassef Saâdi, dont la fille Zaphira était d'ailleurs présente au débat, racontait la genèse de la grève des Huit jours. Dans ce témoignage historique, le défunt moudjahid Yacef Saâdi a relaté, les détails de la préparation de cette grève, soulignant qu'en décembre 1956, Larbi Ben M'hidi l'avait informé de la décision du Comité de coordination et d'exécution CCE de lancer une grève, et lui avait remis l'argent afin d'assurer l'approvisionnement des habitants d'Alger à l'insu de l'armée coloniale.
Décidée par le CCE, du 28 janvier au 4 février 1957, cette grève générale dont la préparation avait été confiée aux commandants des six wilayas avait pour objectif de rallier le peuple algérien, dans toute sa composante, notamment les travailleurs, les commerçants et les artisans, à sa cause légitime et à l'action révolutionnaire, de réduire à néant les allégations de l'occupant qui qualifiaient les moudjahidine de «Hors-la-loi» et de mettre à nu les crimes du colonisateur, tout en affirmant que le FLN était le seul représentant légitime du peuple algérien. Cette grève, d'une grande envergure, a contribué à atteindre le principal objectif de la révolution, en amenant l'ONU à inscrire la question algérienne à l'ordre du jour de sa 11e Assemblée générale dans le cadre du droit des peuples à l'autodétermination.

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