Plan de cessez-le-feu à Ghaza
Washington «examine» la réponse du Hamas
Dans un communiqué conjoint avec le Jihad islamique, second mouvement islamiste armé palestinien, le Hamas a donné sa réponse aux médiateurs du Qatar et de l'Egypte en appelant à un «arrêt total de l'agression» à Ghaza.

Les Etats-Unis «examinent» mercredi la réponse du Hamas à un plan de cessez-le-feu dans la bande de Ghaza promu cette semaine au Moyen-Orient par son chef de la diplomatie Antony Blinken sur fond de frappes sionistes incessantes dans le territoire palestinien. Et cette réponse, dont le contenu n’a pas été annoncé, donnait lieu hier à différentes interprétations, des médias israéliens et le site américain Axios affirmant que le mouvement palestinien avait rejeté le plan. Ce qui a poussé un dirigeant du Hamas, Izzat al-Rishq, à publier un bref communiqué pour affirmer que la réponse était à la fois «responsable, sérieuse et positive» et qu’elle «ouvrait la voie à un accord».»Les allégations de médias israéliens quant à la réponse du Hamas témoignent de tentatives visant à soustraire Israël aux obligations de l’accord», a-t-il écrit en arabe, suggérant par là que ces indications de presse permettaient à Israël de poursuivre ses frappes. En tournée au Moyen-Orient, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a souligné que le Premier ministre sioniste Benjamin Netanyahu lui avait «réaffirmé son engagement» pour le plan annoncé par le président américain fin mai et adopté lundi par le Conseil de sécurité de l’ONU. Ce plan prévoit, dans une première phase, un cessez-le-feu de six semaines accompagné d’un retrait israélien des zones densément peuplées de Ghaza, de la libération de certains prisonniers sionistes et de prisonniers palestiniens détenus par Israël. Blinken a aussi qualifié de «signe encourageant» la réaction du mouvement islamiste palestinien Hamas, qui avait dit accueillir «favorablement» un certain nombre d’éléments de la résolution américaine, avant de donner sa réponse officielle mardi soir. Dans un communiqué conjoint avec le Jihad islamique, second mouvement islamiste armé palestinien, le Hamas a donné sa réponse aux médiateurs du Qatar et de l’Egypte en appelant à un «arrêt total de l’agression» à Ghaza. La réponse contient des «amendements» à la proposition annoncée par Joe Biden, «notamment un calendrier pour un cessez-le-feu permanent et le retrait total des troupes israéliennes de la bande de Gaza», a indiqué une source au fait des discussions. Un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, a indiqué que les Etats-Unis étaient en train «d’examiner» cette réponse. «Je ne vais pas fournir de contexte ou de détails sur la réponse qui vient d’arriver et que notre équipe est en train d’évaluer, tout comme nos amis du Qatar et de l’Egypte», a-t-il ajouté.»L’horreur doit cesser», a lancé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui participait mardi en Jordanie à une conférence internationale visant à mobiliser des fonds pour l’aide humanitaire dans le territoire assiégé, privé d’eau et d’électricité, où l’ONU s’inquiète des risques de famine.»Il est grand temps d’instaurer un cessez-le-feu et de libérer les otages sans conditions», a-t-il ajouté, en appelant «toutes les parties à saisir l’occasion» fournie par la nouvelle feuille de route américaine. Pendant ce temps, des frappes sionistes continuent de viser tôt différents secteurs de la bande de Ghaza, après des bombardements meurtriers mardi dans le centre du territoire. En Cisjordanie occupée, le ministère local de la Santé et le Croissant-Rouge palestinien ont annoncé que six Palestiniens avaient été tuées mardi lors d’un raid de l’armée israélienne dans un village situé près de la ville de Jénine, un bastion des factions palestiniennes. Le Hamas a d’ailleurs dit «pleurer» les «martyrs» de Jénine. Au Liban, un important commandant militaire du Hezbollah, Taleb Sami Abdallah, a été tué mardi soir dans une frappe sioniste dans le sud du pays, a annoncé le mouvement libanais allié du Hamas. Selon une source militaire libanaise, la frappe aérienne a causé la mort de trois personnes en plus du commandant, les échanges de tirs étant quasi-quotidiens à la frontière Israël-Liban depuis le 7 octobre.
En Jordanie, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré qu’au moins 1,7 million de personnes, sur les quelque 2,4 millions d’habitants de la bande de Ghaza ont été déplacées à plusieurs reprises par les agressions barbares sionistes en huit mois de guerre. Il a également déploré l’impact psychologique de la guerre, notamment sur les enfants, et affirmé qu’environ 60% des bâtiments résidentiels et au moins 80% des installations commerciales ont été endommagés par les bombardements israéliens. Les violences contre les enfants lors des conflits ont atteint des «niveaux extrêmes» en 2023, particulièrement à Ghaza et au Soudan, selon un rapport de l’ONU mardi, qui inscrit l’armée sioniste sur sa «liste de la honte».