{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Trois anciens Premiers ministres et dix ministres devant la justice

L'interminable calvaire

Les mis en cause ont nié les accusations portées contre eux.

Trois anciens Premiers ministres et neuf autres ministres ont comparu, hier, devant le pôle pénal économique et financier de Sidi M'hamed. De lourdes peine ont été requises contre les trois Premiers ministres et 10 autres ministres sous l'ère du défunt président déchu Abdelaziz Bouteflika. Le procureur de la République a requis une peine de 15 ans à l'encontre de Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal. Une peine de 12 ans a été réclamée à l'encontre de Noureddine Bedoui, poursuivi en sa qualité d'ancien wali de Constantine, avec mandat de dépôt à l'audience. Une peine de 20 ans de prison ferme contre l'ancien ministre de l'Industrie Abdeslam Bouchouareb.
Le mandat d'arrêt international lancé contre lui a été également confirmé. Une peine de 12 ans de prison ferme a été requise contre l'ancien ministre des Ressources en eau et ancien directeur général de l'Agence nationale des barrages et transferts, Hocine Necib.Une peine de 10 ans de prison ferme a été requise contre les anciens ministres Amar Ghoul (Travaux publics), Imene Houda Feraoune (TIC).
Une peine de 5 ans de prison ferme a été réclamée contre l'ancien P-DG de la BEA et ex-ministre des Finances Mohamed Loukal. Une peine de 20 ans de prison ferme avec mandat d'arrêt international, à été requise contre les deux anciens ministres de l'Industrie Abdeslam Bouchouareb et des Participations, Abdelhamid Temmar. La même peine a été demandée par le parquet à l'encontre de l'ancien wali de Jijel, Ali Bedrissi, en fuite à l'étranger.
Une peine de 15 ans de prison ferme a été requise contre Arezki Baraki, DG de l'Agence nationale des barrages et transferts, également ex-ministre des Ressources en eau. Une peine de 4 ans de prison ferme a été requise contre l'ex-Pdg de l'Entreprise portuaire de Djen Djen.
Ahmed Ouyahia est le premier à être appelé à la barre dans cette affaire où les frères Kouninef ont comparu en tant que témoins. Il a nié être intervenu en faveur des Kouninef. Ce dernier et ses coaccusés sont accusés globalement d'avoir organisé le transfert du patrimoine public vers les intérêts privés en contrepartie de rétro-commission. Interrogé sur le projet de l'alimentation en eau potable de la ville de Béchar à partir de Beni Ounif attribué en 2018 au Groupe KouGC en partenariat avec l'Office national de l'irrigation et du drainage (Onid), sous le sceau de l'urgence, Ahmed Ouyahia affirme: «Je n'ai accordé aucun privilège, ce projet a été validé par le Conseil du gouvernement».
Concernant la réalisation des zones industrielles à Aïn Oussara, wilaya de Djelfa, et à Ksar El Boukhari, dans la wilaya de Médéa, par le groupe Kou-GC, il a affirmé que «ce projet a fait l'objet d'appel d'offres en bonne et de forme». Il a précisé que «ce projet a subi un blocage, ce qui a amené les wilayas à demander son déblocage». Il a également rappelé que «l'avancement du projet accuse encore du retard à ce jour». S'agissant de la privatisation des deux unités de l'Entreprise nationale des corps gras (ENCG), en l'occurrence Cogral (Corps gras d'Alger), il a martelé que «cette privatisation n'est pas ma décision personnelle». «Je ne suis pas corrompu, ni pris de l'argent». Au sujet de l'attribution au gré à gré de ce projet, il a indiqué que «le gré à gré est justifié par l'urgence, l' Encg étant en faillite». «Le gouvernement a donné son accord pour sauver cette entreprise», a-t-il poursuivi. «L'effacement des dettes, le déféré ou le délai de grâce de 7 ans ne sont pas les prérogatives du gouvernement, mais des décisions relevant du CPE et des Holding chargés des opérations de privatisation des entreprises publiques», a-t-il justifié.
Abdelmalek Sellal était le deuxième à être auditionné. Il est poursuivi dans ce dossier pour «octroi d'avantages injustifiés», «dilapidation de deniers publics» et «abus de fonction». Le mis en cause a nié en bloc ces accusations. Interrogé sur le projet de renforcement de l'alimentation en eau potable la ville de Constantine, un projet attribué par gré à gré qui avait connu une réévaluation de l'ordre de 114,44%, Sellal a indiqué via vidéoconférence que la réévaluation du coût du projet n'est pas du ressort du Premier ministre, mais relève du ministre des Finances. Il a rappelé que c'est le département des finances qui se charge de l'autorisation du programme et des crédits de paiement. «Je n'ai signé aucun marché ni octroyé des avantages, la wilaya de Constantine étant la partie contractante», a-t-il signifié lors des débats. Le caractère d' «urgence» du projet de renforcement d'AEP de Constantine est justifié par la situation «catastrophique» en la matière constatée en 2012 alors que cette ville s'apprêtait a accueillir la même année la manifestation dite «Constantine, capitale de la culture arabe». «L'attribution de ce projet au Groupe KouCG est une décision non pas du Premier ministre, mais du gouvernement», a-t-il insisté.
Il ressort des débats que ce projet présenté par le ministre des Ressource en eau au gouvernement n'est pas encore réalisé. Interrogé au sujet du retard de 8 mois accusé par le lancement du projet, ce qui contredit son caractère d'urgence, Sellal a fait savoir que ce délai est tout à fait raisonnable, sachant que la seule élaboration du cahier des charges prenne au moins 6 mois.
Par ailleurs, Abdelmalek Sellal, commis de l'État pendant 46 ans, déplore «la confiscation de son compte trésor où est versé sa pension de retraite ainsi que de sa villa et ses deux appartements à Alger». «Ma famille est laissée sans abri», a-t-il regretté. Le même sort est réservé au compte trésor et biens immobiliers d'Ahmed Ouyahia. Et c'est Sellal qui s'est indigné de la situation dans laquelle se retrouve la famille de Ahmed Ouyahia. Poursuivi dans une affaire liée à l'époque où il était wali de Constantine, Noureddine Bedoui pour sa part a nié les accusations portées à son encontre. Le retard dans la mise en service de l'usine n'est pas dû au gouvernement, mais à cause du problème lié à l'effacement des dettes de l' Encg. KouGC a bénéficié d'un crédit de 25 milliards de dinars avec un taux d'intérêt de 1% sur 15 ans, avec un délai de grâce de 7ans.
À ce propos, Ouyahia interrogé par vidéoconférence depuis la prison de Abadla (Béchar) a indiqué que «le Conseil des participations de l'État a donné son accord pour cet investissement et son extension pour sauver cette entreprise en faillite». KouGC avait également été exemptée du paiement des dettes sur les droits de concession aux ports d'Alger. Imane Houda Feraoune a nié pour sa part les accusations retenues à son encontre. Elle a affirmé qu'elle n'est pas intervenue en tant que ministre de la Poste et des TIC dans le marché signé entre Algérie télécom et Mobilink, filiale de KouCG, ni dans le contrat signé par Mobilis, les deux entités étant autonomes.
Elle a également nié avoir été mise au courant quant au règlement à l'amiable du litige entre Algérie télecom. L'ancien ministre des Finances, Mohamed Loukal a soutenu que le projet de la privatisation de l' Encg financé par un groupement de trois banques publiques dont la BEA, a été couvert à 148,75% par les garanties offertes par le groupe KouCG. En outre, les accusés sont poursuivis pour avoir accordé plusieurs marchés au groupe KouGC, dans les domaines de l'hydraulique et des travaux publics, entre 2004 et 2019. Les chefs d'inculpation retenus contre les accusés sont, entre autres, «dilapidation des deniers publics», «octroi d'indus avantages» et «abus de fonction».

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré