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Une ornière libanaise

Quelques jours seulement après son élection en un tour de main par le Parlement libanais, enfin consensuel, le nouveau président Joseph Aoun a choisi comme Premier ministre Nawaf Salam, jusqu’alors président de la Cour Internationale de Justice (CIJ). Ce choix est intervenu contre toute attente puisque nombre d’observateurs étaient convaincus que Nagib Mikati resterait à son poste, ayant tenu bon le gouvernail dans les moments les plus difficiles du pays du Cèdre. Bref, Nawaf Salam est chargé de constituer un nouveau gouvernement et on pensait que les choses iraient très vite, étant donné la ferme volonté manifestée par le chef de l’État de tourner la page d’une longue période d’incertitude, au lendemain de la fin de mandat de Michel Aoun. En fait, les tractations vont bon train depuis trois semaines et chacun y verra le verre à moitié vide ou à moitié plein, selon sa position. Reste que l’habitude étant une seconde nature , il semble bien que la formation du gouvernement Nawaf Salam se heurte, déjà, à de basses manœuvres sinon même à de multiples obstacles. Sans doute, le Hezbollah est-il affaibli mais non moribond tandis que son allié, le mouvement Amal de Nabih Berri, reste fidèle à son engagement traditionnel, auquel cas l’un comme l’autre ont des raisons de redouter des manœuvres, autant internes au Liban qu’étrangères, pour tenter de les marginaliser. Côté américain, le message a été clairement lancé et les courants libanais qui s’en réclament ont également surenchéri. À titre d’exemple, il y a le rejet de la candidature de l’ancien ministre Yassine Jaber aux Finances, portée par Amal dont il n’est pas militant, et celui de plusieurs candidats du Hezbollah pour la Santé dont Nawaf Salam ne veut pas entendre parler. Les Forces libanaises, un courant maronite violemment hostile à ces deux mouvances, a même exprimé son courroux face à l’invite adressée au Hezbollah pour participer, mais de manière indirecte, à la composition du nouveau gouvernement libanais, avec des candidats chiites. Il semble que tout est entrepris pour contrecarrer ce mécanisme même si Joseph Aoun a assuré, jeudi dernier, qu’il reste favorable à un gouvernement d’union nationale, seul à même de prendre en charge les attentes de l’ensemble des composantes de la nation libanaise. Pourtant, il y a loin de la coupe aux lèvres et rien ne dit que les parties hostiles au Hezbollah, aussi bien occidentales qu’arabes du Golfe, ne continueront pas à jouer leur partition afin d’imposer les cartes favorables à leurs propres intérêts, quitte à conduire le Liban dans une nouvelle ornière.

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