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Dans les territoires palestiniens

Le travail des ONG devient «presque impossible»

Une directive sioniste entrée en vigueur en mars définit également un nouveau cadre d’enregistrement des ONG s’occupant des Palestiniens. Elle impose de partager de nombreuses données sur les employés, et se réserve la possibilité de rejeter les personnels…

L'inquiétude monte chez les humanitaires présents dans les territoires palestiniens, qui craignent que leur travail ne devienne «presque impossible» après la mise en place de nouvelles réglementations par l'occupation sioniste. Depuis le début de l'agression barbare sioniste contre Ghaza, «on dégringole sur une pente glissante, mais là, on est carrément en train de la dévaler, et les ONG prennent conscience que la situation est inacceptable», avance une cadre d'une organisation non gouvernementale internationale. Elle a requis l'anonymat, comme les autres travailleurs humanitaires interrogés, par crainte de possibles répercussions sur leurs opérations en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967, ou à Ghaza, sous blocus
israélien.
«La capacité à fournir de l'aide tout en respectant les principes humanitaires à Ghaza, les restrictions d'accès en Cisjordanie (...) Tout mis bout à bout, ça donne l'impression d'assister à l'apocalypse, c'est comme avoir un extincteur face à une bombe nucléaire», dit-elle. En cause: des projets sionistes contraignant drastiquement ces organisations, évoqués depuis des mois, voire des années, viennent d'être formalisés. Selon des ONG, le Cogat (l'organe sioniste soi-disant chargé des affaires civiles dans les territoires palestiniens) a présenté fin février un plan de réorganisation de la distribution d'aide humanitaire aux Palestiniens. D'après les organisations, les mesures visent à renforcer le contrôle sioniste sur l'aide humanitaire, notamment en instituant des centres logistiques liés à l'armée, ou le contrôle de l'identité de toute la chaîne humanitaire, des employés aux bénéficiaires. «Logistiquement, ce sera presque impossible», déplore une membre d'une ONG médicale qui se demande s'il faudra déclarer qui a pris quel médicament.
L'objectif affiché, et selon les ONG pour justifier le maintien de l'armée, est de lutter contre les pillages et le détournement de l'aide par les groupes armés. Mais les ONG estiment que ces pillages sont désormais marginaux et que pour les éviter, il faut augmenter les livraisons, alors qu'Israël bloque l'entrée de l'aide humanitaire dans Ghaza depuis le 2 mars.
«Le présupposé (du Cogat), c' était que le Hamas se reconstruise grâce à l'aide humanitaire», raconte un responsable d'une ONG européenne, «mais c'est faux, et ce n'est pas l'aide humanitaire qui va leur apporter des roquettes ou des missiles». Israël veut «juste plus de contrôle sur ce territoire», résume-t-il.
Une directive gouvernementale sioniste entrée en vigueur en mars définit également un nouveau cadre d'enregistrement des ONG s'occupant des Palestiniens. Elle impose de partager de nombreuses données sur les employés, et se réserve la possibilité de rejeter les personnels dont l'entité estime qu'ils sont liés à sa «délégitimation». D'après les ONG, aucun permis de travail n'a été délivré pour leurs salariés étrangers depuis l'agression sioniste à Ghaza, le 7 octobre 2023. Au quotidien, les ONG opérant dans les territoires palestiniens disent être confrontées à de très nombreuses difficultés. Et au moins 387 d'entre eux ont été tués dans la bande de Gaza depuis le 7-Octobre, «certains dans l'exercice de leurs fonctions», a récemment estimé l'ONU. «Au sein de la communauté humanitaire au sens large, il y a un débat pour savoir jusqu'où nous pouvons aller tout en restant fidèles à nos principes» d'indépendance et de non-discrimination des bénéficiaires, explique Philippe Lazzarini, patron de l'agence onusienne dédiée aux réfugiés palestiniens (Unrwa) récemment interdite par l'occupation illégale sioniste, ajoutant: «C'est un débat sain». «Il faut faire front pour s'y opposer», affirme de son côté Amjad Shawa, directeur du réseau des ONG palestiniennes Pngo, estimant que le but des nouvelles mesures est de «soustraire (Israël) à toute responsabilité». Avec plus de 30 ans d'expérience dans l'humanitaire, il juge que le secteur fait face à une «menace existentielle», rappelant qu'«il y a des vies en jeu».
«Une ligne rouge est franchie», abonde la responsable d'une ONG internationale. D'autres sont plus nuancés. «Si on s'oppose, on sera taxé d'antisémitisme», assure un humanitaire du secteur médical, «et face aux besoins (des Palestiniens), les positions de principes ne tiennent pas». Dimanche encore, un Palestinien est tombé en martyr, dans un bombardement aérien de l'armée sioniste dans le sud de la bande de Ghaza, a rapporté l'agence de presse Wafa.
Le bilan de l'agression génocidaire sioniste s'est alourdi à 48 572 martyrs et 112 032 blessés, depuis le 7 octobre 2023.

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