Une banque d’éducation pour le continent et 2 500 bourses offertes annuellement
Les engagements de Tebboune à Nouakchott
Abdelmadjid Tebboune a apporté la vision d’un politique éclairé qui sait sérier les priorités.
![Le président de la République.](https://lexpressiondz.com/index.php/storage/images/article/ed9299e5237893b8c099d4a4511228c8.jpg)
Capitale de «l'éducation, la jeunesse et l'employabilité» africaine, Nouakchott a accueilli, hier, les déclarations du président de la République, avec une grande satisfaction. Annonçant «l'engagement de l'Algérie à offrir annuellement 2 000 bourses d'études dans l'enseignement supérieur et 500 bourses dans la formation professionnelle aux étudiants africains», Abdelmadjid Tebboune a donné tout son sens à la Conférence continentale sur l'éducation, la jeunesse et l'employabilité organisée par la Mauritanie. Mieux encore, le chef de l'État a évoqué dans son discours l'ouverture d'«une banque dédiée à l'éducation en Afrique». Cette expression concrète de solidarité inter-africaine ne relève pas de promesses vaines. Le président de la République a rappelé à l'assistance que les engagements de l'Algérie dans la formation de jeunes Africains est déjà une réalité. Et pour cause, le nombre d'étudiants africains en Algérie «avoisine les 6 000 étudiants, soit 6 000 bourses d'études». Cet état de fait est une réalité quotidienne. Elle consacre «l'esprit authentique de sa politique extérieure reposant sur la priorité attachée à la solidarité africaine», a précisé le chef de l'État. Il en veut pour preuve qu'aucun effort n'a été ménagé «pour contribuer au développement de l'éducation, de l'enseignement et de la formation dans le continent». L'Algérie a accueilli «des étudiants de différents pays africains frères dans ses universités, instituts de formation et centres d'apprentissage», a affirmé le président de la République.
Pas moins de «65 000 jeunes étudiants africains dans diverses spécialités», ont fait leur cursus en Algérie, ajoutant que le pays «s'emploie à construire et à mettre à niveau des écoles dans nombre de pays africains». L'engagement n'est donc pas nouveau et le cadre de la Conférence africaine est une opportunité pour faire des annonces fortes, dont celle d'«augmenter ces chiffres», relatifs au nombre de bourse et de formations prodiguées aux jeunes Africains.
On retiendra dans l'allocution du président de la République l'engagement majeur et stratégique à «ouvrir une banque dédiée à l'éducation, selon la demande des frères africains». Le projet est évidemment porteur d'un immense espoir pour une grande partie des pays africains qui trouvent des difficultés à financer des infrastructures dédiées à l'enseignement et à la formation professionnelle. Et là aussi, la promesse repose sur un socle concret et très sérieux. Il s'agit de l'Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement (Aaci), qui gère déjà un milliard de dollars destiné à des projets de développement en Afrique. Annoncé par le président de la République le 23 février 2023 au Sommet de l'UA à Addis-Abeba, cette dotation qui n'est accompagnée par aucune condition à l'exception du caractère d'utilité publique du projet, en sus d'autres initiatives solidaires «reflète notre contribution aux efforts collectifs visant à promouvoir les systèmes éducatifs dans notre continent», a expliqué le chef de l'État. Cette contribution effective sur le terrain «traduit notre volonté indéfectible de renforcer la coopération et la solidarité continentale», retient le chef de l'État. Cela tout en accordant à cette démarche un autre objectif stratégique, celui «d'établir des passerelles de communication dans sa dimension humaine à travers l'échange d'étudiants entre les peuples africains», a soutenu le président de la République.
Au-delà des autres aspects de la Conférence en rapport avec la qualité des études, le niveau des apprenants et leur employabilité, le président Tebboune a apporté la vision d'un politique éclairé qui sait sérier les priorités. L'Afrique a besoin d'infrastructures, de fonds et de solidarité pour édifier un système éducatif résilient et efficace. L'Algérie met son expérience, ses moyens et sa volonté au service d'une entreprise vitale pour le continent. Le président de la République qui a quitté Nouakchott, hier en début d'après-midi, s'est entretenu avant cela avec le président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye.