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Sommet arabe, adhésion aux Brics, visite du président Tebboune en Russie

Les trois fronts géopolitiques de l'Algérie

La nouvelle donne géopolitique oblige l'Europe à cesser de considérer l'Algérie comme un marché pour ses produits et l'élever obligatoirement au rang de partenaire à part entière.

Au lendemain du succès du Sommet arabe sur ses terres, l'Algérie introduit une demande d'adhésion aux Brics et sa diplomatie prépare la visite du président de la République en Russie. Ces trois actes politiques majeurs propulsent l'Algérie sur le devant de la scène internationale dans une conjoncture, pour le moins, instable au regard de la guerre qui fait rage à l'est de l'Europe. C'est d'ailleurs cette même guerre qui donne aux initiatives algériennes une dimension tout à fait stratégique. Très sollicitée par la quasi-totalité des pays de l'UE fortement impactés par les retombées économiques de la guerre russo-ukrainienne, l'Algérie s'adjuge, de fait, le statut d'un pays pas comme les autres. Sa position géographique, en face de l'Europe et son potentiel gazier en ont fait l'un des acteurs centraux de la donne énergétique. L'Italie, la France, l'Allemagne, la Slovénie récemment et bien d'autres États européens espèrent trouver à Alger, un partenariat à long terme. La démarche de tous les politiques qui viennent solliciter une coopération énergétique arrivent dans une perspective de long terme, sachant qu'un «partenariat d'appoint», le temps que se résorbe la crise aux frontières de l'Europe ne constitue objectivement pas une option viable. L'Algérie, qui n'a pas tardé à afficher ses ambitions sur le double plan géopolitique et économique, en rapport avec la situation qui prévaut dans le monde, ne tolérera pas des «opérations ponctuelles» visant simplement à se servir du pays comme une escale. Avec les grands pays de l'UE, à l'image de l'Allemagne, la France et l'Italie, le deal est on ne peut plus clairement exprimé. Les visites d'État entre les présidents algérien et italien, ainsi que le déplacement d'Emmanuel Macron en Algérie ont, toutes clairement traduit la volonté d'Alger d'aboutir à des relations gagnant-gagnant, avec transfert de technologie et des investissements à la clé. Les grands pays d'Europe ont, pour leur part, compris tout l'intérêt d'évoluer dans leurs rapports avec leur voisin du sud de la Méditerranée. Une nouvelle donne qui a amené l'Union européenne à accepter de rediscuter l'accord d'association qui lie les deux parties depuis 2002. L'Algérie avait réclamé à plusieurs reprises l'amendement de cet accord, l'UE faisait la sourde oreille. Mais la nouvelle donne géopolitique change les rapports de force, de sorte à ce que l'Europe cesse de considérer l'Algérie comme un marché pour ses produits et l'élève obligatoirement au rang de partenaire à part entière. Même s'il faut s'attendre à des négociations difficiles, il est clair que désormais, le gaz contre des produits de consommation courante ne constituera certainement pas la base de la future coopération avec l'UE.
Ce rapprochement, qualifions-le d'historique, entre Alger et Bruxelles n'est certainement pas le seul bénéfice que tirera l'Algérie du chamboulement géopolitique du moment. Et pour cause, ce développement «heureux» vient s'ajouter à un traditionnel partenariat multiforme qu'entretient l'Algérie avec la Russie et la Chine. Sa demande d'adhésion aux Brics positivement accueillie par ces deux géants, à l'origine du basculement de l'axe géostratégique de la planète, témoigne de l'intérêt qu'accorde Moscou et Pékin au maintien, voire au développement de la coopération, jusque- là sans tache avec cet autre grand pays d'Afrique du Nord.
En postulant à un conglomérat de pays émergeants qui prétendent en finir avec le monopole occidental dans la conduite des affaires du monde, l'Algérie se place dans une trajectoire favorisant la gouvernance multilatérale de la planète. C'est d'ailleurs, une revendication assez vieille d'Alger qu'elle n'a jamais caché lors des forums internationaux. L'omniprésence et surtout l'ingérence occidentale, qui dictait sa volonté au reste de l'humanité, jusqu'à vouloir faire échouer des Jeux olympiques, lorsque ceux-ci sont organisés en Chine et en Russie, a causé des millions de morts en Irak, en Syrie et en Libye, notamment. Il n'y a donc pas dans l'attitude d'Alger un quelconque basculement dans un camp, mais une confirmation d'une doctrine qu'elle a toujours défendue. L'on aura vu cela lors du dernier Sommet arabe où la question de la multiplication des pôles était posée avec, en arrière plan, la volonté d'en faire du Monde arabe l'un d'eux.
La visite qu'effectuera le président de la République à Moscou traduit clairement la détermination d'Alger de ne pas dévier du chemin tracé qui est celui du non- alignement. Les Européens et Américains n'ont rien à lui dicter, encore moins les Russes et les Chinois.

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