Foire du miel à Beni Douala
Ce qui freine le développement de la filière
L’Algérien ne consomme pas de miel à cause des prix pratiqués.

Le miel est à l’honneur à Beni Douala dans la wilaya de Tizi Ouzou depuis hier, lundi 20, du mois de janvier. Cette manifestation se tient jusqu’à samedi 25 du même mois et est organisée par la coopérative polyvalente de Tizi Ouzou en partenariat avec la Chambre de l’agriculture et des services de l’agriculture, l’Assemblée populaire communale de Béni Douala ainsi que l’association Afaq de la même circonscription. Il faut aussi noter que cette manifestation économique et culturelle commence à s’imposer comme l’un des rendez-vous les plus importants de la wilaya pour les apiculteurs et les artisans. Cette foire est d’autant plus importante pour les professionnels de la filière parce qu’elle participe à faire connaître la variété et la diversité des produits de la ruche. Les apiculteurs qui veulent vendre et se faire connaître trouveront en ces journées d’innombrables opportunités grâce aux rencontres et autres activités qui se tiennent parallèlement aux expositions de la bibliothèque communale. Il faut dire aussi que la foire réunit plusieurs dizaines d’apiculteurs et d’artisans venus de nombreuses communes de la wilaya de Tizi-Ouzou. En fait, ces dernières années, la filière a pris un grand élan grâce, notamment au travail des apiculteurs et surtout à l’accompagnement technique des techniciens des services de l’agriculture. La coopérative polyvalente et la Chambre de l’agriculture participent elles également à l’organisation des filières. Ce qui leur donne un point d’ancrage solide pour leur développement. Toutefois, force est de constater que la filière apicole qui s’est très développée ces dernières années souffre encore de plusieurs difficultés. Mais le plus important des obstacles restent indéniablement les prix. Ce qu’ignore la majeure partie des apiculteurs, c’est que la consommation des Algériens en miel est l’une des plus faibles, voire des plus insignifiantes du monde. Selon les statistiques publiées par l’Institut technique des élevages (Itelv) en 2020, l’Algérien consomme en moyenne 176 grammes de miel et produits de la ruche par année. Une consommation pratiquement nulle comparée aux autres pays producteurs où elle se compte en kilos. Incontestablement, l’Algérien ne consomme pas de miel à cause des prix pratiqués. Jusqu’à hier, les tarifs affichés pour ce produit sont précisément alignés sur les prix à l’internationa mais est-ce vraiment le barème qui convient en Algérie. Suivant donc les prix à l’international, le kilogramme de miel en Algérie oscille entre 3 500 et 7 500 dinars, selon la variété. Les miels provenant de toutes fleurs coûtent entre 3 500 et 4 500 dinars alors que les prix les plus élevés comme le produit issu du jujubier oscillent entre 5 500 et 7 500 dinars le kilo, c’est-à-dire le même prix qu’en Europe où le kilogramme de miel de jujubier est cédé à 22 euros. D’aucuns auront donc compris et constaté que ces prix très élevés n’entravent pas uniquement la consommation des Algériens, mais aussi la production. Les Algériens n’achètent plus le miel que pour se soigner de certaines maladies. Même ces produits utilisés pour les soins comme le pollen, la gelée royale et la propolis sont hors de prix. Aussi, l’absence de consommateur fait que l’apiculteur n’a pas assez de ventes pour rentabiliser sa production. Une production qui a, d’ailleurs, chuté de moitié en six ans. Aujourd’hui, en 2025, la ruche ne produit plus qu’une moyenne de 5 kgs alors qu’elle en donnait plus de dix en 2018.