La stratégie gagnante du secteur de l'Agriculture
Moisson de performances!
Le secteur agricole contribue au PIB à hauteur de 18%, a affirmé le ministre de l'Agriculture.
En dépit des conditions météorologiques plutôt défavorables, la filière céréalière affiche des performances qui attestent manifestement de l'efficacité de la politique agricole mise en place ces dernières années. Les chiffres sont ainsi révélateurs d'un secteur en net regain, ce qui est rassurant pour la sécurité alimentaire du pays, qui n'est pas moins un enjeu de souveraineté nationale. Particulièrement dans un contexte géostratégique complexe et dans lequel des produits, comme le blé, constituent un enjeu de puissance et d'influence. Et c'est dans ce contexte que le secteur de l'Agriculture arrive à engranger des résultats et se donner des perspectives prometteuses.
A titre d'exemple, la production de blé devrait augmenter de 11% en Algérie pour atteindre 3 millions de tonnes d'ici la fin de la campagne 2024-2025, selon un rapport du Département américain de l'agriculture (USDA) publié récemment. Cette prévision permettra à l'Algérie de devenir le deuxième producteur de blé en Afrique du Nord, après l'Egypte, pour la troisième fois en cinq ans. Ces indicateurs et d'autres performances confèrent ainsi au secteur un apport plus significatif dans le Produit intérieur brut (PIB). Hier à l'ouverture de la 24e édition du Salon international de l'agriculture et de l'agro-industrie, le ministre Youcef Cherfa a fait le point. Il a indiqué que le secteur de l'agriculture contribue au PIB de 18%, soit plus de 4747 milliards de dinars (35 milliards de dollars américains).
Le ministre a souligné que le secteur connaît une grande dynamique et constitue un levier pour la sécurité alimentaire nationale, faisant savoir que le secteur de l'agriculture en Algérie contribuait avec plus d'un quart de la main-d'oeuvre nationale, soit 2,7 millions travailleurs tout en assurant 75% des besoins alimentaires nationaux.
Plaçant l'agriculture au coeur des priorités de son secteur, pour en faire la locomotive de l'économie nationale, les résultats sont tangibles. Ils sont la conséquence du plan d'action pour la saison 2023-2024. Ce plan est bâti, notamment, sur la création de pôles de production intégrés, en facilitant les investissements dans de grands projets à caractère stratégique.
Pour ce qui est du développement de la filière céréalière, le ministre a expliqué qu'elle représente l'un des axes importants de la politique du secteur, avec l'objectif de porter la superficie cultivée en céréales à 3 millions d'hectares.
Il y a eu également les mesures prises par l'Etat en faveur des agriculteurs touchés par la sécheresse et les inondations. Il s'agit de la dotation en semences et engrais à titre gracieux, du report de paiement de la taxe sur les terrains octroyés au titre de concession, de la suspension du remboursement des crédits Rfig pour une durée de trois ans et du paiement du taux d'intérêt par l'Etat. A cela s'ajoute la mobilisation des capacités humaines et matérielles pour faire de l'actuelle campagne labours-semailles une réussite à travers le renouvellement du système contractuel entre les coopératives de céréales et de légumineuses sèches et les producteurs céréaliers agréés, l'ouverture de 70 guichets unifiés pour permettre aux agriculteurs d'obtenir dans les meilleures conditions les semences et engrais avec la mobilisation d'environ 3,5 millions de quintaux de semences et 1,25 million de quintaux d'engrais pour couvrir les besoins, notamment dans les zones qualifiées, et faciliter l'octroi du crédit Rfig aux agriculteurs qui en ont fait la demande, l'augmentation des superficies irriguées pour les céréales et la mobilisation d'équipements d'irrigation. Dans ce sillage, le ministre a fait savoir que la superficie irriguée en céréales pour cette campagne a été portée à 510000 hectares. Autant de mesures qui ont tiré les résultats du secteur vers la performance et la qualité. Une tendance qui pourra s'appuyer prochainement sur les résultats du Recensement général agricole (RGA), entamé avant-hier. Les résultats de cette opération impacteront, sans doute, les choix stratégiques du secteur. Cette initiative ne se limite pas à une simple collecte de données, mais revêt une importance stratégique pour l'économie nationale dans un contexte où l'Algérie aspire à renforcer sa souveraineté alimentaire.