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D'Atatürk à Erdogan

Cinq choses à savoir sur la Turkiye

Devenue une puissance régionale de premier plan, la Turkiye a rétabli récemment ses relations diplomatiques avec l'entité sioniste, renoué avec l'Arabie saoudite et s'est rapprochée des Émirats arabes unis.

La Turkiye, pays musulman au carrefour de l'Europe et de l'Asie, est dirigée depuis 2003 par l'islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, en position de force pour le second tour de la présidentielle organisé hier. Le 29 octobre 1923, après la chute de l'Empire ottoman lors de la Première Guerre mondiale, Mustafa Kemal, dit Atatürk («père des Turcs»), proclame la République turque, qu'il dirige jusqu'à sa mort en 1938. Il engage le pays sur la voie d'une occidentalisation à marche forcée et inscrit la laïcité parmi ses principes fondateurs, avec l'abolition du califat et la suppression des établissements d'enseignement religieux.
La victoire écrasante en 2002 du Parti de la justice et du développement (AKP), issu de la mouvance islamiste, marque la fin d'une ère d'instabilité gouvernementale mais «inquiète» les milieux attachés à la laïcité. D'abord Premier ministre en 2003, puis président en 2014, Recep Tayyip Erdogan, co-fondateur de l'AKP, arrive au pouvoir avec un projet islamo-conservateur invoquant la gloire passée des sultans. La vie politique turque a été marquée par trois coups d'Etat militaires suivis de dures répressions (1960, 1971 et 1980).
Les forces armées, qui se considèrent garantes de la laïcité, ont aussi contraint à la démission, en 1997, le Premier ministre islamiste, Necmettin Erbakan, mentor d' Erdogan qui, une fois au pouvoir, avait affirmé son emprise sur l'armée. Le 15 juillet 2016, Recep Tayyip Erdogan échappe à une spectaculaire tentative de putsch qui fait près de 300 morts et 1.500 blessés. Il est mené par des militaires, mais Erdogan accuse le prédicateur islamiste Fethullah Gülen, installé aux Etats-Unis, de l'avoir fomenté et engage des purges sans précédent: des dizaines de milliers de militaires, magistrats, intellectuels, journalistes et opposants kurdes sont arrêtés.
En 2017, la Turkiye, pays à majorité sunnite de près de 85 millions d'habitants, passe d'un régime parlementaire à un système présidentiel qui élargit considérablement les pouvoirs du chef de l'Etat. Devenue une puissance régionale de premier plan, la Turkiye a rétabli récemment ses relations diplomatiques avec l'entité sioniste, renoué avec l'Arabie saoudite et s'est rapprochée des Emirats arabes unis. Elle s'implique militairement dans les conflits en Libye, au Nagorny-Karabakh et en Syrie. Membre de l'Otan depuis 1952, la Turkiye en est la deuxième armée (en nombre) après les Etats-Unis, auxquels l'opposent plusieurs sujets de discorde, dont le soutien de Washington aux milices kurdes syriennes et l'acquisition par Ankara d'un système de défense anti-missile russe. Ses relations avec l'Union européenne se sont dégradées après la tentative de putsch de 2016 et la dérive autoritaire d' Erdogan qui a suivi. Les négociations d'adhésion d'Ankara à l'Union européenne sont au point mort. En revanche Ankara a réussi, depuis le début de l'opération spéciale russe en Ukraine, à maintenir de bonnes relations avec Kiev et Moscou et offert sa médiation. Dans la première décennie du règne d' Erdogan, la Turkiye intègre le groupe des vingt pays les plus riches.
L'homme du «miracle économique» modernise le pays avec la construction d'aéroports, routes, ponts, hôpitaux et de centaines de milliers de logements. Mais en 2013, la croissance s'essouffle victime d'une conjoncture internationale déprimée. A l'été 2018, une crise diplomatique entre Washington et Ankara conjuguée à la défiance des marchés précipitent l'effondrement de la livre turque. L'inflation atteindra jusqu'à 85% en octobre 2022, un record en 25 ans. Le séisme de février 2023, avec au moins 50.000 morts et des dégâts évalués à plus de 34 milliards de dollars, a encore aggravé la crise économique. Lors de son arrivée au pouvoir en 2002, le parti AKP du président Erdogan a été populaire parmi les Kurdes, plus large minorité, en recherchant un accord pour mettre fin à leur lutte armée pour l'autonomie.
Mais l'échec des pourparlers en 2015 conduit à la reprise du conflit armé opposant l'Etat turc au PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan.
Ce groupe, qui avait pris les armes en 1984 dans le cadre d'une insurrection faisant des dizaines de milliers de morts, est qualifié de terroriste par Ankara et ses alliés occidentaux. Figure de proue du principal parti prokurde, le HDP, Selahattin Demirtas est emprisonné depuis fin 2016 pour «propagande terroriste».

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