Bouira
Comme dans une fête
Au CEM de Aïn El Hadjar, les 11 bureaux ouverts pour accueillir les votants, l’ambiance était plutôt bon enfant…
On leur a tellement répété que le 7 septembre serait une fête, que tous ceux qui s’étaient couchés la veille avec le sentiment de se réveiller le lendemain avec partout des mines réjouies et des cris de joie, on été tout de même un peu surpris de voir qu’en dehors des centres et des bureaux de vote, la journée risquait d’être plus normale, pour ne pas dire plus banale que les autres. Et ceux qui avaient pendant vingt un longs jours tenu le crachoir – ceux qui assuraient que le changement était pour demain et ceux qui déclaraient que le changement avaient eu déjà lieu en 2019, concluant par là que le prochain mandat ne servirait qu’à en expliciter et approfondir l’expérience – ceux-là savaient que la fête viendrait en couronnement du processus électoral qui commence par les urnes et se termine par la victoire du candidat qui en sortirait vainqueur. L’ardeur des électeurs et leur enthousiasme n’en étaient pas moins visibles.
La fête se prépare. Celle de ce samedi soir s’annonçait pleine de réjouissances.
Au CEM de Aïn El Hadjar, les 11 bureaux ouverts pour accueillir les votants, l’ambiance était plutôt bon enfant. Les électeurs présentaient leur carte de vote et leur carte d’identité et étaient dirigés ensuite vers les bureaux où ils sont inscrits. Par d’éclats de voix. Pas de lassitude. Pas d’ennui. Mais une espèce d’espoir qui laisse prévoir des lendemains qui chantent. Toutes les élections suscitent cette attente, celle d’un avenir radieux. Ne leur a-t-on pas toujours dit que l’Algérie est un grand pays et que grâce aux hommes et aux femmes qui acceptent pour elle de relever les grands défis qui se posent pour elle, elle s’en est toujours bien tirée ? Les plus grandes et les plus longues épreuves ont été surmontées ainsi.
Un homme, un ancien moudjahid, qui, à plus de 90 ans, prétendait en remontrer aux plus entreprenants et vigoureux des jeunes, arrivait avec sa carte de votant dans une main brandie comme un laisser-passer. Il espérait bien vivre d’autres élections et d’autres victoires pour une Algérie qu’il a toujours souhaité forte et triomphante. Son assurance et son sourire, ce matin, étaient un beau message pour la jeunesse en quête de repères et de symboles.
Un coup d’œil aux trois piles de bulletins offertes au choix des électeurs montraient dans beaucoup de bureaux que la différence entre les trois candidats était négligeable. Mais déjà, un œil averti décèle une légère fluctuation au profit du candidat le plus soutenu pendant cette campagne. «Vous n’avez pas de caméra ?» nous demandait un monsieur. «Non. »
À l’école Doubeici, à Bouira, notre arrivée coïncidait avec la sortie de ce centre de vote du wali et du secrétaire général de la wilaya, qui venaient d’accomplir leur devoir de citoyens. Ici, les gens votaient. Le nombre dépassait ce matin les 40 votants. Lorsqu’une heure plus tard, nous y retournions, ce chiffre avait dépassé les 96 votants. «Votre carte de vote, Monsieur», nous demandait un assesseur, nous prenant pour un électeur. C’était à l’école Bachir-Ibrahimi. Ici, le nombre de votants devait avoir dépassé les 530 pour près de 1 000 inscrits. Dans ce centre de vote, l’affluence était plus importante. Même constat à l’école de Ben-Badis, le troisième centre au niveau du chef de wilaya. Ici, le nombre de votants est de 308 personnes pour 3 942 incrits. La seule différence est que les chiffres concernant le nombre de votants ont été relevés vers 11h, alors qu’au niveau de ce troisième centre ils l’ont été vers 10h par le service chargé de ce travail. Suivant la méthode que nous avions adoptée pour essayer de voir en faveur de quel candidat pencheraient les urnes, nous avons observé les trois piles de bulletins des trois candidats et noté cette fois une différence assez nette en faveur du candidat le plus populaire des trois.