Retour sur le Covid-19 et le rôle des cartels
Trump à la source de la crise de l’énergie

Il y a une phrase sidérante de Trump, prononcée dès son installation à la Maison- Blanche, sur le marché de l’énergie lorsqu’il a annoncé la reprise de son contrôle par les USA, y compris des prix. Même si cette audace n’a pas soulevé des objections chez les principaux producteurs de l’Opep, elle soulève néanmoins des interrogations. Souvenons-nous de son dernier mandat, marqué par le Covid-19 et les profits réalisés par les cartels. Aujourd’hui, il dénonce ces mêmes cartels, tout en les gardant dans son entourage immédiat. La crise de l’énergie à venir dépasse de loin celle du Covid-19 et les taxes de douane imposées, y compris à ses alliés politiques, comme l’UE et le Canada. En effet, la nouvelle politique américaine est en train de s’installer dans un monde fracturé, tout en sachant que les restrictions et les tensions politiques qui peuvent en découler peuvent avoir des conséquences néfastes. Il n’y a pas que la Chine ou la Russie. Même les alliés figurent, cette fois-ci parmi les mécontents à cause de ses annonces outrageuses. Trump semble avoir une seule religion : l’argent. Preuve en est la désignation de Leon Musk dans un poste de souveraineté, tout en insultant les cartels. Mais l’aspect qui nous concerne de plus près se situe dans le domaine de l’énergie. Il le dit sans ambages : « Je vais prendre son contrôle et l’Amérique restera le pays le plus riche. » Il compte mettre la main sur les sources de l’énergie où qu’elles se trouvent. Les pays pétroliers et gaziers ne peuvent échapper aux appétits voraces d’un Trump. Ils doivent prendre les devants pour se prémunir en comptant sur une stabilité économique et financière durables. Selon les prévisions du FMI, de janvier dernier, l’économie mondiale va connaître une croissance de 3,3% en 2025 et 2026. Les USA connaîtront une croissance de 2,7% contre 1% seulement pour l’UE en 2025, en raison de « la faible activité dans l’industrie » et les prix élevés de l’énergie. Les pays émergents devraient accéder à un taux de croissance de 4,2% en 2025 et 4,3 % en 2026, contre 4,6 et 4,5% pour la Chine. L’inflation mondiale devrait atteindre le seuil de 4,2 % cette année et 3,5% en 2026. Cependant, l’instrumentalisation des droits de douane par les USA pourrait avoir des conséquences considérables et provoquer des réactions, comme on le voit déjà avec la Chine et le Canada. Rappelons que les tarifs douaniers ont connu le même sursaut dans le premier mandat de Trump (2017-2021), mais ils ont pénalisé surtout l’économie américaine. Les produits importés de Chine ont entraîné des augmentations d’impôts de l’ordre de 80 milliards de dollars et une réduction du PIB de 0,2% et une perte de plus de 14 mille emplois. Depuis l’élection de Trump, beaucoup de pays prennent des mesures pour diversifier leurs partenariats afin d’ échapper aux hausses des droits de douane. L’UE a signé des contrats avec d’autres pays asiatiques et africains. Il est attendu dans les mois à venir une baisse du prix du pétrole due à l’augmentation de la production pétrolière américaine qui affecterait les comptes budgétaires de nombreux pays. Si la tendance évolue vers un dollar plus faible, elle serait plus favorable à l’Algérie qui devrait diversifier son économie à moyen et long termes. Cela sera nécessairement accompagné de réformes structurelles, surtout en relation avec les start-up et la technologie innovante, la lutte contre le chômage et la mobilisation de l’épargne. Sans cela, les appétits de Trump et de ses pairs seraient considérables sur les pays émergents.