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Commerçants qui squattent les trottoirs

L’état met le holà

Ce grand ménage a été opéré en douceur à travers la mise en place de solution alternative, à l’instar de l’allocation chômage ou la réglementation de l’activité de commerce itinérant.

C'était devenu un vrai fléau national. Ils ont envahi trottoirs, chaussées et même bretelles d'autoroute. Ils ont en fait un grand royaume de l'informel. Sur leurs petites camionnettes chinoises, ils dictent leur loi. Vous les avez évidemment reconnus, ce sont les vendeurs informels ou plus connus dans le jargon populaire sous le nom de «shab el harbin» (les gens du Harbin, en référence à leur camionnette, ndlr). Après des années de diktat, l'État a donc décidé de sonner la fin de la récréation. Depuis plusieurs jours, ils ont été chassés de la voie publique. En effet, dans plusieurs régions du pays les services de sécurité leur ont signifié qu'il leur était désormais, interdit de squatter les trottoirs pour en faire un usage commercial. Les plus «têtus» sont passés à l'amende et ont vu leur marchandise saisie. Il n'est plus question de jouer au chat et à la souris comme ce fut le cas par le passé. C'est-à-dire reprendre leurs «places» dès que la police ou les gendarmes quittent les lieux. Même ceux qui ont érigé des baraques de fortune les ont vues détruites sous leurs yeux. Les instructions, qui viennent de haut lieu, sont claires: il faut mettre fin à cette anarchie. Ces opérations qui se déroulent depuis plusieurs semaines sont presque passées inaperçues. Les citoyens ne les ont presque pas remarquées si ce n'était le décor urbain «libéré» de ces «souks» informels. Pourtant, par le passé on avait tenté de tels «ménages», mais ils avaient fini par des émeutes et un soutien populaire à ces jeunes sans emplois. «Il vaut mieux cela que de les voir voler», disaient les Algériens. Aujourd'hui la colère n'est plus là, et le soutien encore moins. Qu'est-ce qui a changé? Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, était clair sur le sujet. «On ne touche pas un cheveu de ces commerçants tant qu'on ne leur offre pas des solutions de rechange», avait-il affirmé lors de la réunion avec les walis et le gouvernement au mois de septembre dernier. C'est justement le travail de fond qui a été effectué par l'Exécutif avant de se lancer dans cette opération de grande importance pour l'économie nationale. C'est ainsi que le président Tebboune a mis en place, l'an dernier, l'allocation chômage. Elle a été revalorisée à 15000 dinars en ce début d'année. Un pécule qui permet aux jeunes de survivre en attendant de trouver un emploi. L'excuse de sans ce «travail» je n'ai pas de quoi manger ne tient plus la route. D'ailleurs, c'est l'un des grands points qui a fait que les Algériens ne se solidarisent plus avec eux. Ils ont une entrée d'argent régulière qui doit leur permettre de tenir en attendant mieux. Surtout que ces opérations ne sont pas là pour les priver de leur activité, mais plutôt de la réglementer. C'est-à-dire remettre de l'ordre afin qu'elle ne se fasse plus n'importe où, n'importe comment. Un vrai métier avec ses règles, ses avantages et ses inconvénients. C'est dans ce sens que le ministère du Commerce a lancé, il y a plus d'un an, l'activité de commerce itinérant. Un registre du commerce spécial a été mis en place pour cette activité. Son obtention a été simplifiée à son maximum. Son retrait se fait à la simple présentation de la carte d'identité nationale. Des codes d'activités ont été mis en place. Un moyen pour ces jeunes de l'informel de passer en toute «douceur» vers le formel. Des avantages indéniables leurs sont proposés à l'image de la couverture sociale et la retraite. Ils devront, néanmoins, cotiser à travers des charges sociales et des impôts préférentiels. Ce qui est tout à fait logique quand on opère une activité commerciale. Il y aura certainement des résistances face à ces grands changements. Ceux qui ont l'habitude de ne rien payer trouveront illogique de le faire. Néanmoins, le département de Rezig a lancé des caravanes de sensibilisation pour leur faire comprendre l'avantage de telles démarches. Mieux encore, des mesures incitatives sont en train d'être mises en place. À l'image de la plateforme numérique permettant aux consommateurs d'obtenir des informations concernant les commerçants itinérants et les artisans pour bénéficier de leurs services et leurs produits. Un service gratuit de mise en relation clients qui leur permettra de mieux travailler et dans de meilleures conditions. Que des avantages donc pour le bien de tous. C'est la nouvelle Algérie...

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