Les assassins ingrédients de…
La salle d’audiencevenait à peine, d’être repeinte, à la suite des dernières intempéries, qui ont fait que l’étanchéité a encore une fois, fait des siennes. Ce qui faisait que l’on sentait encore la gênante odeur de « l’essence » et des ingrédients « assassins » de la peinture de mauvaise qualité, flotter dans l’air humide de la région. Au moment de l’appel par la magistrate du jour, fortement ébranlée par une agaçante toux, des avocats désirant un renvoi, deux jeunes et véritables armoires à glace, inculpés, firent leur apparition à l’entrée du box des accusés. Et, que croyez – vous, que firent ces détenus ? Ils souriaient comme s’ils venaient d’assister à la victoire de leur équipe de foot. Personne ne fit attention à leur bizarre attitude, sauf l’ombrageux représentant du ministère public, qui lancera, dans un ton loin de la concorde locale, et sous les yeux écarquillés de la présidente de la section, correctionnelle du tribunal : « Alors, inculpé ! Vous souriez sur la manière de rester peut-être en taule, puisque le représentant du parquet vous réserve probablement, une surprise, et même, une très grosse ! Et attention ! Ne dit- on pas généralement « rira bien, qui rira le dernier ? » .
Les deux détenus prirent place aussitôt, en perdant au passage les sourires en coin qu’ils arboraient dès leur arrivée. Ils venaient ainsi, de recevoir, en pleine figure le tir nourri du procureur de la République, qui n’a pas, mais alors pas du tout, le tour de « passe-passe « de ces trois jeunes malfaiteurs. L’assistance s’assit comme une seule personne au moment où le tribunal fit une silencieuse, mais tout de même remarquée, entrée de tout ce qu’il y a de solennel. Contrairement aux audiences précédentes, la présidente débutera son audience par les détenus, car les non-détenus pourront bien attendre, leurs proches les accueillant, même après la nuit tombée.