L'automne arrive à grands pas
Les communes s'arment contre les BMS
Des start-up relèvent le défi de la prévention contre la furie des eaux.

Les villes et villages d'Algérie connaissent dès cet été une intense activité des services de nettoiement des voiries. Très tôt le matin, des armées d'agents revêtant leurs tenues de travail sont déployées à travers les axes routiers nationaux pour curer avaloirs et bas côtés. Tous les vacanciers encore en villégiature ou de retour au bercail ont eu à observer au fil de leur périple estival ces hommes en action, simplement vêtus de leurs treillis oranges et parfois sobrement équipés. Dans les tunnels, sur les voies à grande circulation ou en agglomérations, ils s'acharnent quotidiennement sur les chaussées, mettant du coeur à l'ouvrage, dans leur mission de salubrité publique.
D'ailleurs, et au plus fort de l'été, des canalisations et autres points névralgiques ont été nettoyés à plusieurs reprises. Notamment à Alger, où, l'Etablissement de maintenance des réseaux routiers et d'assainissement d'Alger (Asrout), a procédé à la mise en oeuvre de mesures anticipatives pour éviter l'obstruction des canalisations d'évacuation des eaux usées dans la capitale en prévision des saisons d'automne et d'hiver et ce en procédant au curage de 64432 avaloirs (85% des avaloirs), de terre et déchets divers. À ce titre, et dans une déclaration, le directeur d'Asrout, M Saâdoune, a révélé qu'un grand nombre de canalisations sont nettoyées plusieurs fois en raison de leur emplacement, notamment pendant les mois de juillet et d'août. L'Établissement Asrout a pour vocation de gérer la voirie et les équipements liés au réseau d'assainissement installés sur la chaussée. Entre autres missions, Asrout entretient la chaussée et les trottoirs du Grand Alger. La première est liée à l'entretien de la chaussée et des trottoirs. Il lui incombe également de gérer le réseau d'assainissement. Asrout ne lésine pas sur les moyens en termes de ressources humaines et matérielles.
En parallèle à l'activité des services municipaux et de wilayas et dont les travaux visent à prévenir le risque inondation, les services de sécurité mènent le combat sur le front de la délinquance en traquant des bandes spécialisées dans le recel et la vente de grilles d'avaloirs. Un phénomène récent qui voit des pilleurs de tampons d'avaloirs écumer les communes du pays. Néanmoins, ces derniers sont souvent mis hors d'état de nuire par les brigades de la Gendarmerie nationale territorialement compétentes.
Ces prédations d'un nouveau genre sont en outre régulièrement dénoncées par des citoyens soucieux de la qualité de leur environnement urbain et suburbain. Ils fournissent de précieux signalements sur cette faune de malfaiteurs qui commettent leurs forfaits de nuit à bord de véhicules utilitaires. Ces inconscients laissent derrière eux des avaloirs béants qui se muent en pièges mortels pour les piétons et de périlleux écueils pour les automobilistes. Ces canaux d'évacuation des eaux de ruissellement une fois pillés se transforment en cratères béants favorisant les inondations lors des fortes précipitations. Notons que parallèlement aux efforts des entreprises publiques visant à prévenir les scenarii catastrophes faits de routes coupées, de voies de tramway inondées...Des start-up relèvent le défi de la prévention contre la furie des eaux et leur lot de désagréments et de risques.
Citons l'exemple de cette start-up bien algérienne qui a décroché des distinctions mondiales pour son invention dénommée Drainium, une solution antiblocage des avaloirs. Drainium a été quaifiée de révolutionnaire, car faisant office d'une nouvelle technique pour drainer les eaux pluviales vers les canaux d'assainissement de façon rapide et efficace tout en bloquant les déchets charriés par les précipitations dans son bac, ce qui facilite le nettoyage du dispositif. Les concepteurs de cette solution partent du principe que les inondations ont pour cause, dans 95% des cas, le blocage des avaloires et le bouchage du réseau sous-terrain des canalisations. Ces blocages, expliquent-ils, sont souvent dus à un mauvais entretien des avaloirs qui accumulent boue et déchets et finissent par boucher les canalisations.
Ou bien alors, ce n'est que le résultat de la saturation des bouches d'égout (même quand elles sont bien nettoyées) par de grandes quantités de boues (cas des crues).
C'est là un exemple probant de la capacité des start-up à relever des défis face à des problématiques liées à la gestion des risques de catastrophes naturelles.
Des observateurs, appellent d'ailleurs et à juste titre, à solliciter ces entreprises start-up via des appels d'offres et autres formules en vue de les intégrer dans l'effort national pour mettre en oeuvre des plans de prévention efficaces contre les inondations. Parmi les villes algériennes qui ont subi la furie des eaux, citons, outre la capitale, Tébessa, Ghardaïa, Constantine, Tiaret, et Béjaïa.