Pluviométrie à Bouira
D’importants apports enregistrés
Le plus grand bénéfice a été constaté au niveau des nappes.
Il n’aura pas été seulement le mois le plus court selon le calendrier. Mais le plus généreux et le plus régulier en pluie. Il est tombé, selon la station météorologique de Bouira que nous avions été voir, hier, dans la matinée, l’équivalent de 80 mm. Pendant les dernières vingt-quatre heures, entre vendredi et samedi, le cumul de pluie enregistré est estimé à 14 mm. Celui d’avant, le plus important de tous, s’est concrétisé à hauteur de 40 mm.
Les résultats de cette abondante pluviométrie sur les champs de blé, d’orge et d’avoine dont notre wilaya détient le prix d’excellence, sont phénoménaux. Malgré l’important retard accusé dans le lancement de la campagne labours-semailles, les plants ont tellement poussé sous la double action du froid et de la chaleur, qu’on dirait que cette campagne a eu lieu dans les délais impartis. Mais, le plus grand bénéfice a été constaté au niveau des nappes. Celles-ci au nombre de cinq (en ne comptant que les plus grandes), au plus bas de leur niveau cet automne, ont vu celui-ci atteindre des records. Fines et régulières, ces précipitations qui ont démarré en novembre et dissipé les craintes d’une nouvelle année sinistrée, ont d’abord profité en priorité à ces nappes.
Les crues n’ont commencé que récemment et ont fourni des apports précieux aux trois barrages, les derniers servis par cette manne du ciel. Nous savons qu’on raclait le fond au niveau des deux barrages de Maala et de oued Lakhal. Celui de Koudiet Acerdoune, avec ses 640 millions de m3, complètement asséché, a été mis en repos à partir de novembre ou décembre.
Les dernières communes (au nombre de 14) ont été débranchées pour être raccordées au barrage de Tilzdit, le moins affecté des trois par la plus cruelle des sécheresses que notre région ait connue. Cet ouvrage d’une capacité de 170 millions de m3 conservait un niveau appréciable. Il était à 39 millions avec les premiers apports. Il a fait un petit bond en janvier avec 40 millions. Il est actuellement à 46,7 millions de m3. Celui de Koudiet Acerdoune scruté avec le plus grand soin est à 17,5 millions de m3. C’est le plus important apport enregistré depuis sa mise en repos en novembre ou décembre.
Le plus petit barrage des trois, dénommé oued Lakhal, d’une capacité de 29 millions de m3, est à 2,7 millions de m3. Ce dernier qui n’alimente que trois communes (Aïn Bessem,El Hachimia et Sour El Ghozlane), tient mieux le coup. Ces chiffres concernant les trois barrages ont été communiqués, hier, dans la matinée par la direction des ressources en eau. Selon la station météorologique, d’autres précipitations sont attendues dans les trois jours prochains, à compter de mardi. Ce qui laisse présager d’autres apports pluviométriques qui iront gonfler les nappes et les oueds qui alimentent les barrages. Telle était l’importance de la perturbation atmosphérique, marquée par les grondements de tonnerre, le vent (assez faible quand même) et la pluie, mêlée à de la neige et de la grêle que l’on a cru que l’on se réveillerait le lendemain avec, partout, une épaisse couche de neige. Ce fut une autre surprise. Le premier qui a ouvert sa fenêtre, hier matin, a reçu le sourire d’un beau soleil. La montagne de Lala Khedidja (2 308 m) n’est recouverte de neige qu’à ses sommets. Certes, il a fait froid la nuit. Mais la journée a renoué avec ce redoux qui règne depuis le début de ce mois. Froides les nuits, douces les journées, sauf quand il pleut, voilà comment aura été ce mois qui tire sa révérence dans trois jours.