Protection civile
30.000 soldats du feu mobilisés
Le Beriev BE 200, Air Craft, ainsi que les hélico-bombardiers relevant du MDN et de la Protection civile sont au programme.
Le dispositif de lutte anti-incendies sera, encore une fois, renforcé au cours de la saison estivale qui sera officiellement lancée dans les prochains jours, depuis la wilaya de Béjaïa. La direction générale de la Protection civile a «prévu un dispositif conséquent pourvu en moyens humains et matériels spécialisés pour assurer l'efficacité et l'efficience des interventions», nous dira le DG de la P.C., le colonel Boualem Boughelaf. La Dgpc mobilisera un nombre important de ses soldats du feu «dont 20 000 secouristes de divers grades seront déployés en prévision d'éventuels départs de feu, notamment ceux pouvant être d'origine criminelle», a-t-on appris de l'inspecteur Farouk Achour. Le rendez-vous de cette année nécessite une vigilance accrue et l'anticipation est le maître mot au centre du dispositif tracé par la Dgpc. C'est ce qui ressort des déclarations faites par le colonel Boughelaf, lequel affirme qu'il y aura une multiplication des moyens matériels dont ceux aériens, dont le nombre dépassera la vingtaine. En plus de la mobilisation du nombre important précité de soldats du feu pour lutter contre les feux de forêt, la Dgpc a tracé un plan qui comprend la mobilisation du Beriev BE-200, ce monstre bombardier à eau très performant doté d'une capacité de 12 000 litres, des hélico-bombardiers à eau relevant du MDN et ceux de la Protection civile, auxquels s'ajouteront d'autres petits avions de type Aircraft dotés d'une capacité de 3 000 litres pour chaque appareil. «Nous avons affrété 12 Air Craft auprès de Tassili Airline dont cinq sont d'ores et déjà prêts à décoller et ont été d'ailleurs testés lors du précédent exercice de simulation international anti-feux de forêt organisé il y a quelques jours à la bande frontalière algéro-tunisienne», affirme le Docs, le colonel Khelifa Moulay.
Les scénarios probables
Le temps de réponse pour éviter le pire et l'efficacité des effectifs déployés par la Dgpc et les autres secteurs concernés par le déclenchement des plans Orsec en cas de déclenchement des feux de forêt, lors dudit exercice international, qui a été marqué par la participation des secouristes tunisiens. Le scénario pessimiste tracé par le Docs porté ce jour-là sur le déclenchement de deux départs de feu aux wilayas frontalières de Tebessa et de Souk Ahras. Le choix de la région a été motivé par le fait que les couverts forestiers des deux wilayas sont très importants. La préparation au plan d'origine criminel a été également pris en compte, cela à travers la simultanéité des départs de feu dans les deux wilayas. L'exercice, peaufiné par le Docs comprend l'envoi de six colonnes mobiles en renfort issues des wilayas limitrophes, à Tebessa et six autres pour Souk Ahras. L'objectif était de se préparer au pire et de savoir comment agir et quelles sont les premiers réflexes dans les minutes qui suivent le début de la catastrophes. Il aurait fallu sept heures de lutte non-stop, pour maîtriser la situation, et le travail engagé par les soldats du feu et des autres services de sécurité a été réalisé sans que les éléments déployés sur le terrain ne soient au courant de ce qui va se passer. «C'est comme dans une situation réelle c'était le but de l'exercice». L'inspecteur Farouk Achour, renchérit et affirme qu'«il existe 505 unités prêts à intervenir, et qui comprennent un nombre de 15000 secouristes de divers grades. Ces unités sont outillés de tous les moyens matériels leurs permettant de faire face aux feux de forêt».
«À ces derniers s'ajoutent 65 colonnes mobiles totalisant un nombre de 650 engins et 3 077 secouristes de divers grades». Ce n'est pas tout. La montée en puissance des effectifs est le nerf du dispositif tracé par la Dgpc, souligne Farouk Achour. Les moyens précités sont inclus dans les deux premiers paliers d'interventions tracé en cas de catastrophes. Le troisième et dernier comprend l'entrée en action de cinq détachements de renfort, lesquels sont dotés d'engins lourds. Abondant dans ce sens, l'inspecteur général a fait état de la multiplication du nombre de ces détachements lesquels étaient trois en 2022. Le dispositif de la saison estivale de cette année comprend une batterie de mesures proactives contre les incendies des récoltes, notamment les cultures céréalières. «Il s'agit d'une question hautement stratégique et nous sommes là pour protéger cette denrée», martèle Farouk Achour.
Plans Orsec
Cela avant de faire savoir que «la nouvelle promotion composée de 600 officiers, médecins, agents de la Protection civile représentant les nouvelles wilayas du Sud, à savoir In Salah, In Guezzam, Timimoun, Beni Abbès, Ouled Djellal, El Meghaier, El Meniaâ, Bordj Badji Mokhtar, Touggourt, Djanet qui sont concernées par ledit dispositif». «Aussi, la Protection civile mobilisera un nombre important de ses soldats du feu pour lutter contre les noyades lesquels seront au nombres de 10 000, dont des saisonniers». Le commandant Nassim Bernaoui dira, pour sa part, que «la sensibilisation et l'implication des riverains en cas de survenue des catastrophes est également au centre du dispositif tracé pour cet été». L'objectif est d'impliquer les populations des régions à densité forestière dans la sensibilisation, l'application des mesures préventives et surtout les compromettre lors des opérations d'évacuations en cas de catastrophe. Préparer les villageois aux premiers gestes à adopter en cas de signal d'évacuations est en effet une démarche qui peut aussi sauver des vies humaines. Notons, par ailleurs, que le recours aux technologies est l'autre facteur du dispositif de lutte tracé pour cet été mis en place par la Dgpc. La plate-forme Ayna, développée par les ingénieurs de la Dgpc, est très précise et elle couvre les 58 wilayas du pays. Il s'agit d'une plate-forme qui permet de recueillir et de surveiller les situations d'urgence à travers l'exploitation des informations en temps réel. Le recours aux images satellitaires fournies par notre satellite Alcomsat-1 et aux BMS fournis par l'Office national de la météorologie sont au coeur du travail à la fois minutieux et titanesque accompli par nos soldats du feu, dont le professionnalisme est reconnu mondialement. De l'aveu de l'ONU, notre Protection civile s'était démarquée du réseau des intervenants en situation de catastrophes en Syrie, en Libye et en Turquie par son efficacité lors des opérations de recherches et de secours auxquelles elles ont participé dans plusieurs pays touchés par des catastrophes naturelles notamment les trois pays précités.