Des administrateurs indépendants pour les banques publiques
Une révolution dans les moeurs économiques
Cette nouvelle donne en matière d'apport d'expertise, apporte une meilleure maîtrise des pratiques bancaires.

Poursuivant les actions de réformes et de modernisation de systèmes de gestion du système financier et bancaire, le ministère des Finances a décidé de lancer un avis d'appel à candidature pour le recrutement d'administrateurs indépendants au niveau des conseils d'administration des six banques publiques en l'occurrence la BNA, la BEA, la Badr, la BDL, le CPA, et la Cnep-Banque. Une orientation qui vise à introduire un regard extérieur sur l'application et la mise en oeuvre des nouveaux paradigmes de gestion et de gouvernance des banques, en vue d'optimiser les processus d'évaluation et de traitement des dossiers, d'enrichir les débats et les échanges lors des conseils d'administration, et élargir la vision de l‘organisation des missions et des objectifs des banques.
Il faut dire que cette ouverture vers le recrutement d'administrateurs indépendants véhicule clairement l'importance que portent les pouvoirs publics au principe de la transparence et de l'efficacité, nécessaires à la concrétisation des axes centraux de la transition économique. À ce titre, la réforme bancaire est en phase d'opérer une ouverture inédite, susceptible d'apporter un souffle nouveau au fonctionnement et au développement des systèmes bancaires. L'objectif étant de mettre au service de l'économie nationale les outils et les capacités financiers et bancaires pour relever les défis de l'heure, et saisir les opportunités inédites de développement et de croissance. Loin d'être le fruit d'une improvisation, le recours aux administrateurs indépendants date depuis 2020, où le ministère avait procédé au recrutement de deux administrateurs, pour statuer sur les comptes des banques publiques.
C'est sur la base de l'évaluation de leur travail que la décision de lancer un appel au recrutement a été prise. Le constat était sans appel. L'introduction de ces nouveaux éléments s'est avérée plus que fructueuse, notamment en matière d'apport d'expertise, et de maîtrise des pratiques bancaires.
D'où l'importance aujourd'hui de confirmer et de répondre à ce besoin à travers une généralisation de cette mesure, sur tout le tissu bancaire, afin de renforcer la consistance des conseils d'administration, et créer une synergie autour du développement et de la modernisation des processus bancaires. De même importance, cette ouverture consolide le principe de la transparence et de la lutte contre la corruption et la bureaucratie, dans la mesure où le statut d'indépendant de ces administrateurs, se présente comme un bouclier contre les pressions et les tentatives de malversation. Ils remplissent la mission d'observateurs, au même titre que celle d'administrateurs, aptes à relever les dysfonctionnements et les failles, pour les mentionner dans leurs rapports. En somme, cette nouvelle approche acte le passage de la réforme bancaire, à l'étape supérieure de sa concrétisation sur le terrain, qui consiste à hisser le système financier au niveau des pratiques de la scène économique régionale et internationale. C'est dans ce sens, que le recrutement se basera sur les critères de compétence, d'intégrité, et de professionnalisme.