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Ils tentent de renouer le dialogue avec la société

Les partis brisent le statu quo

Une absence totale d'ingérence de l'Exécutif met les partis de la majorité présidentielle et de l'opposition dans une posture difficile.

Face au défi d'un rassemblement national pour contrer des velléités étrangères de déstabiliser le pays, les partis politiques sont interpellés par l'Histoire pour accomplir une mission, autant compliquée qu'inédite. En ont-ils les moyens? Difficile de répondre à cette question, sachant leur récent échec qui a conduit à l'émergence du Mouvement populaire. Et pour cause, confrontés au cinquième mandat du défunt président de la République, Abdelaziz Bouteflika, la classe politique a montré une grande incapacité à mobiliser les Algériens autour d'une démarche démocratique, susceptible d'enclencher un processus d'alternance au sommet de l'État sans remettre en cause les équilibres institutionnels. Ce furent le peuple et l'ANP qui prirent les choses en main et, à eux deux, ils ont permis un atterrissage en douceur du pays. Les Algériens ont clairement exprimé leurs intentions pacifiques et leur attachement à l'État-nation et à son caractère républicain. L'armée de son côté, n'a pas cédé à une quelconque tentation putschiste et pesé de son poids en faveur d'une solution constitutionnelle. Le résultat de cette alliance a été une élection présidentielle qui a souri au candidat soutenu par la société civile et la jeunesse. Abdelmadjid Tebboune a marqué une ligne de démarcation avec l'usage ancien de la chose partisane en Algérie.
La reconstruction d'une nouvelle scène nationale devait passer, au regard du chef de l'État, par un renouvellement du personnel politique. La Constitution du 1er novembre 2020, la loi sur les partis et le Code électoral ont fait émerger de nouveaux visages, une approche novatrice dans les relations entre les deux pouvoirs, législatif et exécutif, et installé une mentalité différente au sein des assemblées élues, nationale et locales. En près de trois ans d'exercice, les militants ont fait leur première expérience de gestion des affaires publiques pour les membres des APC et leur contrôle de l'action du gouvernement au niveau de l'APN et du Conseil de la nation. Il va de soi que ces élus, membres de la société civile, mais également responsables dans des partis politiques, exercent pour le compte de leurs chapelles respectives. Il reste cependant que le programme présidentiel qu'il sont censés accompagner ou encore critiquer le cas échéant n'a pas une once d'idéologie.
Que ce soit sur des questions politiques, économiques ou sociales, les 54 engagements du président Tebboune relèvent prioritairement du bon sens. Et en cela, il y a lieu de souligner que les promesses présidentielles sont quasiment toutes tenues sur le terrain. Il en ressort un véritable dilemme pour les partis, notamment ceux de l'opposition, dont la raison d'exister est de proposer une alternative. Il faut dire que le chef de l'État a placé la barre assez haut, de sorte qu'il devient difficile pour les opposants de mettre le doigt sur une imperfection. Les élus de la nation, le font justement tous les jeudis, en interpellant les ministres concernés.
Cette configuration inédite de la scène nationale, tient à la détermination de la présidence de la République de ne pas se mêler des affaires des partis. Une absence totale d'ingérence qui met les partis de la majorité présidentielle dans une posture difficile. Ils ne reçoivent pas d'instruction et doivent par conséquent produire eux-mêmes les discours qui les maintiennent dans les institutions élues de la République comme force politique majoritaire. L'exigence est donc tout aussi difficile pour la majorité qu'elle ne l'est pour l'opposition.
Cela explique le défi historique qui s'impose à une scène politique qui se doit de se construire avec la société et pour la société. Il est en effet question de construire une démocratie réelle, mais pas forcément à l'image que vend les ONG droits-de-l'hommistes aux pays émergents. La fragilité de la classe partisane tiendrait à sa perméabilité aux discours occidentalistes qui obligerait l'opposition à un discours violent, juste pour justifier une prétendue liberté d'expression. Il semble cependant qu'en la matière, la scène nationale évite de tomber dans le piège et le grand rassemblement envisagé pour constituer un front interne, tient justement d'une volonté de produire un discours homogène qui laisse de la place à l'expression, mais sans pour autant remettre en cause les intérêts du peuple, de la République et de l'État-nation.
Que ce conglomérat de partis prenne forme sans ingérence du pouvoir exécutif est une démonstration de maturité d'un paysage partisan qui entend trouver un espace d'expression en dehors des institutions élues de la République. Cette perspective est nécessaire pour une vie démocratique saine, mais aussi pour donner aux citoyens-électeurs l'opportunité de jauger les projets de chaque formation politique. Ce front interne est d'autant plus nécessaire qu'il est censé remplir tous les vides politiques dont les forces du chaos voudraient s'en servir pour déstabiliser le pays. Il devient donc évident que les partis sont importants dans la conjoncture que traverse le pays, mais encore faut-il qu'ils parviennent à trouver le ton juste pour se faire entendre des Algériens.

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