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Josep Borell, aujourd'hui, à Alger

L'heure du dialogue franc

Le partenariat trace déjà le chemin que Borell devra suivre dans ses discussions avec les responsables algériens.

Le Haut Représentant de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, vice-président de la Commission européenne, Josep Borrell, est attendu, aujourd'hui, à Alger pour une visite de deux jours, a rapporté, hier, un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Cette mission, la première du genre depuis sa prise de fonction en décembre 2019, intervient dans un contexte régional pour le moins particulier qui met l'Union européenne dans l'obligation de revoir son partenariat avec l'Algérie. L'actualité récente du partenariat avec l'Italie et l'Allemagne, notamment donne un signal fort des plus grandes capitales du Vieux Continent de consolider leurs relations avec Alger. Le très important gazoduc algéro-italien qui transportera du gaz, de l'hydrogène et de l'ammoniac, en sus d'une interconnexion électrique, trace déjà le chemin que Borell devra suivre dans ses discussions avec les responsables algériens. Le diplomate européen sera reçu en audience par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, ainsi que par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, note le même communiqué.
Signalant que cette visite «s'inscrit dans le sillage de la visite en Algérie du président du Conseil européen, Monsieur Charles Michel, effectuée en septembre 2022», le ministère des Affaires étrangères met en exergue «la volonté de l'Algérie et l'UE de rehausser leur coopération dans tous les domaines». Il va de soi qu'en sus de l'accord d'association Algérie-UE qu'Alger estime légitimement en sa défaveur, les deux parties partagent quelques dossiers d'intérêt régional. Celui du Sahara occidental, qui a vu le même Borell annoncer la position inchangée de l'Union européenne qui soutient un règlement politique sous l'égide de l'ONU, est certainement le plus en vue. Le reniement du chef du gouvernement espagnol sur cette question précisément a contraint Alger à suspendre ses relations avec l'un des membres de l'UE. Josep Borrell qui usant de sa position au sein de la direction de l'organisation européenne a tenté de l'amener à une position commune contre Alger a lamentablement échoué dans sa démarche. Isolée au sein de son propre camp, l'Espagne n'a pas réussi à faire changer la posture des grands de l'UE qui ont ignoré ses appels.
D'autres dossiers seront certainement au menu de cette visite, à l'image de l'émigration clandestine vers l'Europe, ainsi que celui de la sécurité au Sahel. Sur tous ces sujets, force de constater qu'un dialogue serein anime la scène algéro- européenne. Cette visite, retient le communiqué du MAE, «sera l'occasion de (le) poursuivre (...) et de faire le bilan de la coopération et les perspectives de son approfondissement». Cette coopération dont le grand bénéficiaire aura été l'Union européenne, en ce sens que pour chaque dollar exporté d'Algérie vers l'UE, 10 ont été importés, doit faire l'objet «d'une mise en oeuvre équilibrée et adaptée de l'Accord d'association Algérie-UE». C'est le cheval de bataille de l'Algérie qui travaille dans le sens d'une «halte bilatérale». En plus d'une avancée souhaitée par l'Algérie dans l'amendement de l'Accord d'association, le communiqué du MAE estime que cette même halte «devra, en outre, permettre aux deux partenaires d'examiner les questions régionales et internationales d'intérêt commun, au premier rang desquelles figurent le Sahel, la Libye, le Sahara occidental et la question palestinienne».
Cette visite de deux jours, certainement minutieusement préparée par les deux parties est donc très importante du point de vue algérien et européen. Les dirigeants du Vieux Continent qui ont conscience de leur perte d'influence dans la région d'Afrique du Nord, savent qu'ils doivent changer de temps et de méthode d'approche. Borell et la délégation qui l'accompagne ne seront pas en terrain acquis, bien au contraire. Le Haut Représentant de l'Union européenne atterrit, aujourd'hui, dans un pays qui aspire à rejoindre le groupe des Brics. Ces derniers ont favorablement accueilli sa demande. Les prochains déplacements du président Tebboune à Moscou et Pékin confirment la dimension prise par l'Algérie qui est sur le point de lancer d'immenses projets structurants en association avec la Chine, notamment. L'Union européenne qui a laissé passer une bonne occasion de nouer un partenariat fécond avec l'Algérie a donc dépêché son vice-président pour mettre à exécution un nouveau modèle de coopération qu'il va falloir négocier point par point. De son côté, l'Algérie n'a jamais formulé la moindre hésitation en faveur d'un partenariat gagant-gagnant. Les mégaprojets lancés avec l'Italie en témoignent. C'est dire que Borell n'aura pas la partie difficile, à condition qu'il traite d'égal à égal avec ses homologues algériens. 

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