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Il a introduit des trafiquants au coeur de l'État marocain

Mohammed VI: le Noriega du Maghreb

Il y a plus de similitudes que de différences entre l'ancien président du Panama et l'actuel roi du Maroc.

Lorsqu'un État professionnalise le trafic de drogue, jusqu'à en faire une filière à part entière avec ses réseaux de production, de transformation, de transport et ses centaines de milliers d'employés, il ne faut pas s'étonner de voir une caste de narcotrafiquants s'emparer du pouvoir. Le Maroc, dont le roi est crédité officiellement d'une fortune s'élevant à 8 milliards de dollars, au moment où des cercles très informés l'estiment à plus de 20 milliards de dollars, est gouverné par cette caste que l'ancien Premier ministre du royaume a ouvertement dénoncé.
Ainsi, loin de combattre le trafic de drogue, le personnel du Makhzen y a vu une opportunité d'enrichissement rapide. Les liens qui s'étaient tissés sous le règne de Hassan II se sont donc renforcés avec Mohammed VI. Ce dernier a sophistiqué la structure criminelle, lui a donné un ancrage politique au sein de la société et placé ses hommes à des postes clés. L'on rapporte dans des cercles informés que le roi a mis en place un système qui permet à sa fortune de grossir de façon quasi exponentielle. Sa position de chef d'État facilite les opérations de blanchiment d'argent pour lui-même, ainsi que pour les autres barons de la drogue au Maroc. Ses très nombreuses acquisitions immobilières à travers le monde sont à peine imaginables racontent des personnes qui disent bien le connaître. Il en est parmi ses connaissances qui n'hésitent pas à comparer le système sur lequel il règne, à celui de Manuel Antonio Noriega.
Mohammed VI, comme l'ex-président du Panama, a construit une sorte de toile d'araignée autour de son commerce à travers des alliances «objectives» avec des services étrangers, qui ont pu lui conférer une sorte de protection, au moment où le monde entier sait que son pays est le premier producteur de cannabis. En devenant l'homme fort du Panama entre 1983 et 1989, Noriega a conclu une alliance avec la CIA. Il a accumulé une fortune personnelle dans le trafic de drogue. Grâce à sa collaboration avec les cartels, il a amassé 350 millions de dollars et s'est acheté des propriétés dans le monde entier. Le roi du Maroc qui, lui aussi, a joué la carte de l'Occident, en épousant toutes ces thèses, jusqu'à participer à la guerre contre la Syrie et conclure un accord de défense avec Israël, est à la tête d'une fortune colossale en dollars et en biens immobiliers. Il détient des actions dans les plus grandes firmes marocaines et internationales, au même titre d'ailleurs que pas mal de pontes de son régime, dont les accointances avec les trafiquants de drogue sont un secret de Polichinelle.
On peut profiter de la protection de l'oncle Sam pendant un temps, mais jamais éternellement. Le sort de Manuel Antonio Noriega, renversé en 1989 par l'invasion de son pays, le Panama, par des militaires américains en témoigne. Il n'est pas dit que Mohammed VI connaisse le même traitement, mais il est entendu qu'en politique, il n'existe pas de sentiment et un lâchage n'est jamais exclu en pareilles circonstances. D'autant plus que l'insécurité qui règne dans la sous-région du Sahel est l'une des priorités des Etats- Unis dans la région. Sachant que le trafic de drogue est le principal moyen de financements des groupes terroristes qui activent dans cette région du monde, l'on s'attend à ce que les USA veuillent les couper de leurs sources de financements. Cela pourrait expliquer la sortie étonnante de l'ancien Premier ministre, lui aussi, allié des Etats-Unis et d'Israël. Allons-nous vers un changement radical de régime? Assisterons-nous à une chasse à l'américaine aux trafiquants de drogue, nichés dans le système du Makhzen, mais facilement identifiables par la CIA et la DEA? Bref, Washington prendra-t-elle la décision de couper la tête de la pieuvre? Disons-le clairement, il y a plus de similitudes que de différences entre Noriega et Mohammed VI.

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