Le chef de l’état à Nouakchott

Le président de la République s'est rendu, hier, à Nouakchott, en Mauritanie, pour participer à la Conférence continentale sur l'éducation, la jeunesse et l'employabilité, rapporte un communiqué de la présidence de la République. Cette visite, la première d'un chef d'État algérien en Mauritanie, depuis 34 ans, intervient dans un contexte de raffermissement des relations entre Alger et Nouakchott.
Les deux pays développent une coopération remarquable, avec notamment un important investissement algérien en terre mauritanienne. La route qui reliera Tindouf, en Algérie à Zouerate en Mauritanie, actuellement en réalisation par une dizaine d'entreprises nationales et longue de plus de 800 kilomètres, est entièrement financée par l'Algérie. Cet important ouvrage pèsera, à n'en pas douter, sur le développement de l'infrastructure de base en Mauritanie, en plus de désenclaver une importante région de ce pays. Les relations algéro-mauritaniennes n'en restent pas à cet investissement, puisqu'une zone franche, d'ailleurs inaugurée par les présidents Tebboune et El Ghazouani, constitue un autre important jalon de cette coopération, rythmée par une haute commission mixte qui a déjà tenu plusieurs sessions. Cela pour dire qu'Alger et Nouakchott ont déjà plusieurs actions communes au compteur de leur partenariat.
Cela au plan bilatéral. Concernant les engagements des deux pays sur le plan africain, il y a lieu de relever une forte convergence de vues sur plusieurs questions d'ordre régional et continental. La Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) est l'un des points de convergence et il y en a beaucoup. Et parmi les questions qui intéressent les deux pays, il y a visiblement celle de l'éducation et de la jeunesse africaines. C'est justement le sujet à l'origine du voyage du président de la République en Mauritanie. Celle-ci organise à Nouakchott, du 9 au 11 décembre 2024 une conférence africaine sur l'éducation. Plusieurs chefs d'État, plus de 30 ministres ainsi que des experts internationaux dans le domaine de l'éducation prendront part à l'évènement. Cette grande manifestation, de dimension africaine, informe sur l'intérêt que portent les États africains à cet aspect du développement humain, nécessaire à l'épanouissement des sociétés et également à la production d'une élite instruite et responsable. «La conférence permettra de discuter de diverses questions relatives à l'éducation à travers dix thèmes qui seront organisés dans le cadre de ses activités, afin que ces résultats contribuent à l'avancement de l'éducation», a expliqué, il y a quelques jours, Mme Houda Babah, ministre mauritanienne de l'Éducation à la presse. Une dizaine de thèmes. Cela renseigne sur l'importance accordée à la question de l'éducation en Mauritanie, mais également à l'échelle de tout le continent.
Intervenue quelques jours après la 3e conférence des start-up africaine à Alger, où l'on a pu constater le potentiel africain, en la matière, la conférence de Nouakchott «étudiera l'utilisation de la technologie et de l'intelligence artificielle au service de l'éducation», révèle en écho à l'évènement algérois, Mme Babah. Ce genre de thématiques on ne peut plus pointues se doivent d'être prises en charge en Afrique même. Et la participation du président Tebboune, dont l'intérêt pour les nouvelles technologies n'est plus à démontrer, est un sérieux gage politique qu'apporte l'Algérie à un domaine en lien direct avec la jeunesse africaine.
La présence du chef de l'État à cet évènement continental est d'autant plus significatif, qu'il porte des objectifs ambitieux et concrets, à savoir «l'appel à la création d'un fonds pour l'éducation sur le continent», note la ministre mauritanienne, en sus de «la fourniture d'une éducation globale sur le continent». Mme Babah a également mis en évidence les «opportunités prometteuses pour élever le niveau de l'éducation sur le continent», que peut générer la conférence.