Organisé sous le haut patronage du président de la République, en présence de ministres arabes de l’Habitat, du ministre chinois chargé de ce secteur dans son pays et de nombreux experts, le 8e Congrès arabe de l’habitat se tient depuis hier au Centre international des conférences d’Alger. Cette grande manifestation permet de mesurer le chemin parcouru par l’Algérie dans le domaine du logement.
Aucun pays du tiers-monde et même beaucoup parmi ceux qui enclenchent un processus d’émergence ne peuvent se targuer d’en avoir fini avec les bidonvilles. De Rio de Janeiro à Pretoria, en passant par Le Caire, Casablanca, Bangkok et Baghdad, il n’est pas de capitale du sud global qui n’ait pas sa plaie urbaine. Comme tous les pays de son niveau de développement et plus, l’Algérie a hérité de la colonisation d’immenses quartiers d’habitat précaire, dans toutes ses grandes villes. Contrairement à pas mal d’autres États qui ont pris la résolution d’adapter leurs discours et leurs actions à la présence de ces «taches» de misère, en réalisant de nouvelles cités à côté, sans vraiment toucher aux bidonvilles, l’Algérie a pris, elle, sa résolution. Celle de considérer les bidonvilles comme un héritage honteux, dont il fallait se débarrasser. La guerre contre le mal-logement fut longue, ponctuée par quelques hésitations, des échecs, des visions parfois erronées et tronquées, des poussées de fièvres sociales, des tensions entre l’État et la population… Mais au final, la quasi-totalité des bidonvilles sont détruits. S’il reste des familles encore mal logées, elles sont rares. Et chaque fois que l’on en enregistre, elles bénéficient, dans un délai assez rapide, de logements décents. Depuis plusieurs années, on n’entend plus parler d’émeutes du logement.
Les ministres arabes, leur collègue de Chine et les experts, présents, hier, au Centre international des conférences ont certainement apprécié l’effort colossal déployé par un pays, sorti exsangue d’un colonialisme barbare, subi, durant des années, l’exode rural, sérieusement affaibli par une récession économique, suivie par une décennie de grave crise sécuritaire et sur toute la durée de son indépendance connu un accroissement démographique impressionnant. Cette série de facteurs qui s’étaient accumulés sur six décennies feraient effondrer toutes les politiques de développement social. Pour l’ensemble des États en voie de développement, des choix s’étaient imposés et aucun n’a réussi le miracle de panser les plaies du colonialisme et du sous-développement. L’Algérie l’a fait. Il y a de cela cinq ans, l’Algérie était dans une posture difficile l’obligeant à trancher dans le vif. Les finances n’étaient pas au mieux et les attentes sociales grandissantes. Le président Tebboune a opté pour la poursuite de l’effort dans la réalisation des programmes de logement, entre autres mesures à dimension sociale. Il n’a pas agi à la légère. Lui-même deux fois ministre de l’Habitat, il s’est démené pour réaliser une intégration à 100% dans la production du logement. L’acte prend, de fait, une dimension éminemment économique. En finir avec la crise du logement tout en maintenant des centaines de milliers d’emplois. Un coup de maître, mis en musique par un grand ministre qui multiplie les succès. À croire qu’il a trouvé la solution aux problèmes du bâtiment en Algérie. Des délais raccourcis au maximum, une qualité de réalisation de plus en plus proche des standards internationaux. Construire un pôle urbain de plus de 10000 logements, avec en prime les services publics y afférent en seulement 13 mois est manifestement un exploit. Ce genre d’exemples pullulent aux quatre coins du pays.
L’Algérie a trouvé dans le tandem Tebboune-Belaribi, la solution à ses plaies urbaines. Aujourd’hui, le pays peut se targuer, à juste titre, d’être l’un des plus avancés en matière de disponibilité de logement pour les classes moyennes défavorisées. On peut aisément en avoir pour preuve le fait que l’écrasante majorité des cités d’habitation livrées sont prioritairement destinées à des ménages au revenu faible et moyen. Toutes les formules publiques d’accès au logement développées sur les 62 années d’indépendance concernent prioritairement les salariés. En accueillant le 8e Congrès arabe de l’habitat, l’Algérie propose une expérience fondatrice d’une vision qui allie social et économie dans un domaine d’une importance particulière. Elle déploie également une expertise unique qui démontre que l’investissement social est toujours gagnant, même s’il n’est pas quantifiable sur le moment. La grande stabilité politique et sociale dont jouit l’Algérie est finalement le résultat d’une détermination à considérer l’homme comme le principal acteur de sa nation et l’économie est à son service et non le contraire, comme le défendent certains régimes capitalistes. Deux déclarations du président Tebboune expliquent parfaitement ce positionnement. La première : «Le citoyen est l’alpha et l’oméga de toutes les politiques publiques.» La seconde : «Nous construisons des logements pour donner à l’enfant algérien les conditions d’une vie épanouie, pour qu’il puisse suivre des études et donner au pays des cadres compétents.» Une belle vision de l’investissement.