Les saveurs du Ramadhan

Mois du jeûne, le Ramadhan, c'est aussi de la joie et de la convivialité. Les Algériens apprécient grandement cette période de l'année qui rime avec partage, convivialité et célébration. On a tendance à ne parler que de la mercuriale. Or, ce mois sacré est un véritable moment de plaisir que l'on pensait disparu à jamais lors des deux ans de Covid-19. L'an dernier, la vie avait repris sont cours mais on était loin des belles années de «Sidna Ramadhan». Le cauchemar de la pandémie étant devenu plus qu'un mauvais souvenir, les Algériens se réjouissent de renouer avec ces «traditions» du Ramadhan. De nombreux programmes culturels sont prévus dans tout le pays pour célébrer ce mois béni.
Les directions de la culture des 58 wilayas du pays ont «concocté» de belles surprises aux citoyens afin qu'ils puissent profiter comme il se doit de ces grands plaisirs du Ramadhan. On donne rien que pour l'exemple l'Office national pour la culture et l'information (Onci) qui a décidé de faire «vibrer» nos «Sahrates». Un riche répertoire d'animation musicale, puisé dans le patrimoine algérien, est au programme du mois sacré de Ramadhan dans les salles de cet Office. L'établissement prévoit un programme de musique chaâbie et andalouse, des représentations de théâtre, des expositions, et des récitals d'Inchad et de poésie, en salles à Alger, Tipaza, Constantine, Oran, Boumerdès et Béjaïa. D'autres rendez-vous artistiques et intellectuels seront dévoilés dans les prochains jours par des responsables de la culture. Des soirées qui seront animées par des chanteurs, des musiciens ou des conteurs pour une ambiance festive à la célébration. Les soirées en famille sont aussi une partie importante du Ramadhan en Algérie. Les familles se réunissent pour partager un repas, rompre le jeûne et échanger des histoires et des expériences. Jeunes et moins jeunes se donnent aussi rendez-vous dans les quartiers ou autres cafés pour jouer aux jeux de société, notamment les dominos, en sirotant un bon thé à la menthe ou des cafés accompagnés de petites douceurs.
Un grand plaisir que seuls les Algériens peuvent comprendre. Tout comme celui du moment des courses du Ramadhan avec les souks et les magasins remplis de produits frais et savoureux pour préparer les repas de rupture du jeûne. D'ailleurs, certains de nos compatriotes établis à l'étranger font le déplacement au pays rien que pour goûter à ce plaisir unique en ce genre, «rihate Ramdhan» (le goût du Ramadhan). Les prières des «tarawih» sont également une partie importante du Ramadhan en Algérie. Les mosquées sont souvent bondées pendant le mois sacré, avec de nombreux fidèles qui profitent de ce moment de spiritualité avant d'aller finir la longue soirée dans l'esprit des festivités. Il se pourrait même que la Grande mosquée d'Alger ouvre, cette année, ses portes aux fidèles pour qu'ils puissent prier dans cet édifice à grande symbolique. Des lignes de transports vers cette mosquée à partir de différents quartiers de la capitale sont déjà prévues. En parlant justement de transport, un programme spécial Ramadhan a été mis en place pour faciliter les déplacements pendant les soirées. Les bus, tramway, métro et trains fonctionnent à des heures prolongées pour accommoder les horaires de prière et de rupture du jeûne. Par exemple, l'Établissement public de transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa) a prévu un programme spécial pour le mois de Ramadhan, assurant le service sur le réseau de transport collectif par bus de la capitale jusqu'à 2h du matin. Une fréquence de 20 à 40 minutes durant la journée et de 30 à 40 minutes la nuit est prévue pour ces 253 bus qui vont circuler sur 124 lignes. Le métro, tramway et transports par câble à travers les wilayas couverts par ces moyens de transport voient leurs horaires d'exploitation prolongés jusqu'à 1h30 du matin. Les transporteurs privés se sont aussi engagés à travailler après le «ftour» pour faciliter les déplacements nocturnes de leurs compatriotes. La vie reprend donc de plus belle. Les Algériens sont heureux de célébrer le Ramadhan et ses bons moments. Patience donc, il ne reste plus que deux jours...