32e Foire de la production algérienne
La vitrine du «made in bladi»
Cette foire intervient dans un contexte régional et international géopolitiquement complexe et économiquement instable.

Placée sous le haut patronage du président de la République, la 32e édition de la Foire de la production algérienne (FPA) ouvrira ses portes, aujourd’hui, au Palais des expositions des Pins maritimes à Alger. Plus de 600 entreprises animeront cette belle fête de la production nationale qui s’étalera sur une dizaine de jours, du 19 au 28 du mois en cours. Une filiale de la Safex, Algeria Exhibitions, sera à la barre de cette manifestation économique, généralement très appréciée par les Algériens. Le décor, ainsi planté, promet une belle démonstration des capacités des industries nationales. Les visiteurs, attendus en très grand nombre, formulent systématiquement de belles surprises sur les avancées qu’ils constatent de visu d’une édition à l’autre. Pour celle de cette année, les organisateurs placent la barre à hauteur des enjeux politique et économique du moment.
À ce propos, «notre production, pilier de notre souveraineté», est l’intitulé de cette manifestation, comme le souligne justement la chargée de la communication à la Safex, Hafida Mokdad. Cette foire intervient, en effet, dans un contexte régional et international géopolitiquement complexe et économiquement instable, avec une Europe en perte de vitesse, des tensions économiques sino-américaines à l’horizon et une probable fin de la guerre en Urkraine. Face à ces évènements majeurs, l’entreprise algérienne a l’obligation d’être la parade contre toute mauvaise surprise.
Une production diversifiée est en effet un élément de souveraineté pour le pays. Et la production qui sera exposée aux Pins maritimes brassera un large spectre.
Des industries agroalimentaires, manufacturières, électroniques et électroménagères, à celles qui touchent à la chimie et pétrochimie, l’énergie, la mécanique, en passant par les industries métallurgiques, textiles, l’ensemble des intervenants dans le processus de la chaîne des valeurs économiques du pays seront représentés. Cela en sus des secteurs qui ont montré une grande efficacité et constituent la fierté du pays, que sont le bâtiment, les matériaux de construction et les industries militaires. Tous les opérateurs qui feront le déplacement à la Safex ont tous dans leurs agendas un déploiement à l’étranger. Cela relève intimement de la souveraineté nationale.
Les exportations hors hydrocarbures est l’affaire de l’ensemble de la communauté d’affaires algérienne. Il n’y a, pour ainsi dire, aucune exception. L’objectif des 29 milliards de dollars à l’horizon 2030 est bien plus qu’un défi à relever.
Il s’agit d’une question d’honneur et de souveraineté. Les deux réunions présidées par le président de la République autour du dossier des exportations hors hydrocarbures témoignent de la détermination de passer le cap de la diversification effective. Celle-ci n’aura de sens qu’en cas de diversification des exportations.
Aujourd’hui, après l’adoption du nouveau code des investissements, le guichet unique, l’agence chargée du foncier industriel, l’ambition algérienne est légitime et tout à fait réalisable. D’ailleurs, les industriels, dans leur diversité, affichent un optimisme certain, et cela se constate dans les chiffres en hausse annoncés par l’Agence algérienne de promotion des investissements (Aapi). La progression est très nette.
Il est, en effet, dans l’espace économique nationale des indices qui ne trompent pas sur l’imminence du boom économique. Les grands projets d’infrastructures de base, dans les ports, le rail, le grand essor de l’agriculture intensive est dans une dynamique de recrutement sans précédent. Les plus grandes entreprises embauchent à tour de bras. Dans les énergies, fossiles et renouvelables, dans les télécommunications et dans d’autres secteurs. C’est dire que l’édition 2024 de la Foire de la production nationale croise une séquence très intéressante de l’économie nationale.
Et ce qui retiendra l’attention c’est ce mix entre entreprises publiques et privées qui, ensemble, prétendent à l’universalité. L’Algérie a des champions dans les deux sphères. De grandes entreprises qui font quotidiennement leurs preuves en Afrique, en Europe et en Amérique.
Le volume de leurs exportations ne sont peut-être pas encore très visibles, mais ils sont bien là. Les Algériens les redécouvriront les 28000 m² de superficie.