Les trois candidats contestent

Quarante-huit heures après le vote de l’élection présidentielle anticipée, l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie) essuie des tirs croisés de la part des représentants des trois candidats.
En effet, dans un communiqué paru, dimanche, les directions de campagne des trois candidats à la présidentielle du 7 septembre 2024 soulignent des «imprécisions, des contradictions, des ambiguïtés et des incohérences» des chiffres annoncés lors des résultats provisoires de l’élection présidentielle par le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie).
Le communiqué, cosigné par les directions de campagne des trois candidats, cite en substance : «Nous soussignées, directions de campagne des trois candidats à la présidentielle du 7 septembre 2024, Aouchiche Youcef, candidat du Front des forces socialistes (FFS), Tebboune Abdelmadjid, candidat indépendant, et Hassani Cherif Abdelaali, candidat du Mouvement de la société pour la paix (MSP), informons l’opinion publique nationale que des imprécisions, des contradictions, des ambiguïtés et des incohérences ont été relevées dans les chiffres lors de l’annonce des résultats provisoires de l’élection présidentielle par le président de l’Autorité nationale indépendante des élections», lit-on dans ce document commun.
Essentiellement, les représentants des trois candidats récusent «les chiffres des taux de participation annoncés et des contradictions entre les chiffres annoncés par le président de l’Autorité et les procès-verbaux de dépouillement et de concentration des voix remis par les commissions électorales communales et de wilaya».
Les auteurs du communiqué relèvent, à ce propos, «l’ambiguïté du communiqué d’annonce des résultats provisoires de l’élection présidentielle, qui ne comportait pas la plupart des données essentielles des communiqués d’annonce des résultats, comme il est d’usage dans toutes les échéances nationales importantes». Les contestataires font également état d’«une incohérence dans les taux annoncés pour chaque candidat».
En réponse à ces contestations, l’instance nationale indépendante des élections a réagi en rendant publiques des précisions laconiques. Indiquant avoir «pris connaissance du contenu du communiqué dans lequel les trois candidats ont remis en cause des chiffres», l’Anie a fait savoir que «les résultats contenus dans les différents procès-verbaux de l’ensemble des wilayas du pays» allaient être «remis à la Cour constitutionnelle et à l’opinion publique dans un souci de transparence et ce, une fois tous les documents réceptionnés», annonce l’autorité de Charfi, soulignant que «l’opération de collecte des procès-verbaux est toujours en cours».
Quelques heures auparavant, soit en fin de journée suivant l’annonce des résultats, le candidat du MSP à cette présidentielle, Hassani Cherif, n’a pu retenir ses ardeurs dénonçant «des pressions sur certains responsables de bureaux de vote pour gonfler les résultats».
Qualifiant de «terme bizarre» la déclaration de «taux moyen de participation» émise par le président de l’Anie, Hassani avait récusé certains chiffres annoncés. Son directeur de campagne, Ahmed Sadok, avait également annoncé que les chiffres dont dispose le parti, à l’échelle de 41 wilayas, ne correspondent pas à ceux de l’Anie.
Rejoignant le bal des contestations, le patron du RND a également chargé l’instance nationale de Charfi, estimant qu’elle n’a pas été à la hauteur de l’événement et n’a pu suivre le rythme des élections présidentielles en Algérie et que son travail était de maigre qualité.